Alfa Romeo déjà redressée par Stellantis ?
Le patron d'Alfa Romeo promet des "dizaines de millions de profits" pour la marque en 2023. Le groupe Stellantis aurait donc déjà réussi à la faire redevenir rentable après des années difficiles.
Dans les plans datant du début de la précédente décennie (ceux de l’ancien patron du groupe FCA fusionné depuis avec PSA), Alfa Romeo devait devenir une vraie marque premium mondiale grâce à une nouvelle gamme de produits familiaux. Basés sur la nouvelle architecture « Giorgio » à propulsion, la berline Giulia (2015) et le SUV Stelvio (2017) devaient s’attaquer respectivement à la BMW Série 3 et au BMW X3 (ainsi que leurs concurrents de chez Mercedes et Audi). Hélas, ils n’ont pas permis à la marque italienne d’atteindre les objectifs de ventes escomptés. Au point d’arriver à des volumes inférieurs de ceux de Lancia alors que cette dernière ne commercialise plus qu’une vieillissante citadine dans un seul pays du monde, l’Italie !
Jean-Philippe Imparato, l’ancien patron de Peugeot placé à la tête d’Alfa Romeo à la suite de la formation du groupe Stellantis au début de la décennie, avait évidemment pour objectif d’assainir les finances du constructeur et revenir le plus vite possible à la rentabilité. D’après des déclarations entendues à l’occasion d’une table ronde à laquelle nous avons pris c’est déjà le cas : « Alfa Romeo va réaliser en 2023 de nombreuses dizaines de millions d’euros de profits », a déclaré Jean-Philippe Imparato sans vouloir rentrer dans les détails. Il a également précisé qu’il visait une production supérieure de 30% par rapport aux chiffres de 2022 grâce principalement à l’arrivée du Tonale, tout en rappelant qu’il ne cherche plus à augmenter à tout prix les volumes de vente et se focalise sur la marge et la rentabilité opérationnelle.
Un avenir radieux pour Alfa Romeo ?
Cette rentabilité sur l’année 2023, même marginale, serait quand même une excellente surprise sachant qu’Alfa Romeo ne compte actuellement que deux modèles relativement âgés (les Giulia et Stelvio restylés l’année dernière) et le Tonale compact, qui représente d’ailleurs 60% des ventes. Pour rappel, Alfa Romeo lancera en 2024 son SUV citadin Milano au moins d’avril qui devrait permettre d’augmenter significativement les volumes de ventes en Europe (avec une déclinaison thermique et une version électrique). Le constructeur présentera en 2025 et en 2026 les remplaçantes des Giulia et Stelvio actuelles, qui deviendront 100% électriques. Ces nombreuses nouveautés devraient aider Alfa Romeo à optimiser sa rentabilité, à condition que la clientèle soit suffisamment convertie aux voitures électriques d’ici là.
Notez au passage que Jean-Philippe Imparato nous a assuré vouloir « protéger l’image de marque d’Alfa Romeo en évitant les grosses remises et en jouant sur la qualité des produits ». Il rappelle que cette qualité est en progrès « comme le prouve les bons résultats sur l’enquête de qualité initiale de JD Power aux Etats-Unis » et promet que les autres enquêtes de qualité à plus long terme illustreront aussi ces améliorations dans les années à venir. Il y a quelques jours, une enquête auprès des concessionnaires français illustrait pourtant de nombreux problèmes de qualité rapportés notamment sur les soucis relatifs aux retours en après-vente. Mais le patron de la marque met ces mauvaises remontées sur le plan des négociations houleuses avec son réseau de concessionnaires sur la nouvelle politique d’Alfa Romeo.
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