Ford Mustang 1 (1964 – 1968), l’icône US au look européen, dès 22 000 €
Et si vous craquiez pour une icône ? Outre un look ravageur, la Ford Mustang possède bien des qualités qui la rendent tout à fait agréable sur les routes actuelles. De plus, elles sont tellement nombreuses à avoir été importées officieusement que le choix est large !
Les collectionnables, c’est quoi ?
Ce sont des autos revêtant un intérêt particulier, donc méritant d’être préservées. Pas forcément anciennes, elles existent pourtant en quantité définie, soit parce que le constructeur en a décidé ainsi, soit parce que leur production est arrêtée. Ensuite, elles profitent de particularités qui les rendent spécialement désirables : une motorisation, un châssis, un design, ou un concept. Enfin, elles sont susceptibles de voir leur cote augmenter. Un argument supplémentaire pour les collectionner avant tout le monde !
Pourquoi la Ford Mustang est-elle collectionnable ?
Disons-le tout de suite, la Mustang 1 est collectionnée depuis longtemps. Normal, vu son âge (60 ans l'année prochaine) et son look ravageur ! Considérée comme un mythe dès son vivant aux USA, elle bénéficie chez nous d'une popularité qui ne faiblit pas, grâce à ses nombreuses apparitions au cinéma (Le Gendarme de St-Tropez, Bullitt, Un Homme et une Femme, Le Marginal...) mais aussi ses dimensions très européennes. Très souvent modifiée, la Mustang est particulièrement recherchée en configuration d'origine, et voit sa cote augmenter constamment. Plaisir et placement en somme !
Préoccupé du succès de la VW Coccinelle aux USA, le directoire de Ford fourbit une riposte au début des années 60. C’est Lee Iacocca qui est à la manœuvre, le numéro 2 de l’ovale bleu. Les autos du vieux continent ont du succès en Amérique ? Qu’à cela ne tienne, on va produire une auto au look inspiré des sportives européennes. Mieux, elle ne sera pas chère du tout et personnalisable à l’envi. Le tout, en coûtant trois fois rien.
Pour ce faire, on récupère les soubassements de la banale berline Fairlane (essieu arrière rigide, ressorts à lames, train avant à bras superposés). Les designers David Ash et John Oros font merveille en emballant le tout d’une carrosserie glamour : la Mustang a l’air d’une auto exotique, et pourtant… Elle s’affiche à un prix abordable.
Et comme Ford a organisé une campagne de pré-lancement très active, chauffant la clientèle à blanc, des gens vont même jusqu’à dormir devant leur concession locale pour être sûr d’être là à l’ouverture et de commander leur Mustang. Effectivement, le 17 avril 1964, c’est la ruée ! 22 000 exemplaires environ sont vendus dès le 1er jour. Evidemment, pour s’afficher à 2 368 $ (contre 2 500 $ prévus), la Ford s’en tient à une certaine simplicité : moteur 6-en-ligne 2,8 l culbuté de 101 ch), 4 freins à tambours non assistés, boîte manuelle à 3 vitesses…
Mais un programme d’options extraordinaire permet de se concocter une voiture à la carte. V8 4,3 l (206 ci) de 164 ch ou 4,7 l (289 ci) de 200 ch, boîte 4 ou automatique, clim, freins assistés, suspension renforcée, habitacle plus chic (console centrale, autoradio par exemple) …
Ainsi, on peut soit se contenter d’une paisible urbaine soit obtenir une GT capable d’en remontrer à des autos au blason bien plus prestigieux. En tout cas, c’est un immense succès : en un an et demi, le million d'exemplaires est atteint. Lancement réussi à Dearborn ! Ford se rend vite compte que la clientèle choisit à 70 % le V8 et s’offre pour 1 000 $ d’options en moyenne. La voiture est rentable, même si aux US, elle reste considérée comme populaire.
En France, c’est l’inverse : vendue près de 30 000 F en 1965 (soit près de 44 500 € actuels selon l’Insee), elle est très chère, haut de gamme en somme. Amusant de voir que chez nous, cette auto censée contrer la Coccinelle affronte plutôt la Porsche 356… Et qu'elle plaise ici par son look considéré comme 100 % yankee alors qu'elle a été dessinée pour donner un goût d'Europe aux Américains !
Jusqu’en août 1964, la Mustang est un modèle 64, surnommée 64 ½, car c’est ce mois-là que débute l’année-modèle 1965. Pour l’occasion, le 6-ylindres passe à 3,3 l et un coupé Fastback apparaît. Signalé par une magnifique poupe fuyante, il soigne aussi la praticité avec sa banquette rabattable.
En 1965, les puissances augmentent, le V8 produisant jusqu’à 271 ch, puis pour le millésime 1967, c’est l’heure du restylage. Le museau s’étire ce qu’il faut pour conférer à la Ford un air plus agressif. Une évolution qui passera à la postérité dans le film Bullitt avec Steve McQueen. Parallèlement, de gros V8, dits big-blocks (6,4 l ou 390ci), développant jusqu’à 320 ch, arrivent au catalogue.
