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Enquête - Prix des pièces détachées : ces constructeurs qui abusent

Toujours plus chère, la maintenance ! D’après le SRA, organisme auquel adhèrent toutes les entreprises d’assurance automobile, le coût des pièces de rechange a augmenté de 4,7% en moyenne l’an dernier, et même dépassé les 9% chez certains constructeurs! Découvrez ceux qui abusent le plus, mais aussi comment espérer baisser la note…

Enquête - Prix des pièces détachées : ces constructeurs qui abusent

Toujours plus chères à entretenir, nos voitures ! Ce n’est pas Caradisiac qui le dit, mais la très sérieuse association SRA (Sécurité et réparation automobiles) dont le dernier baromètre annuel fait frémir. Alors que l’inflation s’établissait à 1,8% en 2018, le coût des pièces de rechange des voitures s'envolait tranquillement à 4,63% en moyenne, tout en s’accompagnant d’une augmentation de 2,5% des coûts de main d’œuvre (surtout en région parisienne et sud/PACA) et de 3,2% des frais de peinture.

Cette hausse du coût des pièces, qui s’observe chaque année (+3,4% en 2017, +3,1% en 2016, etc.)  s’explique en partie par l’évolution du marché : « la progression des ventes de SUV, au détriment des berlines et des breaks, ne cesse de s’accentuer. Or, ces véhicules ont des coûts de pièces bien plus élevés, induisant une augmentation du coût moyen des sinistres. En particulier, le coût des pièces des petits SUV est nettement supérieur à celui des autres voitures du segment B (+16%) et le nombre de pièces correspondant (+7%) », commente ainsi le SRA dans un bulletin d’information.

A la vogue des SUV, catégorie de véhicule qui représente un tiers des ventes en Europe et dont on rappelle au passage qu’elle a pour inconvénient de faire grimper la moyenne des émissions de CO2, s’ajoute la sophistication croissante du parc automobile.

« Les véhicules sont de plus en plus complexes et/ou richement dotés », détaille un représentant du CCFA interrogé par Caradisiac. « Certains constructeurs se félicitent des vendre des véhicules de gamme haute, mais il n’y a pas de miracles : cela se retrouve au moment où il faut entretenir ou réparer ceux-ci ». Ce que confirme Philippe Debouzy, Président des Agents et Indépendants au Conseil National des Professions de l'Automobile (CNPA) : « Les pièces dites « de collision » sont de plus en plus techniques. Un rétroviseur de Picasso, c’est 850 € ! On a souvent des chocs avant, et entre les phares et les radars divers, quand on met tout bout à bout, du taux horaire à la technicité, ça grimpe vite ! »

La technologie gagne du terrain partout, et le résultat est sans appel, comme l’illustre le hit-parade des variations du coût des pièces établi par le SRA :

Constructeur

Variation du coût des pièces en 2018

Mini

+ 9,11%

Ford

+ 8,75%

Alfa Romeo

+ 6,51%

BMW

+ 5,87%

Fiat

+ 5,86%

Citroën / DS

+ 5,74%

Audi

+ 5,33%

Mercedes

+ 5,19%

Volkswagen

+ 5,14%

Nissan

+ 4,87%

Peugeot

+ 4,60%

Opel

+ 4,57%

Renault

+ 4,09%

Mazda

+ 3,38%

Dacia

+ 2,74%

Volvo

+ 2,07%

Seat

+ 1,89%

Toyota

+ 1,68%

Honda

+ 1,57%

Kia

+ 1,56%

Suzuki

0,00%

Hyundai

-2,66%

Skoda

-3,31%

A l’exception notable de Suzuki, Hyundai et Skoda, on constate donc que tous les constructeurs ont augmenté les tarifs de leurs pièces l’an dernier. Si les raisons techniques évoquées plus haut peuvent justifier en partie cette hausse, on ne peut s’empêcher de penser que celle-ci répond aussi à des considérations marketing.

Les Skoda partagent de nombreuses pièces avec Volkswagen (-3,31% vs.+5,14%), tout comme les Hyundai et les Kia (-2,66% vs.+1,56%). De même, comment expliquer que les prix des pièces chez Mini progressent près de deux fois plus vite que celles de BMW (c’est le même groupe)? Par ailleurs, un soudain bond en avant technologique justifie-t-il de comprendre pourquoi les prix des pièces de tant de constructeurs (dont Citroën & DS) grimpent de plus de 5%. A l'inverse, le fait que Toyota ou Honda augmentent de moins de 2% signifie-t-il que les produits de ces marques sont moins évolués que les autres? Non, bien évidemment.

