La série dont l'héroïne est une Lamborghini version hologramme
Elle s'appelle Automan, et dans cette série des années 80, le héros, crée par ordinateur, sauve le monde grâce à une Lamborghini Countach qui n'est qu'un avatar de la sportive italienne.
Dans la longue série des séries, oubliées et oubliables, Automan est loin d’être la pire. Évidemment, son scénario et le traitement de ses personnages à peu près aussi complexe que ceux d’un épisode de Oui oui, mais le tout est rondement mené et tourné, sous la direction de Glen Larson son créateur.
Larson, c’est l’Homme qui tombe à pic, du moins est-il à l’origine de cette autre série qui va le mettre financièrement à l’abri pour quelque temps. Les aventures du cascadeur Colt Seavers s’enchaînent sans soucis et les saisons se succèdent quand en 1982, Larson découvre le film Tron des studios Disney. L’informatique, et ce qu’on n’appelait pas encore l’intelligence artificielle, est à la mode et le producteur décide de s’en emparer et de mêler les nouvelles technos à une bonne vieille série policière.
La série dont l'héroïne est une Lamborghini version hologramme
Mais quand Disney projette ses personnages réels dans un monde virtuel, Larson veut faire l’inverse. C’est un super-héros imaginé de toutes pièces par un ordinateur qui va faire irruption dans un commissariat de Los Angeles. Cette idée emballe la chaîne ABC qui signe pour une première saison avec un gros chèque à la clé : 1 million de dollars par épisode. Une somme faramineuse à l’époque, même à la télé américaine.
Avec ce gros budget, Larson va faire plancher les responsables des effets spéciaux de Tron, dont le travail a été repéré dans le monde entier. Car il faut exploiter l’idée de base : celle d’un flic geek, moqué par ses collègues du commissariat qui va développer, en douce une IA hologramme et faire naître le personnage d’Automan. Il apparaît dans son bureau sous l’apparence du comédien Chuck Wagner, plutôt versé dans les rôles dansants des comédies musicales de Broadway. Pour qu’il soit plus grand que le geek, on lui colle d’impressionnantes talonnettes qui le font culminer à 1,95 m.
Une Lambo et un hélico
Il est revêtu d’une combinaison à bandes réfléchissantes spécialement développées par 3M. Mais le garçon a des accessoires pour sauver le monde et notamment une voiture. C’est ainsi qu’Automan circule dans une Lamborgini Countach modélisée et, elle aussi, recouverte de bandes réfléchissantes. Il dispose aussi d’un hélico pareillement équipé.
Problème : Automan a besoin de beaucoup d’électricité pour fonctionner et dans la journée, lorsque son Frankenstein moderne le fait surgir, il fait sauter les plombs du commissariat. Alors, il n’apparaît que la nuit, pour profiter des heures creuses. Dans la journée, son créateur, interprété par le comédien (et musicien) Desi Armaz, se livre à une autre activité : il fait mouliner ses puissants ordinateurs capables de se connecter à toutes les machines de la planète pour résoudre des énigmes criminelles. Pas mal, puisque cette pure fiction a été créée quinze bonnes années avant la généralisation du web.
Bien sûr, on est loin, avec cette série, du pur chef-d’œuvre. Mais 37 ans après sa diffusion française sur feu la Cinq de Berlusconi, elle reste, chose rare, plutôt regardable, notamment grâce à ses traits d’humour. Le téléspectateur conserve une curieuse impression, tout au long des épisodes. Il ne peut s'empêcher de penser que les auteurs, comme les comédiens, ne sont pas dupes d’évoluer dans une bluette.
Est-ce que second degré, cette impression que personne ne joue le jeu à fond ? Toujours est-il qu'Automan n’a pas rencontré le succès. Au bout d’une saison sans téléspectateurs, ABC arrête les frais (élevés) et la série devra se contenter des 13 premiers épisodes tournés et diffusés. Chuck Wagner retournera à Broadway et Glen Larson s’occupera de ses autres séries qui cartonnent : l’Homme qui tombe à pic, bien sûr, mais aussi K 2000 et Magnum. De quoi se permettre un bide.
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