Citroën : "le coût des voitures augmente, mais pas le budget des automobilistes"
L'INFO DU JOUR. Au sein de la galaxie Stellantis, Citroën cherche à se positionner comme la marque du juste prix : "revenir à des modèles bien équipés mais qui restent simples et essentiels est une absolue nécessité", explique son patron Thierry Koskas.
Thierry Koskas dirige Citroën depuis mars 2023.
Actualité chargée pour Citroën, qui en l’espace de quelques mois aura lancé les nouvelles C3 et C3 Aircross, modèles fondamentaux pour sa croissance, tout en préparant le remplacement de la C5 Aircross. Avec sa gamme refondue, laquelle comprendra aussi les C4 et Ami restylées, et tout en préparant le terrain au modèle de série dérivée du concept-car Oli, la marque aux chevrons disposera de tous les atouts nécessaires à sa croissance. Mais une croissance qui devra reposer sur des modèles au juste prix quelle que soit la catégorie de marché considérée, ainsi que l’a précisé le patron de la marque Thierry Koskas à nos confrères britanniques du magazine Autocar: "Ce que nous avons dit à propos du segment B [les citadines, NDLR] et de la nécessité de proposer des voitures essentielles dotées d’un bon niveau de fonctionnalités, un jour, cela sera justifié dans le segment C. Il y a des familles nombreuses intéressées par des voitures spacieuses mais à un prix raisonnable."
Et d’appuyer son propos en détaillant les méthodes employées avec pour la C3 : définir un coût global pour commencer, et respecter celui-ci scrupuleusement pour chacune de ses composantes: "quand nous avons commencé le développement de la voiture, tout le monde savait combien il fallait dépenser. Chaque composante du projet avait un objectif, car si on ne le fait pas globalement, ça ne marche pas. Vous devez impliquer tout le monde et rendre chacun responsable de chaque paramètre pour atteindre le coût-cible." Un coût-cible aussi bas que possible, sachant que "quand vous regardez ce que les clients attendent dans ce segment, il est inutile de verser dans la surenchère technologique." Il ne s'agit donc pas de proposer aux clients ce qu’ils ne demandent pas et qui fait justement grimper les prix : "le coût des voitures augmente alors que le budget que les clients peuvent y consacrer reste le même. C’est encore pire avec l’électrique, où l’on demande aux gens d’acheter des voitures encore plus onéreuses."
Objectif Dacia
Outre l’électrique, Thierry Koskas identifie un autre facteur de surcoût : le poids des normes de sécurité et des équipements qui les accompagnent. S’il assure que Citroën se conformera à toutes les obligations gouvernementales, Thierry Koskas regrette que "les réglementations en matière de sécurité deviennent de plus en plus sévères", sous l’influence notamment de l’organisme Euro NCAP, qui "en demande toujours plus." Et n’a pas accordé de très bonnes notes aux Citroën sorties ces dernières années (4 étoiles sur 5 pour les C4 et C5X, notamment), faut-il le préciser.
Face à cette inflation des coûts et des normes, la meilleure méthode consiste à s’inspirer de Dacia, dont la Sandero va boucler l’année en tête des ventes en Europe, devant des stars telles que les Volkswagen Golf, Renault Clio et autres VW T-Roc. Un Dacia qui va justement explorer un nouveau segment de marché avec le Bigster, un SUV à vocation encore plus familiale que le Duster, et trouvera sur sa route le nouveau C5 Aircoss, que préfigure à 95% le concept-car dévoilé au dernier salon de Paris. Citroën vs. Dacia, le match de l’année 2025 ? L’idée hérissera peut-être les puristes du chevron, mais on ne peut que souhaiter à la marque française, qui vise les 4% de parts de marché en Europe l’an prochain, de connaître le dynamisme de sa concurrente roumaine.
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