3. Essai Aprilia Shiver GT ABS - La route: Le sport d'abord
Le coeur de cette Shiver est connu pour distiller un caractère rageur et ludique dans une Dorsoduro qui ne l'est pas moins. Mais par le fait, ce 750 twin en L est-il celui qu'il faut pour jouer les baroudeurs tranquilles ? Dès le réveil de la salle des machines, l'oreille distille aux méninges le message de la sportivité et de fait on l'enfourche avec des intentions martiales. Son châssis rigide est bien servi par un amortisseur latéral réglable en pré-charge et en détente tandis que la fourche inversée ne renie pas les intentions sportives assumées sur le modèle dépouillé. On reste donc dans un environnement dynamique et en ville, le sigle GT, synonyme de gabarit ostentatoire est totalement oublié, comme ses 192 kilos annoncés à sec. Mais alors, pourquoi ce produit dérivé ? Allons vite sur la route pour trouver une réponse.
Sur la nationale, le moteur s'exprime dans la zone des 4 000 tr/mn pour ne plus faiblir jusqu'à sa zone rouge. Tout ça dans une symphonie rauque, dans un délicieux râle qu'on se plait à consommer sans modération, ce qui veut dire aussi l'adoption naturelle d'un rythme soutenu. Ce qui se ressent sur l'autonomie et avec un réservoir de 16 litres, vous aurez du mal à faire mieux que 200 kms en une traite. Une valeur assez modeste lorsque l'on se prétend GT.
Reste que les 95 ch et 8,25 daN.m à 7 000tr/mn de couple donnent un ensemble sympathique avec lequel on peut composer en choisissant un mode Touring, sauf à vouloir l'endiabler en l'envoutant avec un régime S comme Sport. Sinon, pour clamer le jeu définitivement si le terrain se fait plus glissant, réfugiez-vous sous le R que rangera une partie de la cavalerie au box.
Côté freinage, celui-ci se caractérise par une attaque que l'on peut qualifier de spongieuse, avant de mordre véritablement ce qui induit un transfert de masse parfaitement ressenti. La boite est sans le moindre reproche et quant à l'ABS, on a eu beau essayer de le réveiller, il ne s'est jamais senti en position d'intervenir. Ce qui veut dire, aussi, une certaine maitrise du secteur de la bête.
La position de conduite est naturelle un peu sur l'avant tandis que le semi-carénage remplit admirablement son office jusqu'à des vitesses inavouables. Arrivé sur l'autoroute on se félicite de la présence des compartiments de rangement sur les côtés au moment de payer sa dîme. Mais on regrette l'information limitée sur l'autonomie tandis que lorsque la bise sera venue après avoir dansé tout l'été, on s'interrogera sur l'absence de poignées chauffantes ou moins exposées. Des remarques qui sont aussi à formuler lorsque l'on arbore une vocation GT.
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