2. Essai - Fantic Cabalerro 500 Flat Track : Le scrambler à grandes roues
*Non, nous n'avons pas fait ceci mais nous aurions pu. Ou presque. La Flat Track mérite son nom. La preuve.
Elle a beau être légère, avec ses 150 kg à sec, la Caballero Flat Track surprend immédiatement par l’impression de lourdeur de son train avant. Comme si les deux roues voulaient rester alignées, quoi qu’il en coûte. Un effet stabilisateur que l’on retrouve tout au long de notre route, et qui implique d’adopter un style de conduite particulier, de revoir ses marques.
Si l’on vous dit qu’elle s’emmène comme un supermotard, vous ne serez sûrement pas surpris. Si l’on affirme qu’elle préfère que l’on s’engage un peu physiquement, qu’il faut travailler sa conduite pour en tirer le meilleur, il convient toujours de relativiser : même avec une conduite sportive, on reste dans le supportable, tandis que les impressions de vitesse sont excellentes et renforcées par la sonorité de l’échappement et la position de conduite.
Les grandes roues permettent à la Caballero Flat Track de tirer un peu plus long, de prendre davantage de vitesse aussi. On gagne entre 10 et 20 km/h compteur par rapport à la Rally à régime moteur équivalent. Le 40 km/h approche avec zèle en première, tandis que l’on voit près de 60 s’afficher en 2 et ainsi de suite par pas de 25 à 30 km/h. Le moteur apparaît artificiellement plus souple, et le placement sur la route moins naturel.
À bon rythme, ça élargit un peu si l’on oublie de bien se placer sur la très agréable selle, et le pneu arrière ne manque pas de faire remarquer que l’accélération à fond plein angle est une idée étrange, en amorçant une glisse vite arrêtée. Tout comme si l’on rétrograde de deux rapports… contrariant le moteur. On dispose d’une puissance suffisante pour se la jouer supermot’ et entrer en glisse. qu’elle soit volontaire ou non. Il faut avouer que son profil est bien rond, à pavés et très confortable par ailleurs. On ne peut pas tout avoir et si l’on sait faire, on contrôlera facilement la glisse.
Au fil des kilomètres et de l’habitude, on apprécie de plus en plus ce maniement sortant de l’ordinaire, cette obligation de réfléchir tant que le corps n’a pas pris ses marques. En fonction de la typologie du virage, on opte pour telle ou telle manière de le prendre, en sachant qu’en cas de soute, le freinage répondra présent. On se cherche, on cherche un peu, avant que ne s’opère le déclic et que ne vienne un amusement supérieur à la moyenne.
Le challenge mécanique s’allie au challenge personnel. Par contre, aller mettre les roues dans les cailloux et sur un terrain endurisant n’est pas la tasse de ristretto de la Fantic Flat Track. Le débattement court des suspensions et les roues largement dimensionnées ne sont pas réellement compatibles avec la proximité du garde-boue arrière. Enfin garde-boue, c’est vite dit, tant il tient davantage de la passoire que du bouclier anti projections. Alors, tentés pour aller faire un tour sur un ovale en terre ?
Au fil des kilomètres et de l’expérience, on en vient à apprécier cette différence de comportement par rapport à la production actuelle. On acquiert de nouvelles références, tout en prenant conscience des limitations en matière de vivacité, compensées par une stabilité appréciable et quelque part l’impression de flotter sur la route. Confortable, la Caballero à grandes roues met à profit ses caractéristiques techniques, semblant légèrement plus lourde que ses congénères sans qu’il n’en soit rien.
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