Prise en mains - Peugeot PM-01(2023) : petit lion généreux

On ne peut pas dire que Peugeot et petit budget soient souvent utilisés dans la même phrase. Cela dit, la branche motocycle, propriété du groupe indien Mahindra et du fonds d'investissement allemand Mutares -au vote majoritaire en assemblée- (par ici pour les détails), profite d’un partenariat avec le groupe QJ Motors (chinois, donc) pour sortir la PM-01.

On sait de longue date que le constructeur voulait revenir à la moto conduisible avec permis (en l’occurrence un permis B et une formation de 7 heures), notamment avec le concept P2X présenté en… 2018, mais voici que la « chose » se concrétise. À l’heure où les grosses agglomérations font la chasse au thermique (ZFE et autres réjouissances) et où le deux-roues perd l’un de ses atouts (le stationnement gratuit), pas sûr que le timing soit le meilleur, mais ainsi va la vie, et il reste toujours la province, immense zone où la mobilité plaisir et loisir est tout aussi importante que le fait de pouvoir se faire transporter d’un point A à un point B pour le travail. Au moins, Peugeot Motocycles dispose encore d’un réseau important et d’une image cultivée auprès des jeunes à grand renfort de scooters et motos 50. Sans oublier les nostalgiques.

L’esthétique est un premier facteur de différenciation dans un marché saturé de productions de tous horizons et de toutes formes, mais dominé par les japonais avec des modèles « classiques » pas forcément basiques, comme le démontrent les 49 573 immatriculations de 125 en 2022 de la Zontes ZT 125 et de la XSR 125, principales représentantes de la catégorie 125 en France devant la MT-125 (revue en 2023), KTM Duke 125 et CBF 125 (bilan complet du marché moto 2022). Sur ce point, la marque au lion se démarque sensiblement, par un optique avant massif reprenant les trois griffes lumineuses chères au monde automobile, tandis qu'elles sont doubles à l’arrière (et c'est fort joli).

Entre les deux ? C’est plutôt habillé, là encore avec un carénage très présent, au point de masquer en partie une architecture connue dans la gamme QJ, tandis que seul le moteur a été retravaillé en direct par les ingénieurs Peugeot afin de répondre à leurs exigences et à Euro5.

Le mono cylindre affiche ainsi un très honorable 14 ch et 11 Nm de couple, fort heureusement pour lui à refroidissement liquide. Avec 152 kg à mouvoir en ordre de marche, soit le poids de la Zontes ZT 125 (qui titre pour sa part 14,7 ch), contre 130 kg pour une CB 125 R (140 kg étant la moyenne des autres). La plus légère des meilleures ventes affiche quant à elle 15 ch et autant dire que le rapport poids puissance n'est pas à l'avantage de la PM-01. Mais comme nous le savons, la puissance ne fait pas tout.

L'échappement est un point crucial pour les motos et pour leur look. Celui-ci est particulièrement discret, dispos d'un pare chaleur et libère la roue arrière à bâtons fins. On appréciera le support de plaque et de clignotants en position basse, ainsi que le volume de la bavette, qui descend bien bas afin de ne pas crépir le dos. C'est bien pensé ! Tout comme le repose pieds passager ajouré, qui permettent de fixer des tendeurs tout en allégeant la ligne.

Ce bloc est alimenté par un réservoir de presque 13 litres. Il est habillé par des carénages de forme complexe, englobante et agréable, en trois parties. Les écopes de radiateur prolongent efficacement les flancs. Le coup de crayon peut être salué, que l'on apprécie ou non la ligne de la moto : la PM-01 est une moto qui en jette e qui semble en donner pour son argent !

Niveau agrément à bord, saluons l'écran TFT 5' accueillant l'instrumentation et toutes ses informations essentielles allant de la vitesse au rapport engagé, surplombés par un compte-tours type barre graph et lui-même chapeauté par une montre et par l'information sur le niveau de la batterie. Le tout est encadré à gauche par la jauge à essence, à droite par l'indicateur de température moteur (appréciable), tandis que les informations de voyage se retrouvent en bas. Elles regroupent le totalisateur et les partiels.

L'ambiance est fidèle aux modèles automobiles de la marque, le relief en moins, tandis que l'on remarque le petit logo Bluetooth indiquant la possibilité de connecter nativement un smartphone afin de bénéficier d'info divertissement (messages, appels, et autres). Les technophiles apprécieront.

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Côté intégration et pratique, la prise de recharge USB se trouvant au niveau du pontet supérieur est à la fois discrète et facile à utiliser. Seul bémol, son caoutchouc de protection contre les intempéries n'est pas toujours facile à remettre en place. On a vu pire ! Notons au passage les rétroviseurs de bonne qualité, mais aussi un point ergonomique surprenant : d'origine (commandes sur les repères), le maître-cylindre d'embrayage est bien plus incliné vers l'avant que ne l'est celui du frein. En résulte une position des mains asymétrique et pour le moins curieuse dans la production. Vous aurez peut-être à remettre tout cela à votre main.

Niveau amortissement, on apprécie le sérieux de la fourche inversée de diamètre 41 mm. Certes non réglable, elle est belle à voir et contribue une fois encore à la ligne générale. Au titre des bons points pour cette PM-01 ajoutons des pneumatiques Metzeler Sportec M5 Interact de grande qualité. Comme leur nom l'indique, il s'agit d'une référence sportive qui apporte à la fois un look et u supplément de confort, sans parler d'un grip normalement excellent et de bonnes capacités sous la pluie. On peut donc être accessible sans rogner sur les points essentiels !

Peugeot nous avait préparé une petite boucle de 45 minutes, photos comprises, dans l'immense complexe de golfs qui accueillait ce lancement. Pas de quoi jauger réellement des pleines capacités de la moto, faute de pouvoir prendre une vitesse max par exemple, mais de quoi juger maniabilité et stabilité, tout comme la position de conduite et le confort. ET bien entendu, ce fameux moteur peugeoïsé. C'est parti !