General Motors : la plus longue grève depuis les années 70
On n'en parle pas beaucoup chez nous, pourtant de l'autre côté de l'Atlantique, le géant américain General Motors traverse une grosse zone de turbulence avec le début d'une seconde semaine de grève totale. Il s'agit du plus gros mouvement social aux Etats-Unis depuis les années 70.
Hausse des salaires, meilleurs avantages sociaux, mais également réactivation de quatre usines mises à l'arrêt en novembre 2018, dont une dans l'État industriel de l'Ohio, voici les revendications du syndicat UAW (Union Auto Workers), qui a entamé un bras de fer avec la direction du groupe américain. Pendant que les négociations perdurent, près de 50 000 salariés des 31 firmes implantées aux USA de GM, qui regroupe les marques Chevrolet, GMC, Buick et Cadillac sont en grève. A cela s'ajoutent 1 225 employés mis au chômage technique en raison de la grève sur le site de Moraine, dans l'Ohio, et de Saint Catharines, au Canada. Ces mises au chômage technique viennent s'ajouter aux 2 000 déjà en vigueur à Oshawa, près de Toronto.
C'est donc une grève massive qui touche General Motors. La première depuis 2007, mais il s'agit également du mouvement social le plus important depuis 1970. Lancées en juillet, les négociations sont pour le moment au point mort. Le fossé est même grand entre les revendications des syndicats et les propositions de la direction sur les salaires, les prestations de soins de santé, le statut des travailleurs temporaires et la sécurité de l'emploi. La grève "va probablement durer" car "nous ne sommes tombés d'accord que sur 2% des dispositions du nouvel accord et il reste encore à s'entendre sur 98%", a déclaré à l'AFP Brian Rothenberg, le porte-parole du puissant syndicat.
GM affirme envisager plus de 7 milliards de dollars de nouveaux investissements dans des usines américaines, propose de créer 5 400 emplois supplémentaires et d'augmenter les salaires et autres avantages sociaux, mais cela ne semble pas suffire. Les enjeux ne portent pas uniquement sur les conditions des salariés mais aussi sur le pouvoir du syndicat UAK secoué par une baisse de ses adhérents et une affaire de pots-de-vin.
D'après des experts, cette grève historique risque de coûter jusqu'à 100 millions de dollars par jour au groupe. L'action GM a perdu plus de 4 % depuis le début de la grève.
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