Essai - Peugeot 3008 2.0 BlueHDI 150 : plus aucune raison d'acheter allemand
Le Peugeot 3008 est une des stars de l'année 2017. Il engrange les commandes et vient d'être élu voiture de l'année. Déjà essayé par nos soins en essence Puretech 130 et en diesel 120 et 180 ch, voici maintenant le test de la version 2.0 BlueHDI 150.
En bref
Moteur 2.0 BlueHDI 150 ch, 370 Nm
Uniquement disponible en boîte manuelle
0 à 100 km/h en 9,6 secondes
A partir de 33 400 €
Il a bien fait d'affirmer sa vocation de SUV, ce deuxième opus de 3008. Ce faisant, il ne récolte rien moins qu'un titre de voiture de l'année, obtenu en préambule du salon de Genève, et des dizaines de milliers de commandes, que les clients attendent maintenant avec impatience.
Bien sûr, nous en avons déjà réalisé l'essai, en différentes versions, et c'est aujourd'hui le modèle 2.0 BlueHDI 150 qui passe entre notre moulinette. Et si le cœur change, l'habit reste le même. Et il plaît.
Souvenez-vous de la première génération de 3008. Une sorte de break surélevé, pas encore tout à fait crossover, clairement pas encore SUV. Raillé pour sa calandre "coupe-frite" et un équilibre des lignes pas toujours réussi, il s'est tout de même imposé face à la concurrence du Nissan Qashqai ou celle du Volkswagen Tiguan. surtout grâce à un intérieur réussi.
L'actuel 3008 reprend l'habitacle réussi, nous y reviendrons, mais y adjoint une plastique très avantageuse. Loin de nous l'idée de noter le style, qui est et restera une affaire de goût, mais force est de reconnaître que la très grande majorité du public le trouve sexy. Il a une personnalité indéniable, avec son long capot terminé par une calandre très verticale. les lignes sont globalement viriles, musclées, les arches de roues surlignées, tandis que l'arrière, avec une vitre de hayon fort inclinée, respire le dynamisme. Avec 4,44 m de longueur, il est dans la moyenne de sa catégorie, fait massif mais jamais trop lourd, sans l'aspect brique de certains. Le volume de coffre est un peu au-dessus de la moyenne, avec 520 litres banquette en place et 1 482 litres banquette rabattue. Seul le Tiguan fait mieux avec 615 litres.
La finition GT-Line de notre modèle d'essai se dote d'artifices qui renforcent le côté dynamique avec des retours de carrosserie plus pointus dans les optiques, une calandre à "touches" chromées horizontales et non verticales, des jantes 18 pouces et quelques monogrammes GT-Line disséminés ça et là.
À noter que les petites surfaces vitrées sont un inconvénient pour la rétrovision et que les radars et caméras de recul ne seront pas inutiles.
Intérieur moderne, instrumentation 100 % numérique
Dans l'habitacle, on retrouve une ambiance à la fois moderne, classe et épurée. Les lignes sont très travaillées, mais on se sent comme dans un cocon. L'instrumentation légèrement tournée vers le conducteur y contribue certainement, l'éclairage d'ambiance bleuté aussi. La qualité des matériaux est bonne, ils sont agréables au toucher, les assemblages ne sont pas 100 % parfaits, du fait surtout de plusieurs textures différentes, mais franchement, c'est tout de même un ensemble rarement vu chez un constructeur généraliste. L'écran 8 pouces tactile surmonte des touches de raccourci pour accéder aux différentes fonctions. Ces dernières, baptisées "toggle switches" sont superbes, et pratiques.
Le conducteur, lui, s'assied en face d'un petit volant surmonté d'une instrumentation 100 % numérique et dont l'affichage est configurable selon plusieurs modes, selon les préférences du conducteur. C'est le fameux "i-Cockpit". Les coloris bronze des fonds de compteur rappellent sans détour les couleurs et matières des concepts Onyx et RCZ-R. Et l'on peut au choix afficher la navigation GPS, ou encore un compteur de G encaissés (c'est clairement gadget pour un SUV 150 ch diesel, mais c'est là).
Les rangements sont nombreux et de bonne taille, ce qui est à souligner également. Bref, presque un sans-faute. La concurrence fait parfois aussi bien (Volkswagen Tiguan), parfois mieux (BMW X1, Audi Q5), mais on verse alors dans l'access premium ou le vrai premium, et ce n'est alors plus le même prix. Par contre, les Nissan Qashqai, Seat Ateca, Toyota Rav-4 ou Ford Kuga sont derrière, que ce soit en termes de qualité, ou d'ambiance.
