BMW en baisse dans le monde et en hausse en France
L’INFO DU JOUR - Le constructeur de Munich annonce des résultats en berne pour son exercice 2024, avec une baisse de 36,9 % de son bénéfice. Mais en parallèle, sa filiale française enregistre une part de marché jamais atteinte de toute son histoire.

En Allemagne, les jours, et les résultats financiers, se suivent et se ressemblent. Après Porsche, dont le bénéfice 2024 a dégringolé de 30%, c’est au tour de BMW d’annoncer, ce 14 février, des scores un peu plus mauvais encore.
Pour autant, si à Munich, le bénéfice a baissé 36,9 % par rapport à 2023 pour s’établir à 7,68 milliards, on est très loin de la faillite. D’autant que les ventes n’ont baissé que de 4 % et que 142,38 milliards d'euros de chiffre d’affaires sont rentrés dans les caisses l’an passé.
Une marge opérationnelle en deçà de celle de Renault
Sauf que, au bout du bout du bilan comptable, la marge opérationnelle est loin d’être canon pour une marque premium. Pour l’ensemble de l’exercice, elle n’a pas dépassé les 6,4 % alors que le groupe Renault, dont les prix, et donc la marge par auto vendue, n’ont rien à voir avec les haut de gamme bavarois, atteint 8,1 % sur la même période.
Mais qu’est ce qui coince à Munich ? Comme ses rivaux, Bmw a été impacté par la baisse de ses immatriculations en Chine, ou il réalise habituellement un tiers des ventes, et ou son score 2024 s’établit à – 13,4 %. Mais cette chute est très inférieure à celle de Porsche dans la même région qui, quant à lui, chute beaucoup plus lourdement de 28 %.
Mais dans ce cas qu’est ce qui explique la mauvaise passe de la marque bavaroise ? En livrant ses résultats, Oliver Zipse, son patron, a fait état de l’énorme accident industriel qui a secoué le constructeur au troisième trimestre 2024. Au début du mois de septembre dernier, le groupe BMW, Mini et Rolls, s’est aperçu que la plupart de ses modèles, et beaucoup de SUV, avaient un problème de freinage, lié au servofrein, d’où un énorme rappel, mais pas seulement.

Les usines qui assemblaient ces modèles se sont vues contraintes de bloquer les livraisons pendant plusieurs semaines jusqu’à ce que le problème soit réglé. Au total, 1,5 million de modèles ont été affectés et l’action BM a dévissé de 8%.
Ce gigantesque incident serait donc au cœur du souci actuel de la marque. Pourtant, en France, ou 16 000 autos étaient bloquées et en attente de livraison pour ces mêmes raisons, l’impact n’a pas vraiment été le même. La filiale hexagonale n’a pas vécu l’année dans les affres de la maison mère. Loin de là.
L'exception commerciale française
BMW et Mini ont vendu, en 2024, exactement 67 147 voitures dans l’hexagone, soit une hausse de 12,7 % par rapport à l’exercice précédent, dans un pays qui ne fait pas vraiment exception dans la période de récession que connaît l’automobile. Résultat : la part de marché du groupe est aujourd'hui de 3,9 %, un score jamais atteint en France et même les VE représentent 25,2 % de ses ventes.
Les Français auraient-ils un goût particulier pour les bavaroises chères et à vocation supposée sportive que d’autres n’ont pas ? Ce serait surprenant. Peut-être que la direction munichoise devrait se pencher sur les méthodes hexagonales, elle qui ne prévoit, pour 2025, qu’une « légère » hausse des ventes et du profit, comme l’a indiqué son boss Oliver Zipse, en présentant ses résultats.
Reste que le patron prévoit les retombées des décisions trumpistes en matière de droit de douane puisque les US restent un gros client de la marque. Des soucis transatlantiques que la filiale française n'a certes pas à gérer.
Déposer un commentaire
Alerte de modération
Alerte de modération