Dieselgate : Bruxelles met la pression sur le groupe Volkswagen
Même si Matthias Müller avait raison sur le fond au Mondial lorsqu'il affirmait que la situation en Europe était différente de celle des Etats-Unis dans le cadre du dieselgate, il n'empêche que le groupe allemand n'est pas près d'en avoir fini avec l'Europe. Bruxelles met en effet la pression sur le géant allemand pour qu'il accélère les choses et ouvre la voie à de possibles remboursements.
"Nous voulons que Volkswagen garantisse, d’une façon légalement contraignante et sans limite dans le temps, que les réparations devront fonctionner et n’auront pas d’effet négatif". Une phrase venant d'un parlementaire de la Commission européenne qui en dit long sur les attentes de Bruxelles vis-à-vis du groupe Volkswagen, qui a, jusqu'ici, réussi à passer au travers des mailles du filet en Europe en pleine tempête du "dieselgate".
Rappelons en effet le contexte : le groupe Volkswagen a été contraint de reconnaître la présence d'un logiciel visant à contourner les tests d'homologation aux Etats-Unis. Sauf que ce même logiciel ne brise aucune loi de notre côté de l'Atlantique, les tests d'émissions étant moins strictes. Du coup, Volkswagen joue la carte de la légalisation : le groupe allemand ne compte pas indemniser les clients européens étant donné que Volkswagen et ses marques n'ont pas été "hors la loi" sur le Vieux Continent. C'est vrai, mais ce n'est pas franchement du goût de Bruxelles.
La Commission européenne exige plus que cela du groupe allemand et le fait clairement savoir. Au delà de la simple reconnaissance du problème et des rappels, ainsi que de la volonté que Volkswagen garantisse la validité des réparations ainsi que l'absence de modification de la fiche technique après passage en atelier, Bruxelles souhaite une "compensation volontaire". En clair, les parlementaires européens attendent de Volkswagen que le groupe rachète, dans certains cas particuliers, les véhicules en Europe au même titre que la gestion de l'affaire aux USA.
La situation devrait s'éclaircir dans quelques jours puisque la commissaire européenne à la justice et à la consommation va rencontrer M. Garcia-Sanz (l'homme désigné par Volkswagen pour gérer la crise du Dieselgate depuis fin 2015) en fin de semaine. Il y a cependant fort à parier que Volkswagen fera bloc et que le groupe allemand campera sur ses positions : aucune indemnisation pour les clients européens, qui n'auront droit qu'aux rappels en atelier. A moins que...
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