Durcissement du malus écologique, les voitures populaires impactées
Le malus CO2 va être renforcé. À compter du 1er mars 2025, le seuil de déclenchement sera abaissé et le plafond des pénalités augmenté. Cela va accroître le nombre de voitures impacté, notamment parmi les modèles les plus courants.
Citius, Altius, Fortius… le malus. Plus vite, plus haut, plus fort. Le projet de loi de finance 2025, prévoit le durcissement du malus écologique.
À compter du 1er mars 2025, le seuil de déclenchement sera abaissé à 113 g/km de CO2, contre 118 g/km actuellement. Le niveau des émissions sera ensuite réduit annuellement de 5 g/km passant ainsi à 108 g/km en 2026 et 103 g/km en 2027.
Jusqu’à 90 000 € de pénalité en 2027
En parallèle, le plafond des pénalités doit augmenter. Actuellement de 60 000 € (193 g de CO2/km) il passera à 70 000 euros en 2025 pour les voitures aux émissions supérieures à 192 g CO2/km, puis 80 000 euros en 2026 avec un seuil de déclenchement de 191 g/km) et enfin 90 000 euros en 2027 (seuil 189 g/km).
Pour cette année, à compter du 1er mars 2025, les véhicules qui émettent 113 g de CO2/km seront donc taxés à hauteur de 50 €. Dès 136 g/km la taxe à la masse dépasse les 1 000 €, puis les 2 000 € à 144 g/km etc. Jusqu'à 70 000 € pour plus de 192 g/km.
Les modèles populaires fortement touchés
En 2024, les voitures neuves vendues en France affichaient une moyenne d’émissions de 93,6 g/km de CO2. Aujourd’hui plus de la moitié (53 %) des véhicules neufs mis sur le marché est touchée par le malus. Avec les nouvelles dispositions 66 % des véhicules mis à la route seront malussés en 2025, 72 % en 2026, jusqu’à 77 % en 2027, selon l’étude du cabinet Dataneo, spécialiste des données véhicules. Pour Mobilians, le syndicat des professionnels de l’automobile, « l’adoption de ces dispositions trace une trajectoire fiscale sans précédent ». Et de pointer que les modèles grand public seront également les plus impactés.
D'après les calculs de Mobilians, sur un Peugeot 2008, le montant moyen du malus passera de 380 € (2024) à 653 € le 1er mars 2025 (+72 %). Sur un Renault Captur la pénalité va presque doubler cette année (+98 %), passant 167 € en 2024 à 330 € en 2025 puis 523 € en 2026 (+214 % vs moyenne 2024) et 851 € en 2027 (+411 % vs moyenne 2024). Et que dire des petites bombinette. Une Volkswagen Golf GTI Clubsport 300 ch, qui émet 173 g/km de CO2, verrait son malus passer de 11 803 € à 18 858 € ( + 7 855 €). Soit 59,8 % de progression pour in fine représenter 35 % du prix d'achat de la voiture.
Aucun modèle grand public ne semble épargné. Alors que seulement 13 % des volumes de Peugeot 208 étaient soumis au malus en 2024 (9 111 unités), cette part pourrait passer à 44 % en 2025. Pire encore pour la Dacia Sandero, dont les volumes seraient désormais taxés à 88 % en 2025, contre environ 62 % en 2024.
Renforcement du malus au poids, l'électrique aussi
Le renforcement du malus au poids figure également dans le projet de loi de finances 2025. Le seuil de taxation sera abaissé de 1,6 tonne à 1,5 tonne. La taxe à la masse sera de 10 euros par kg supplémentaire. Le montant de la pénalité augmentera progressivement, atteignant 30 euros par kg pour les véhicules de plus de 2 tonnes.
Jusqu’à présent exonérées, les voitures électriques, seront également soumises à la taxe à la masse à compter du 1er juillet 2026. Un abattement de 600 kg sera appliqué sur les mdodèles de plus de 2,1 tonne pour compenser le poids des batteries et ainsi ne pas pénaliser les modèles compacts. À compter du 1er janvier 2027, les véhicules dont la source d'énergie comprend l'électricité et dont la puissance maximale nette du moteur électrique est supérieure ou égale à 30 kilowatts, bénéficient d’un abattement de 100 kilogrammes. Seuls les véhicules à hydrogène (529 exemplaires immatricules en 2024 soit 0,03 % du marché français) conservent une exonération totale. Pour l'automobiliste, le verdissement du parc se paye au prix fort.
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