2. Essai - Kawasaki Z750 R 2011 : Du mieux mais...

Fort de ses 6 années de présence sur le marché, la Kawasaki Z750 a su fédérer le plus grand nombre de motards. Avec un succès que ne se dément toujours pas aujourd'hui, la Z voit sa gamme s'agrandir en 2011 grâce à l'arrivée de la version R… une sorte de Super Z située commercialement parlant entre la Z «de base» et sa grande sœur, la 1000.

A la lecture du dossier de presse, cette virée sur le sol Espagnol et les routes sèches et chaude des alentours d'Alicante s'annonce alléchante. Avec une partie cycle héritée de la Z1000 et une poignée de gaz empruntée à la Superbike maison (la ZX-10R), les nouveaux Dunlop SportMax D210 avait du souci à se faire.

Dès les premiers kilomètres, outre le fait que l'on soit installé sur la R comme sur les autres Z, que des vibrations viennent vous chatouiller les pieds à 5 000 tours et l'ensemble fesses/jambes à partir de 6 500/7 000 rotations, c'est l'amortisseur arrière qui attire en premier lieu mon attention. Aussi confortable soit-il, le nouvel amortisseur à bonbonne séparée semble peu apprécier les irrégularités de la route et plus particulièrement le tressautement qui, à la longue, devient ennuyeux limite agaçant.

Dès l'arrivée des premières courbes Ibériques, la version R de la Z 750 nous montre que les qualités dynamiques, décriées sur les précédents modèles, est en net progrès sans pour autant faire le sans faute. Explication…

Malgré la perte de quelques précieux kilos, la Kawasaki Z750 R 2011 nous reçoit avec un train avant lourd à emmener et engagent en entrée de courbe. Si le freinage «full radial» propose une attaque franche, on aurait pu s'attendre à une plus grande puissance sur le reste de la course. Une chose est sûre cela ne déstabilisera pas les novices et les «roule toujours» qui, pour ces derniers, pourront compter sur un système ABS en option contre une rallonge de 600 €uros. Un système qui ne nous a pas forcément convaincu… faute à un feeling en retrait et à un déclenchement précoce.

Au fur et à mesure de l'essai, le rythme s'accélère. Monté en durites aviation, le système de freinage n'a montré aucun signe de faiblesse en endurance sur les 350 kilomètres de roulage. Les courbes se prennent de plus en plus vite, les freinages se font de plus en plus appuyés et les repose-pieds commencent à se faire attendre. En entrée de courbe, sur le lâché de frein, la fourche de la 750R a tendance à remonter un peu trop rapidement.

La force de cette version R réside dans le fait qu'elle dispose de tous les réglages permettant de vous faire une Z à la carte. Là où, par le passé, la Z proposait un réglage hydraulique sur un seul et unique tube de fourche, la «R» en propose sur les deux. Indispensable pour jouer du «clic» autant de fois qu'il sera nécessaire pour obtenir la Z qu'il vous faut.

En revanche si les qualités dynamiques de la Z750 R n'ont que très rarement été mises en défaut sur les routes du genre billard, un simple raccord dans une courbe aura tendance à désunir la machine sans pour autant vous donner des frayeurs. En sortie de courbe, l'essorage de poignée sollicitera sainement l'amortisseur arrière afin de laisser s'exprimer librement le quatre cylindres en ligne dans une mélodie plutôt flatteuse pour les esgourdes…

Photos : James Wright, Wowt Meppelink