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L’État contre les salaires des Carlos

Dans Economie / Politique / Social

André Lecondé

Ils ont le même prénom et bien qu’ils soient concurrents, ils se retrouvent réunis par la même thématique : celle de leurs salaires. Des sommes qui ont défrayé la chronique dans une conjoncture générale difficile. La colère populaire gronde et elle a été entendue par l’État actionnaire qui fait savoir son opposition aux rémunérations de Carlos Ghosn patron de Renault et Carlos Tavares son pendant au sommet du groupe PSA. Ce qui ne changera pas grand-chose.

L’État contre les salaires des Carlos

5,24 millions d’euros pour celui qui préside aux destinées de Peugeot et de Citroën, avec cette particularité d’un doublement des émoluments en un an, et 7,25 millions d’euros pour l’autre qui dirige le losange mais aussi une marque Nissan qui va lui verser dans la foulée un salaire équivalent. Voilà ce qui agace. Pourtant, les deux enseignes françaises vont mieux. Mais pour retrouver un semblant de santé, il a fallu en passer par des sacrifices. Un parallèle qui, inévitablement, choque.

L’État actionnaire au sein des deux entreprises a décidé de faire savoir son opposition. Une annonce interprétée comme une posture de communication, car elle ne changera pas la donne. Si notre exécutif recommande, dans les entreprises où il dispose d’une participation minoritaire, une baisse de 30 % de la rémunération du dirigeant, cela reste un vœu pieux dans un milieu où, par exemple, on émarge à 18,5 millions de dollars chez Ford avec Mark Fields tandis que chez FCA, Sergio Marchionne on est à 10 millions d’euros. Quant à Dieter Zetsche, le patron de Daimler-Mercedes, il tourne à 9,7 millions d'euros.    

Mais le débat n’est peut-être pas là. Ces rémunérations ne manqueront pas de resurgir au moment de faire passer de nouveaux plans sociaux. Chez PSA par exemple, Carlos Tavares insiste sur le fait qu’il faut poursuivre les efforts et un nouveau plan stratégique sera justement présenté le 5 avril. Il est attendu de pied ferme par les syndicats.

« Ce style d’augmentation fait beaucoup de mal à la cohésion et aux relations sociales », a ainsi réagi Laurent Berger. Le secrétaire général de la CFDT, a appelé à plus de « décence » sur la chaîne BFM. « Evidemment PSA se redresse, évidemment en partie grâce à ses dirigeants. Mais c’est aussi grandement grâce aux efforts de salariés ». On rappellera que c’est l’intervention de l’État, combinée à celle de Dongfeng, qui avait permis au constructeur d’éviter le pire en 2012.

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