Devra-t-on apprendre à conduire sur la neige ?
Fin février, le Parlement européen a voté pour plusieurs projets visant à faire évoluer le permis de conduire. Parmi ceux-ci, l’aptitude dans les conditions hivernales.
Le 28 février dernier, le Parlement européen a rejeté la proposition d’une visite médicale pour l’obtention du permis de conduire, ainsi que d’un contrôle tous les quinze ans pour le conserver.
Seulement, les députés ont voté d’autres mesures. Ainsi, les conditions du permis probatoire, d’une durée de deux ans, se verraient durcir avec un taux d’alcool maximal au volant revu à la baisse et des sanctions plus sévères en cas de conduite dangereuse.
Ce projet s’inscrit dans le cadre de la Sécurité routière en Europe qui vise « à se rapprocher de l’objectif de zéro mortalité sur les routes d’ici 2050 et de créer un cadre plus solide pour protéger tout le monde contre les accidents. Les règles comprennent des contrôles médicaux facultatifs lorsqu’un permis de conduire est délivré ou renouvelé et des dispositions plus strictes concernant les débutants », précise la rapporteuse Karima Delli.
Apprendre à conduire sur la neige
La session plénière de février dernier a également évoqué une évolution de la formation afin que les conducteurs soient mieux préparés et conscients des risques notamment par rapport aux usagers vulnérables tels que les piétons, les cyclistes ou les utilisateurs de trottinettes électriques.
Ce n’est pas tout puisqu’il serait également prévu la préparation à la « conduite dans les conditions hivernales (neige et chaussées glissantes) ». Un projet qui semble quelque peu ambitieux puisque reproduire de la neige semble juste impensable, tandis que ces conditions sont géographiquement localisées et limitées dans le temps.
Apprendre et maîtriser les bons réflexes, et éviter les mauvaises réactions, en cas de situation délicate, l’approche semble évidente. Si de nombreuses voitures sont équipées de l’ESP, ce n’est bien sûr pas le cas du parc roulant dans son entièreté, tout en sachant qu’une défaillance du système n’est pas exclue. De plus, ce système, à l’efficacité prouvée, n’est pas non plus un garde-fou à toute épreuve.
Une solution plus simple existe déjà : les stages de perfectionnement à la conduite. Ces formations sont accessibles après l’obtention du permis. Elles complètent ainsi les « basiques » de l’apprentissage en auto-école avec notamment la gestion de la motricité, les notions de sous-virage et sur-virage, des tests d'évitement, ou encore le freinage dégressif.
La conduite sur chaussée mouillée est bien évidemment abordée et certains organismes disposent de pistes à faible adhérence (revêtement de type époxy) reproduisant la conduite sur la neige par exemple. Faire appel à ces organismes serait une solution plus simple.
Si le projet du Parlement européen va dans le bon sens, sa mise en œuvre ne sera pas conséquence sur le prix du permis de conduire. Avant d’obtenir son sésame, il faut déjà débourser en moyenne quelque 1 800 €.
À ce stade, le projet de règles a été adopté par 338 voix pour, 240 voix contre et 37 abstentions, constituant la position en première lecture du Parlement. Le dossier sera repris par le nouveau Parlement, qui sera élu en juin prochain.
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