Enzo Ferrari, des voitures, des rots et des femmes
S’il a créé la marque de voitures, voire la marque tout court, la plus célèbre du monde, le Commendatore conservait des manières rustres et un rapport aux femmes bien de son époque (traduisez : machisme débridé), ainsi que le rapporte Brock Yates dans son livre : «Enzo Ferrari, l’homme et la machine ».
Parti de presque rien, Enzo Ferrari était un homme de grandes réussites. Dès les années 20, il a gagné des courses automobiles à bord d’Alfa Romeo, marque dont il allait mener le département course, la future Scuderia Ferrari, au succès. En 1947, il fonde la marque qui porte son nom qui, en quelques années, devient l’une des plus respectées au monde tant par ses victoires en compétition que la beauté de ses productions destinées à la route, mues par certainement les plus fantastiques moteurs de leur époque, des V12.
Conçus par Colombo et Lampredi (qui allait par la suite faire des merveilles chez Fiat), ces mécaniques conciliaient toutes les qualités : puissance, fiabilité, agrément et sonorité merveilleuse. Elles étaient synonymes de performance et de raffinement. De ces deux notions, c’est la première qui colle le mieux à Enzo Ferrari, la seconde étant carrément à son opposé. Du Commendatore, on a l’image d’une sorte de patriarche fort en caractère, austère et sévère mais juste, une sorte de Jean Gabin (façon Clan des Siciliens) de l'automobile, ce qui n’est pas forcément faux. Mais ce qu’on connaît moins, ce sont certaines de ses manières, disons… étonnantes, ainsi que le rapporte le journaliste-écrivain américain Brock Yates.
Dans son livre « Ferrari, l’homme et la machine » paru en 1991, sur lequel se base de façon assez distante le film « Ferrari », de Michael Mann, Yates révèle que dans les dîners chics, le grand Enzo rotait bruyamment à table, se grattait vigoureusement l’entrejambe et reniflait sans retenue. Charmant ! Pire encore, les convives devaient aussi supporter les allusions sexuelles constantes d’Enzo, qui était un sacré obsédé. Comme bien d'autres, il menait double vie. Avec sa femme légitime, Laura, au caractère au moins aussi trempé que le sien, il a eu un fils, Dino, tragiquement emporté par la maladie alors qu’il n’avait que 24 ans. Et avec Lina Lardi, sa maîtresse, Enzo a eu Piero Lardi, qu’il a reconnu officiellement en 1978, à la mort de Laura.
Seulement, Ferrari, toujours selon Yates, en plus d'avoir pratiquement deux foyers, multipliait les bons coups et pas que face à la FIA. La nuit, le cheval cabré se muait en étalon inséminateur, allant épancher ses trop-pleins glandulaires le plus souvent auprès de professionnelles, qu’il trouvait à Modène, au Grand Hotel et à l'hôtel Real Fini, voire au Biella Club où se réunissaient pilotes, clients fortunés, journalistes…
Ferrari était une nature, car il s’est livré à ces galipettes frénétiques jusqu’à plus de soixante ans. Certains de ses proches ne savaient d’ailleurs dire ce qu’il préférait entre les voitures et le sexe… Pour Ferrari, un homme devait toujours avoir "au moins deux femmes". Il assurait aussi que "quand un homme dit qu'il aime une femme, en fait, il la désire." Selon un proche collaborateur, pour lui, les femmes n’étaient que des objets, et n’avaient pour fonction que d’être emmenées au lit. Sauf celles qui partageaient sa vie, n'ignorant rien de ses frasques sans pour autant être soumises, très loin de là ! Laura Ferrari a d'ailleurs joué un rôle capital dans la création et la pérennisation de la marque au cheval cabré.
Toujours selon Yates, à 80 ans passés, Enzo avait organisé une fête d’anniversaire au restaurant le Cavallino, près de son usine, en l’honneur d’un de ses pilotes. Celui-ci s'est vanté d’être un Casanova. Réaction immédiate de Ferrari, qui demanda de façon très directe : « combien de femmes as-tu connues dans ta vie ? Réponds honnêtement ! » Et son interlocuteur d’annoncer fièrement le chiffre de 3 000. Ferrari marqua une pause puis s’écria, d’un air moqueur : « Quoi, c’est tout ? ».
A sa décharge, sex-machine Enzo a été élevé dans l’Italie du début du 20e siècle, où la virilité était une valeur cardinale. Plus un homme avait de femmes dans son lit, plus il était viril. D’ailleurs, si l'époux ne risquait strictement rien en cas d’adultère (bien au contraire !), l'épouse infidèle pouvait se retrouver en prison. Une époque heureusement révolue.
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