Essai vidéo - Porsche Macan 2019 : piégé

Le Porsche Macan est la dernière success story en date de Porsche. Avec près de 400 000 exemplaires vendus en quatre ans à peine et deux marchés de prédilection, les Etats-Unis et la Chine, le SUV allemand s’est placé loin en tête des SUV sportifs devant les Jaguar F-Pace et Alfa Romeo Stelvio.

Les designers ont donc eu la main légère lorsque l’heure du restylage s’est présentée. À l'avant, il faut un œil bien exercé pour remarquer le nouveau dessin des prises d'air. Les optiques full LED sont désormais de série alors qu’à l'arrière, le changement le plus visible provient de l’adoption du bandeau lumineux comme sur les autres modèles de la gamme.

L’intérieur se met davantage à jour avec l’arrivée d’un large écran tactile de 10,9’’ équipé de services connectés qui, malheureusement, ne fait pas disparaître l’importante quantité de boutons placés sur la console centrale. A l’inverse du Cayenne ou de la Panamera, le Macan reste figé dans l’esprit « une fonction = un bouton ». L'accroissement de cet écran multimédia a repoussé les bouches d'aération un étage plus bas.

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Le gros compte-tours en position centrale et le nouveau volant GT en alcantara emprunté à la 911 (option) renforcent une sportivité déjà marquée par des sièges spécifiques bien enveloppants et une position de conduite plutôt basse pour un SUV. La présentation est quant à elle rigoureuse, avec des matériaux de qualité et une finition exemplaire. A l’arrière, les passagers ont droit à des sièges larges et creusés, sauf celui du milieu. Le coffre se place dans la moyenne du marché avec 500 litres de base. Il est possible de le faire grimper à 1 500 litres en rabattant la banquette (fractionnable) et de l’optimiser en cochant l’option rangement sous plancher facturée 324 € !

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Pour rappel, le Macan, c’est une base d’Audi Q5 (très) largement revisitée. Ce qui implique des économies d’échelle non négligeables mais aussi d’énormes contraintes. En effet, depuis l’affaire du dieselgate, la marque de Stuttgart a purement et simplement retiré toutes les motorisations diesels de son catalogue. Le Macan n’échappe pas à la règle en éradiquant cette carburation qui représentait tout de même 60% des ventes en France. Pire, l’allemand ne peut même pas se convertir à l’hybride comme le Cayenne et la Panamera car sa plateforme partagée avec le Q5 ne le lui permet pas techniquement. L’offre se concentrera dans un premier temps sur deux mécaniques : un 4 cylindres 2.0 de 245 ch et un V6 3.0 de 354 ch (version S), tous deux revisités.

Ces deux moteurs sont pénalisés par le malus écologique. Avec 185 de CO2/km pour le 4 cylindres, il faudra compter 8 753 € de malus en plus du prix de départ (hors options) de 60 860 €. Le V6, lui, écope du super-malus de 10 500 €. Ne pouvant pas adapter ses mécaniques à la demande, le Macan se retrouve ainsi piégé face à une concurrence qui, elle, s’est organisée avec des moteurs plus modernes équipés de filtres à particules. Ainsi, quand vous paierez 10 500 € de malus pour un Macan S, vous n’en paierez « que » 9 973 € pour un Mercedes GLC 43 AMG (189 g de CO2/km) de 367 ch.