Dans sa dernière étude annuelle, le Comité des Constructeurs Français d’automobile détaille les choses ainsi : « en 2017, l’indice des prix des automobiles neuves a augmenté de 1 %, soit au même rythme que l’inflation. Quant à l’indice des prix réels des réparations et de l’entretien, il est reparti à la hausse à partir de 2003 en raison de nombreux facteurs liés à la main d’œuvre (coût du travail, développement des compétences, etc.) et aux pièces (amélioration de la réparabilité, prix des matières premières, hausse de la qualité de service, diversité accrue des modèles demandés par les consommateurs). »

Cette approche « marketing » nous en rappelle d’ailleurs une autre, soulignée il y a quelques mois par Caradisiac. Il appert en effet que les pièces détachées des voitures françaises sont souvent plus chères en France que dans les autres pays voisins. D’après une enquête menée en 2016 par Insurance Europe, les écarts sont parfois spectaculaires : 45% d’écart entre la France et la Pologne pour un pare-brise de Renault Clio 4, 47% d’écart entre France et Finlande pour la même pièce sur une Peugeot 208, ou bien encore 56% d’écart entre la France et la Grande-Bretagne pour un bouclier avant de Renault Mégane 3 (liste non exhaustive).

On parle bien de pièces d’origine, vendues dans les réseaux officiels des constructeurs. « Des écarts inexplicables d’un point de vue industriel », commentaient alors les assureurs. Ce à quoi Peugeot, interrogé par Caradisiac, avait répondu que « le prix des pièces de rechange est fixé en fonction du marché local, des coûts logistiques et du prix d’achat ou de fabrication des pièces, lui-même fonction du lieu d’implantation de nos fournisseurs. » Bref, c’est le marché qui décide, et lui seul ! Et tant pis pour les automobilistes, qui ont parfois l’impression d’être pris pour les dindons de la farce. Même s'ils finissent par en avoir l’habitude, ce n’est jamais agréable.

En France, Peugeot facture un capot de 208 50% plus cher qu'en Pologne.
En France, Peugeot facture un capot de 208 50% plus cher qu'en Pologne.

Les pouvoirs publics sont en tout cas bien conscients des dérives du secteur. Dans son discours prononcé au dixième anniversaire de l’Autorité de la concurrence, le premier ministre Edouard Philippe exposait les choses clairement : « Le temps est venu de résorber quelques-uns de ces « angles-morts du pouvoir d’achat ». En particulier dans trois domaines de la vie quotidienne : Le premier, c’est le secteur des pièces automobiles. C’est un budget important pour les ménages gros rouleurs, surtout lorsque leurs véhicules sont usés. Or, les prix de ces pièces et donc ceux de la réparation sont plus élevés chez nous qu’ailleurs en Europe. Pourquoi ? En France, un constructeur bénéficie de l’exclusivité de la vente des pièces détachées visibles. La  concurrence est donc trop faible. Nous prendrons des mesures qui permettront de réduire sensiblement le prix de ces pièces. Nous le ferons progressivement et en lien avec les professionnels : d’abord sur les phares, les vitres et les rétroviseurs ; puis sur les pièces de carrosserie. Et nous encouragerons l’utilisation de pièces de seconde main. »

Depuis 2017, la loi oblige certes les garagistes à informer les clients de la possibilité d’utiliser des pièces de réemploi, mais on constate que cette disposition reste peu appliquée dans les faits car méconnue. Un nouvel arrêté en ce sens est entré en vigueur le 1er avril, mais sa bonne application nécessitera une bonne pédagogie. Caradisiac aura d’ailleurs l’occasion d’y revenir dans une enquête qui sera publiée en fin de mois. Reste qu'avec un parc automobile vieillissant, où l’âge moyen des véhicules s’établit à 9,1 ans (contre 7,25 ans en 2000), une mesure de ce type prend bien sûr tout son sens.

La question tarifaire est une donnée-clé de la fidélité à une marque, ainsi que le rappelait l'étude 2018 de l’Observatoire Cetelem de l’automobile: pour 47% des personnes interrogées à travers l’Europe, le prix est le critère le plus important justifiant la fidélité à tel ou tel constructeur. Mais si les marques parviennent à contenir tant bien que mal leurs tarifs catalogues, on constate aussi qu'elles ont une fâcheuse tendance à se rattraper par la suite. Et il n'y a aucune raison que ça change à court, moyen ou long terme.

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