BMW : « Le politique a pris le rôle de l'ingénieur, en décidant d'imposer l'électrique », Nathanaëlle Heinrich, Directrices de ventes et du développement réseau chez BMW France
Nathanaëlle Heinrich, Directrices de ventes et du développement réseau chez BMW France, explique qu’il serait possible « d’aller plus fort et plus vite sur la décarbonation en gardant une ouverture technologique » sans se focaliser uniquement sur les voitures électriques.
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La parité est une réalité chez Bmw. La marque écoule autant de voitures sur le marché du grand public qu’aux entreprises. Nathanaëlle Heinrich directrice des ventes BMW France, revient pour Caradisiac sur la stratégie de la marque, l’instabilité fiscale ambiante et le rôle du politique.
Face au durcissement du malus CO2 et la proposition de la mission parlementaire Leseul-Fiévet de privilégier les véhicules à très faible émissions, électrique ou hydrogène, dans le quota de verdissement des flottes, est-il encore pertinent de poursuivre une stratégie multi-énergie ?
« Concernant le mix énergétique pour la marque BMW, l'électrique représente plus d’1 vente
sur 4. En y ajoutant le plug-in hybride (35 % des ventes) c’est 1 BMW sur 2 qui est électrifiée, tandis que le thermique constitue un peu moins de la moitié de nos ventes. À l’échelle du B2B, 56 % c’est même près de 60% des ventes qui sont électrifiées, la majorité étant des hybrides rechargeables (PHEV) que nous considérons comme une technologie véritablement « hybride », car elle offre une autonomie électrique suffisante pour les trajets courts, avec la possibilité de parcourir de plus longues distances en utilisant le moteur thermique. Concernant lnos best sellers en entreprise le X1 (13 214 unités, + 65 % en un an) termine en tête du classement, devant la Série 1
(3 757 unités) qui a été renouvelée en 2024 et le X5 (2 544 exemplaires). BMW soutient que le 100 % électrique n’est pas la seule solution pour la décarbonation du secteur automobile ».
Quelles solutions proposez-vous ?
« La marque plaide pour une ouverture technologique afin d’accélérer la réduction des émissions. Des alternatives comme l’hybride rechargeable ou même le renouvellement du parc avec des moteurs thermiques modernes permettraient déjà de réduire les émissions de CO2 de 25 %. En France le vieillissement du parc ne cesse de croître. Les 40 millions de voitures ont une moyenne d’âge de 12 ans. En moyenne une voiture thermique d’il y a 12 ans émet 30 g/km de CO2 de plus qu’une auto récente. Avec un kilométrage français moyen de 12 000 km/an ce sont 15 000 000 de tonnes de CO2 que l’on pourrait éviter. Le politique a pris un petit peu le rôle de l'ingénieur en décidant de la technologie qu'il faut choisir. Plutôt que de fixer l'objectif CO2 et de nous laisser développer les meilleures technologie pour l'atteindre, le choix s'est imposé sur l'électrique sans même plus nous challenger sur l’objectif de CO2 ».
Avec les normes CAFE, l’Europe souhaite que les constructeurs abaissent leurs taux d’émissions de CO2 et donc vous challenge sur le sujet. Ne pensez-vous pas que vendre plus de modèles électriques permet d’abaisser fortement vos émissions ?
« En ce qui concerne la conformité aux normes de CO2, BMW se déclare confiant pour 2025, avec une stratégie bien alignée et des émissions déjà conformes aux exigences. En France notre moyenne s’élève à 78 g/km de CO2, en dessous des 93,6 g/km autorisés. La marque reste proactive sur l’électrification et continue de promouvoir la parité des loyers entre véhicules électriques et thermiques, facilitant ainsi l’accès à la mobilité électrique (et d’abaisser les émissions NDLR), mais ce n’est pas l’unique technologie disponible ».
L’Europe maintient l’échéance de 2035 pour la fin de la commercialisation thermique. In fine BMW devra, comme les autres constructeurs, passer au tout électrique ?
« L’électrique représente 17 % des immatriculations en France en 2024. C’est un véritable succès pour une technologie qui reste encore jeune. Il n’y a pas ou guère de technologie qui a connu une croissance si importante si rapidement. Chez BMW plus d'une voiture vendue sur quatre est électrique. La technologie va évoluer et le marché aussi. Mais surtout il faut davantage de vision et de stabilité à moyen et long terme. Comme l’ensemble des acteurs économiques de la filière automobile nous plaidons pour une stabilité des règles. Par exemple le bonus-malus a changé 16 fois en 5 ans, cela entraîne un attentisme du client et freine le renouvellement du parc automobile ».
Dans un contexte défavorable, de baisse de 7,5 % des ventes de voitures particulières à entreprise, BMW parvient à accroître ses ventes, comment l'expliquez-vous ?
« Tous modèles et énergies confondus, BMW a réussi à augmenter ses ventes B2B en France de près de 1 000 unités. Avec un total de 32 142 véhicules, la marque se classe en 5e sur les canaux B2B et grimpe même à la 4e place sur le canal de la LLD. Cette performance s'explique d’abord par une approche bien développée au niveau du réseau de concessionnaires, une stratégie axée sur le coût total de possession (TCO) et une maîtrise des émissions de CO2. BMW mise également sur la technologie et l’équipement de ses véhicules pour maintenir des valeurs résiduelles élevées des véhicules premium et permettre à la marque de rester compétitive en B2B ».
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