Le rappel des airbags chez Citroën prend de l'ampleur et a de quoi inquiéter
Julien Bertaux , mis à jour
Le rappel concernant les airbags sur les Citroën C3 et DS 3 prend une tout autre ampleur. Des accidents mortels ont été recensés et une action collective est en cours.
Il y a une quinzaine de jours, nous faisions l’écho d’un rappel concernant les airbags des Citroën C3 et DS 3. Un fait qui n’a rien d’inhabituel, voire presque courant, notamment pour les voitures équipées des airbags fournis par l’équipementier Takata.
Seulement, ce "simple" rappel prend désormais une autre dimension. Il y a le volume d’exemplaires concernés, plus d’un demi-million dans le monde, mais ce sont surtout les possibles conséquences qui font froid dans le dos. Les propriétaires ont reçu comme consigne de « cesser de conduire votre véhicule » de la part de Citroën. Visiblement, il est nécessaire de la suivre puisque plusieurs cas mortels ont été recensés notamment en Guyane et en Guadeloupe. Le journal Le Parisien de ce jour rapporte qu'une information judiciaire a été ouverte en juin 2023 au tribunal de Basse-Terre pour « homicide involontaire et homicide involontaire par personne morale ». Des éléments métalliques seraient projetés lors du déclenchement de l’airbag, pouvant entraîner la mort.
En France, 181 734 Citroën C3 et 65 149 DS 3 sont concernés par ce rappel, des modèles produits entre 2009 et 2019. Plusieurs dizaines d’automobilistes se sont tournées vers le cabinet Leguevaques, spécialisé dans les procédures collectives. L’avocat prépare « une action collective au civil dont l’objectif sera d’obtenir des indemnités, liées au trouble de jouissance et aux effets sur la valeur du bien, mais aussi une action collective au pénal, car nous avons été contactés par des personnes dont les proches ont été victimes de dysfonctionnements mortels ».
Un rappel inédit
Les propriétaires sont pour le moins inquiets, certains n’osent plus se servir de leur auto. De plus, le réseau du constructeur n’a pas de quoi rassurer, et ne semble pas toujours compétent. Un témoin indique au quotidien que les concessionnaires contactés expliquent qu’ils sont soit débordés ou incompétents. Pour certains propriétaires, le délai d'attente avant d'obtenir un rendez-vous dépasse un mois. Un service client a même conseillé de contacter directement l’équipementier Takata, qui a pourtant déposé le bilan en 2017 !
De son côté, Stellantis assure que 280 000 clients ont suivi le processus d’enregistrement et que 14 000 exemplaires ont été réparés. Le groupe précise que 60 000 véhicules de remplacement, dont 25 000 en France, sont prévus.Takata ayant disparu, Stellantis s'approvisionne auprès d'un autre fournisseur afin de remplacer les pièces potentiellement défectueuses. Par ailleurs, si les sociétés d'assurance affirment que les garanties ne sont pas affectées par ce rappel, elles invitent toutefois à suivre les recommandations du constructeur et de ne pas prendre le volant de sa voiture.
L’ancien fournisseur japonais est tristement connu pour ses airbags défectueux. Il est à l’origine du plus grand rappel de l’histoire des États-Unis avec près de 64 millions de véhicules concernés en 2016. Rien qu’au Japon, près de 20 millions de voitures ont été rappelées. Près de dix ans après la fermeture de la société, ses composants font toujours des victimes et la une de l’actualité.
Si vous êtes propriétaire d'une Citroën 3 ou DS 3 fabriquée entre 2009 et 2019, vous pouvez vous renseigner auprès de ce numéro : 08 05 98 04 02.
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