Fin 68, la carrosserie est entièrement redessinée, les cavaleries augmentent un peu (jusqu’à 325 ch), la pony-car se ment à elle-même et se mue en une énorme muscle-car. Une course à la démesure initiée par l’apparition d’un duo de rivales GM à succès : les Chevrolet Camaro et Pontiac Firebird, sans oublier, du côté du Chrysler Group, la Dodge Charger. Elles font baisser les ventes de la Ford. Cela dit, Iacocca n’apprécie pas toutes ces modifications qui contredisent la simplicité de la Mustang originelle, à jamais perdue...
Combien ça coûte ?
La cote des Mustang a considérablement crû ces dernières années. Actuellement, en bon état, un coupé 6-cylindres automatique se négocie 22 000 € environ, contre 26 000 € pour les premières V8. Ajoutez aisément 2 000 € pour une boîte manuelle, et 9 000 € pour un cabriolet, type de carrosserie très demandé.
La Fastback ne se trouve pas à moins de 48 000 €. Ces prix sont sujets à d’énormes variations en fonction des options, de l’état, de l’authenticité… Un exemplaire doté de la boîte 4, de la console longue, du pack GT, de la clim, des freins à disques, de la clim vaudra bien plus. Quant à un exemplaire comme celui de Bullitt, ce sera 80 000 € minimum.
Quelle version choisir ?
Pour une expérience routière favorable, préférez une V8 dotée des freins à disques optionnels, voire de la boîte 4. Ensuite, ce sera en fonction de budget mais surtout, n’achetez pas une auto sans la voir, et faites-vous accompagner d’un connaisseur du modèle.
Les versions collector
Toute Mustang en bel état d’origine est un collector. Gare aux autos maquillées et bidouillées !
Que surveiller ?
Intrinsèquement, la Mustang est une auto très fiable pour une auto de son époque. Cela passe donc par un entretien tous les 5 000 km et des inspections régulière de l’allumage ainsi que de la carburation. Seulement, c’est un modèle ancien qui aura sûrement été restauré, et cela demande une inspection précise.
La corrosion peut faire des ravages et être maquillée, le châssis tordu, le moteur rincé, l’habitacle raffistolé…. Ce qui n’est pas anormal pour une auto de soixante ans, mais méfiez-vous des autos trop peu chères, sans papiers définitifs et à la provenance floue. L’avantage de la Ford Mustang, c’est l’abondance de pièces détachées et leur prix relativement modique, sans oublier les nombreux clubs.
Sur la route
J’ai pu prendre le volant d’une magnifique Mustang GT Fastback de 1965, dotée du V8 225 ch, de la boîte 4 manuelle, des freins à disques (non assistés). Je m’attends à conduire un petit camion, et j’ai tort. A ma grande surprise, la direction, pourtant sans assistance, se révèle plutôt facile, à manier, tout comme la boîte de vitesses.
Le moteur, ah le moteur… Très souple, et acceptant gentiment de prendre des tours, il sonne magnifiquement et gratifie d’accélérations très consistantes. On se croirait presque dans Bullitt. Quel agrément ! Evidemment, la direction se montre assez floue et les freins sont bien de leur temps, exigeant un mollet musclé, mais le comportement apparaît plutôt équilibré et prévisible. De plus, la Mustang accepte de survirer gentiment, mais on s’en abstiendra pour la préserver.
Néanmoins, on aura du mal à effectuer de longs trajets à son bord, non pas que la fiabilité fasse défaut, mais l’ensemble se révèle très bruyant alors que les sièges demeurent sommaires, donc peu confortables. La consommation ? Comptez 15 l/100 km en moyenne.
L’alternative youngtimer
Ford Mustang (2004 – 2014)
Avec la Mustang de 5è génération, Ford décide de revenir aux racines du modèle, tant par son look, délicieusement néo-rétro, que sa technique. En effet, si cette Mustang bénéficie d’une coque très moderne, elle a droit à un essieu arrière rigide, afin d’évoquer les sensations dynamiques de la version de 1964. Un choix purement marketing ! Sous le capot, en revanche, les moteurs sont bien actuels (V6 4,0 l de 210 ch et V8 4,7 l de 300 ch).
Le succès, tout comme en 1964, est immédiat, et la concurrence lente à réagir ! Shelby s’occupe de la variante sportive, culminant à 507 ch : record pour une Mustang de série. La Mustang V évolue en 2009 stylistiquement, cependant qu’en 2011, les moteurs bénéficient de fortes hausses de puissance (305 ch en V6, 412 ch en V8), qui continuent en 2012, année où le bloc Shelby culmine à 662 ch ! A partir de 17 000 €.
Ford Mustang V8 289 (1965), la fiche technique
- Moteur : 8 cylindres en V, 4 728 m3
- Alimentation : carburateur double corps
- Suspension : bras superposés, ressorts hélicoïdaux, barre antiroulis (AV) ; essieu rigide, ressorts à lames (AR)
- Transmission : boîte 3 ou 4 manuelle, ou 3 automatique, propulsion
- Puissance : 203 ch SAE à 4 400 tr/min
- Couple : 382 Nm SAE à 2 400 tr/min
- Poids : 1 290 kg
- Vitesse maxi : de 175 à 185 km/h selon rapport de pont (donnée constructeur)
- 0 à 100 km/h : Env 10 s
> Pour trouver des annonces de Ford Mustang 1, rendez-vous sur le site de La Centrale.
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