Moteur cohérent et châssis redoutable
Mais venons-en au cœur de notre essai. Car ceux qui nous suivent n'auront rien appris aux chapitres précédents, mais seront certainement impatients de savoir ce que donne le BlueHDI 150 sous le capot du 3008. Nous avons déjà testé la version 120 ch, estimée suffisante et même étonnamment débrouillarde, et la version de pointe 180 ch EAT6, qui nous a semblé un peu molle pour la puissance. Ici, on se situe exactement entre les deux. Le surcroît de chevaux par rapport au BlueHDI 120 est sensible. Avec 370 Nm disponibles à 2 000 tours/min, les reprises sont consistantes, d'autant que le couple est en réalité disponible même un peu plus tôt dans les tours. Cela dit, le 2.0 reste très linéaire et les sensations sont gommées par la très bonne filtration de la caisse et l'insonorisation soignée. Avec la même puissance, les Seat Ateca et Volkswagen Tiguan sont un peu plus performants, tout comme le BMW X1 18d. Mais tous les concurrents (sauf le X1) consomment plus officiellement que le Peugeot. Annoncé pour 4,4 litres et 114 g de CO2, il échouera en réalité à un peu moins de 7 litres en mixte sur notre parcours d'essai, mêlant beaucoup d'autoroute et un peu de ville. En incluant des kilomètres sur nationale, la moyenne devrait pouvoir se contenir sous les 6,5 litres, ce qui est fort acceptable vu le gabarit et la puissance. Sachez par ailleurs que le 150 ch n'est disponible qu'en boîte mécanique 6 rapports, et ne peut donc bénéficier de la très bonne boîte automatique EAT6, contrairement aux 120 et 180 ch (et 130 ch essence d'ailleurs). Dommage.
Pour le reste, le 3008 est un représentant fidèle de la tradition Peugeot. Le plaisir de conduite est omniprésent. Le châssis est un régal de dynamisme et de précision, bien aidé par une direction juste parfaite. Le petit volant participe à l'agrément général et au côté incisif de ce SUV, qui se conduit comme une berline, la position surélevée en prime. Certains apprécient. Pas de roulis à signaler, une tenue de route difficile à prendre en défaut, un freinage sans reproche, et une boîte de vitesses enfin agréables parfont ce tableau remarquable. Le sentiment qui domine est celui d'une grande facilité. De prise en main, de conduite et d'utilisation. On se sent chez soi en un rien de temps. Seul le gabarit sera un peu difficile à cerner.
Le confort, pour autant, n'est pas aussi ferme que l'on pourrait s'y attendre. Au contraire, malgré une caisse bien maintenue, le moelleux est de rigueur et les passagers ne seront jamais chahutés, même en jantes de 18 pouces.
Pour ne rien gâcher, la filtration des bruits de roulement et d'airs est réussie, et l'insonorisation du compartiment moteur digne de la catégorie premium. Encore un bon point, décidément.
Sur la version GT-Line, un bouton "Sport" sur la console centrale permet de modifier le comportement de l'auto. Ainsi, actionné, la pédale d'accélérateur est plus réactive, la direction se durcit et le bruit du moteur devient plus… grondant. Mais pas plus agréable. Un mode à ne réserver qu'aux plus radicaux des conducteurs. Pour les autres, il est tout simplement superflu.
Pour résumer, à rouler, ce 3008 est digne des sensations que l'on peut retrouver chez Audi ou BMW. Et ce n'est pas un petit compliment. Certes, les premium font encore un petit peu mieux en accueil à bord ou en finition, mais ce représentant du Lion les chatouille de près. On ne s'en est encore pas remis.
Enfin, abordons le chapitre équipement. Cette finition haut de gamme GT-Line embarque tout l'essentiel et même pas mal de superflu. Nous l'avons dit déjà, l'instrumentation 100 % numérique configurable est de série sur tous les modèles, mais l'on retrouve ici également une climatisation automatique bi-zone, des projecteurs full LED avec fonction éclairage des intersections par les antibrouillards, l'aide au stationnement avant et arrière avec caméra de recul et vision 360°, la surveillance de véhicule dans l'angle mort, l'aide active au maintien dans la voie de circulation, les feux de route automatiques, le régulateur/limiteur de vitesse, le freinage d'urgence auto avec alerte de distance, la navigation 3D connectée avec reconnaissance vocale, les rétroviseurs rabattables avec éclairage d'accueil à LED (qui dessine le logo Peugeot au sol…), le diffuseur de parfum, les jantes de 18 pouces diamantées, le pédalier alu, etc.
À noter qu'on peut disposer en option du toit panoramique ouvrant avec velum contre 1 400 €, de la recharge de smartphone compatible par induction pour 180 €, du hayon électrique pour 450 €, du pare-brise chauffant pour 100 €, de la sono Focal pour 850 € (je rejoins l'avis de mon collègue Alexandre Bataille, elle est décevante niveau qualité), de l'Advanced Grip Control pour 450 € ou encore de la sellerie cuir Nappa pour 2 500 €
Chiffres clés *
- Longueur : 4,44 m
- Largeur : 1,84 m
- Hauteur : 1,62 m
- Nombre de places : 5 places
- Volume du coffre : 520 l / 1482 l
- Boite de vitesse : Méca. à 6 rapports
- Carburant : Diesel
- Taux d'émission de CO2 : 114 g/km
- Bonus / Malus : NC
- Date de commercialisation du modèle : Octobre 2016
* pour la version II 2.0 BLUEHDI 150 S&S GT LINE.
Le bonus / malus affiché est celui en vigueur au moment de la publication de l'article.
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