Les Suisses disent "non" au projet de loi CO2
Avec la Pologne, la Suisse fait partie des pires élèves en matière de moyenne de CO2 dans les immatriculations neuves. Le non l'a par ailleurs emporté l'un du grand référendum visant à valider une loi sur les réductions d'émissions.
La surprise était grande pour les pouvoirs politiques suisses qui ont mis des années pour pondre une proposition de loi visant à réduire, en 2030, les émissions de CO2 du pays de 50 % par rapport aux niveaux de 1990. Rappelons qu'il s'agit en effet de l'un des grands axes de l'Accord de Paris sur le climat, accord signé... par la Suisse.
Le résultat du référendum était connu hier : un peu plus de 51 % des Suisses ont voté non. Le parti UDC a bien résumé la chose : c'est la "fin du mois avant la fin du monde". Comprendre par là que les Suisses ont montré qu'ils étaient plus inquiets du très court terme que du très long terme. L'UDC était d'ailleurs l'un des rares partis politiques opposés à cette proposition de loi.
Les Suisses vont donc devoir relancer des négociations et tenter de proposer un nouveau projet de loi. Pour l'heure, rien ne dit, donc, que la Suisse respectera son engagement.
Si le non l'a emporté, c'est en partie parce que les ruraux craignaient de payer la facture pour les citadins, eux qui n'ont notamment pas accès à une grande offre de transport en commun, et pour qui une hausse inévitable du prix des carburants aurait été difficile à digérer. La proposition présentée au référendum aurait en effet entraîné une hausse du sans-plomb et du gazole, mais aussi du prix des billets d'avion.
Pour l'heure, il est clair que la Suisse ne suit pas le chemin de son voisin allemand, qui, lui, va encore plus loin avec un objectif à - 65 % de CO2 en 2030. En 2019, la moyenne d'émission du parc automobile neuf en Suisse était de 137,7 g/km, soit la plus élevée en Europe.
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