Donald Trump et Lady Di - La brute et la princesse
Trump qui dit non à l'accord de Paris, ce n'était pas vraiment un scoop. Le vrai scoop, il était dans Paris Match : on sait enfin pourquoi Diana est morte sous le tunnel de l'Alma.
Or donc, le grand méchant Donald veut renégocier les accords de Paris et se mitonner une COP 21 sur mesure. Ou bien péter la banquise avec ses petits poings grassouillets. Effroi et lamentations dans toutes les capitales du monde. Mais pas trop longtemps, deux heures à peine.
Car sur le coup de 23h00, depuis l'Elysée, notre gentil Manu, l'homme qui a résisté à la poignée de main du Néanderthalien yankee, assène son historique discours bilingue : il n'y a pas de planète B et les chercheurs américains seront accueillis à bras ouverts. Voilà qui "make France great again", c’est-à-dire la remet à sa place, celle du phare qui, du haut de la tour Eiffel, éclaire le monde de sa pensée.
Du pur guignol.
Les Etats-Unis n'étaient de toute façon pas censés appliquer le traité avant 2020. Or, devinez quoi, 2020 c'est dans quatre ans et un nouveau président aura remplacé le Trumpissime. Et dans l'hypothèse ou celui-ci serait réélu, le principal enquiquinement planétaire ne serait pas le dérèglement climatique…
Bref, pas de quoi affoler les ours blancs, d'autant que finalement, la dernière "trumperie" aura eu pour principale conséquence de relancer l'accord de Paris.
On se lève tous pour la Cop !
Exactement comme à l'école, quand la brute épaisse unanimement détestée déclare que non, il fait trop froid pour courir autour du terrain de foot, tous les élèves se sentent une grosse envie de chausser les baskets.
Dans les 24 heures après que Trump ait fait son Donald, la planète entière s'est levée pour déclarer sa flamme environnementale.
Premier émetteur mondial de gaz carbonique, la Chine n'a pas eu de mots assez durs pour critiquer l'irresponsabilité du grand blond et promet qu'elle ne relâchera pas ses efforts, voire les redoublera. Et la Russie, bien que Vladimir Poutine n'ait pas jeté la pierre à son confrère, "projette" désormais de signer, d'ici… 2020, l'accord qu'elle boudait. Seule la Grande Bretagne n'a pas moufté, mais on s'en fiche, Theresa May ne rouvrira pas les mines de charbon galloises.
Même aux Etats-Unis, la révolte est telle que bien des villes et des états et la plupart des grandes entreprises promettent de ne pas renoncer à réduire leurs émissions de CO2 et autres gaz à effet de serre.
Finalement, on peut remercier le président américain d'avoir relancé l'accord de Paris et revigoré les beaux serments qui étaient en train de refroidir. Il a même remédié à son principal défaut, l'absence de contrainte et de sanction. Désormais, ne pas respecter ses engagements reviendra à être assimilé à un suppôt de Trump. On ne fait pas plus dissuasif…
Diana morte d'une carambouille ?
L'autre information de la semaine n'éclaire pas l'avenir, mais le passé. On sait enfin pourquoi Lady Di est morte sous le tunnel de l'Alma le 31 août 1997, il y aura bientôt vingt ans. Pas seulement parce qu'elle ne portait pas sa ceinture, que son chauffeur était ivre, farci de médocs et conduisait trop vite, harcelé par des paparazzis lancés à sa poursuite. Mais aussi parce que sa voiture était une épave roulante.
C'est ce qui ressort du livre de Jean-Michel Caradec'h, journaliste à Paris Match Qui a tué Lady Di ? (Grasset). Alors que l'on a traqué des mois une Fiat Uno blanche repeinte en rouge, que l'on s'est interrogé sur un possible complot des services secrets britanniques avec Westminster en arrière-plan, la réponse à l'énigme était sous les yeux des enquêteurs, elle pesait deux tonnes et mesurait cinq mètres de long. Cinq ans d'enquête côté français, autant côté anglais pour passer à côté de cette évidence : la Mercedes S280 ne tenait pas la route. Gravement accidentée après un vol, déclarée épave par l'assurance, la limousine avait pourtant été réparée et revendue via un concessionnaire officiel en tant que "véhicule de direction" à une société de voitures de grande remise. Ses chauffeurs se plaignaient de son instabilité, de réactions imprévisibles à grande vitesse et elle avait été deux fois renvoyée à l'atelier qui avait en vain contrôlé direction, châssis et suspension.
Est-ce à cause de cela que Lady Di est morte ? Sans doute car il en va des accidents comme de tout dans nos vies, rien ne se joue sur un facteur unique, mais par un ensemble de circonstances qui s'additionnent. Si sa Classe S avait tenu normalement la route, on peut raisonnablement penser que même éméché, Monsieur Paul aurait pu la rattraper après avoir accroché la petite Fiat et qu'il ne se serait pas encastré dans le treizième pilier du tunnel. On peut aussi imaginer qu'au volant de cette trapanelle, même à jeun, il aurait perdu le contrôle de l'auto du simple fait du coup de volant. On ne le saura jamais mais ce qui restera, c'est qu'une princesse est morte d'une minable carambouille de casseur, de garagiste et d'expert.
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