Fermeture des voies sur berges à Paris : un nouveau rapport accablant pour Anne Hidalgo
Depuis la fermeture en septembre dernier des voies sur berges à Paris par Anne Hidalgo, les rapports se succèdent pour contester l'efficacité de cette mesure. Dernier en date, celui d’un collège d'experts présidé par le Pr Pierre Carli, médecin-chef du Samu de Paris et président du conseil national de l'urgence hospitalière. Le verdict est une nouvelle fois sans appel : la politique de l’édile parisien est un échec total.
Commandé par la région Ile-de-France mais réalisé par des experts indépendants, ce troisième rapport paru après ceux des 10 octobre et 14 novembre dresse un bilan catastrophique en matière de pollution, d’embouteillage mais également de bruit.
Concernant la qualité de l'air, le rapport remarque "une détérioration de la qualité de l’air sur les 4 derniers mois de 2016." Le constat d’une augmentation des émissions et des concentrations de polluants pendant la même période s’appuie sur des études qui montrent que le passage de 50 km/h à 20 km/h engendre une croissance des émissions d’oxydes d’azote de l’ordre de 50 %. Ainsi, l'étude constate une hausse de 53 % de la concentration d'oxydes d'azote (NOx) et de 49 % des particules sur les quais hauts rive droite. Des résultats dus au transfert de la circulation sur cette voie mais pas seulement puisque la situation sur le boulevard St Germain, principal itinéraire de report, s'est également dégradée : + 18 % pour les NOx et + 15 % pour les particules. Il ne faut pas croire que l’augmentation de la pollution ne concerne que Paris puisque toute l’Île-de-France est concernée en raison de l’augmentation des embouteillages. L’argumentaire de la maire de Paris qui expliquait que ces mesures visaient à faire baisser la pollution ne tient donc pas.
L’autre point noir de ce rapport porte sur les bouchons. Comme les Parisiens ont pu le constater, la situation ne cesse de se dégrader. Le trafic est plus chargé et surtout plus longtemps. Sur une période allant de novembre 2015 à novembre 2016, le temps de parcours a augmenté sur les quais Rive Droite de 25 % le matin et même de 92 % le soir. Situation identique sur le boulevard St Germain avec une augmentation oscillant entre 31 et 87 %. La RATP a également constaté une dégradation du temps de parcours sur les lignes de bus. Cette congestion touche aussi la plupart des axes d’Île-de-France, que ce soit l’A4 ou l’A86.
Enfin, qui dit bouchon, dit nuisance sonore. Ainsi, le bruit a plus que doublé la nuit sur les quais hauts, selon Bruitparif, qui a enregistré une hausse de 3,5 dB (soit + 125 %) sur les quais de la Mégisserie. Petit rappel : 3 dB correspond à une multiplication par deux du bruit.
Ce rapport démontre donc de façon accablante l’inefficacité des mesures prises par Anne Hidalgo, qui s'entête comme le démontrent ses dernières annonces sans tenir compte des différentes études d’experts. Ces dernières vont se poursuivre au premier trimestre 2017, jusqu'à la fin de la période d'expérimentation en avril. Mais soyons francs, on se demande réellement ce qui pourrait faire infléchir la politique de la maire de Paris. Si, peut-être un miracle !
Déposer un commentaire
Alerte de modération
Alerte de modération