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Honda et Nissan : un futur mariage et des questions

Dans Economie / Politique / Industrie

Michel Holtz

L'INFO DU JOUR - Les deux constructeurs japonais pourraient bien convoler dans les prochains mois et constituer ainsi le troisième groupe mondial derrière Toyota et Volkswagen. Une fusion qui pose des questions, chez Renault notamment, toujours actionnaire de Nissan et, au-delà, à toute la planète automobile.

Honda et Nissan : un futur mariage et des questions
Crédit photo : Kyodo/MAXPPP

On les savait amis, mais voilà qu’ils se marient. Du moins ne sont-ils pas hostiles à des fiançailles qui pourraient bien les conduire à une fusion. C’est en tout cas l’avis du quotidien japonais Nikkei, avis que les deux parties n’ont nullement démenti, au contraire. Dans un communiqué, Nissan affirme explorer, avec Honda « diverses possibilités de collaboration future, en tirant parti de leurs forces respectives ».

De quoi susciter l’engouement des marchés puisque la cote de Nissan, dans les tréfonds jusqu’ici, a rebondi. De quoi aussi bousculer la concurrence qui s’est empressée de sortir ses calculettes. Car la création d’un nouveau groupe regroupant donc Nissan, Honda mais peut-être également Mitsubishi, chamboulerait quelque peu le classement mondial des constructeurs.

Troisième constructeur mondial en vue

Car Honda a produit 4,2 millions de véhicules l’an passé, tandis que Nissan, en recul, n’en a assemblé que 3,4 millions. Du coup, en se basant sur ces chiffres, qu’il conviendra évidemment de revoir au vu des résultats de cette année, le futur groupe grillerait Stellantis, avec ses 6,2 millions d’autos, et piquerait sa troisième place au classement mondial. On a connu des fins d’année plus réjouissantes dans le groupe italo-franco-américain.

Mais on peut évidemment se demander pourquoi les deux (ou trois) Japonais pourraient être amenés à convoler. Pour Nissan, l’affaire est entendue : le constructeur a vu ses ventes baisser de 13 % en Chine et les US, son terrain de jeu favori, n’a pas compensé la chute, puisqu’elles ont également baissé au pays de l’Oncle Sam. Résultat : au premier semestre, le bénéfice sur un an a dégringolé de 85 %. Résultat bis : le constructeur a annoncé 9 000 suppressions d’emploi. Il y a le feu à Yokohama, et une certaine urgence à trouver du soutien.

La future Nissan Leaf électrique, actuellement en essai aux États-Unis arrive un peu tard.
La future Nissan Leaf électrique, actuellement en essai aux États-Unis arrive un peu tard.

Or, quand on demande de l’aide, le premier réflexe consiste à s’adresser à ses proches. Et justement, depuis le mois de mars dernier, Nissan s’est rapproché de Honda, histoire d’unir les forces des deux marques pour l’électrification des modèles. Car si le second est en retard sur le premier, Nissan n'est pas non plus un cador dans le domaine, susceptible de tenir tête à Byd et Tesla. Et puisque les investissements nécessaires à cette bascule dans le VE sont évalués à près de 65 milliards, autant aller plus loin. Transformer un partenariat industriel en accord financier lorsque de telles sommes sont en jeu n’a rien d’illogique.

Reste le troisième larron : Mitsubishi. La marque nippone, avec ses 815 000 autos produites l’an passé est un petit poucet face aux deux autres et pourrait bien rejoindre le futur groupe, un peu contraint et forcé. Car Nissan est son plus gros actionnaire, avec 34 % des parts et c’est donc lui qui, in fine, décidera du sort du fabricant de l’Outlander.

C’est donc à la naissance d’un nouveau géant de l’auto à laquelle on est en train d’assister et qui pourrait bien être officiellement annoncé au cours du premier trimestre 2025. Une naissance qui pose nombre de questions, principalement en France, et principalement du côté de Billancourt. Renault détient 28,4% des parts de Nissan et la déconfiture boursière du Nippon au cours des derniers mois ne fait pas son affaire. 

Luca de Meo, s'il se réjouit de la hausse des actions Nissan, s'interroge sur l'avenir. Crédit photo : PHOTOPQR/VOIX DU NORD/MAXPPP
Luca de Meo, s'il se réjouit de la hausse des actions Nissan, s'interroge sur l'avenir. Crédit photo : PHOTOPQR/VOIX DU NORD/MAXPPP

Du coup, l’annonce de la fusion à venir, et le rebond de l’action Nissan de 23 % à la Bourse de Tokyo arrangent bien les affaires du losange. Et les marchés n’ont pas été dupes puisque l’action du groupe Renault grimpait de 6 % à l’ouverture de la Bourse parisienne après l’annonce du probable mariage. En plus, le losange souhaite se délester des parts qu'il possède chez le Japonais, et voir leur cours s'envoler ne saurait que rajouter au gain qu'il pourra retirer de sa vente.

Sauf que Luca de Meo a des projets industriels en cours avec Nissan, bien sûr, mais aussi avec Mitsubishi. Si la Renault Clio devenue Colt chez le Japonais, et le Captur transformé en ASX ne sont pas menacés, puisque déjà sur les chaînes, de futurs projets pourraient bien être remis en cause.

Des interrogations chez Renault et au-delà

De la même manière, si la Nissan Micra fabriquée sur la base de la R5 est actée et signée, les discussions pour une future version japonaise de la Twingo n’ont pas encore totalement abouti et ne sont, pour le moment, que de l’ordre de la promesse. Une promesse aussi, que celle de l’entrée de Nissan dans Ampère, l’entité électrique de Renault, dont la prise de participation effective, et le cash qui va avec, est toujours attendue. Même si Luca de Meo a dit et redit qu’il n’en avait aucun besoin pour le moment.

Cette fusion annoncée soulève donc beaucoup de questions et pas seulement du côté de Renault. Elle pourrait bien être le déclencheur d’un mouvement de regroupements, absorptions et dissolutions qui dépasse le sol japonais. Il y a quelques mois, Carlos Tavares prophétisait que, dans l’avenir, seuls cinq groupes survivraient à la crise actuelle de l’automobile. Il a peut-être eu tort sur bien des points, mais pas forcément sur celui-là.

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