Peugeot 205 Cabriolet (1986 – 1995), un charme étonnamment accessible, dès 4 500 €
Alors que la cote des 205 a tendance à s’envoler, celle des versions cabriolet demeure relativement stable, ce qui permet de s’offrir un youngtimer éminemment sympathique à prix raisonnable. Un bon plan pour l'été !
Avec la Citroën BX, la Peugeot 205 a largement contribué à la survie de PSA. Enorme succès dès son lancement début 1983, la petite sochalienne bénéficie d’une gamme en constante expansion, se déclinant en 1984 en 3 portes et en version sportive GTI. Mais le constructeur ne s’arrête pas là : en collaboration avec le carrossier italien Pininfarina, il planche sur une variante découvrable de la 205
Commercialisée en mars 1986, celle-ci perd son toit dur au profit d’une capote souple, et doit, pour compenser la perte de rigidité qui en résulte, adopter de nombreux renforts de structure. Ainsi, la traverse sous les passagers avant et les bas de caisse sont-ils épaissis, tandis qu’un arceau de sécurité prend place au-dessus des sièges avant. Cela rappelle notamment ce que VW a fait pour sa Golf Cabriolet, suivi par Talbot avec la Samba Cabriolet.
On peut d’ailleurs considérer que la 205 prend le relais de cette dernière, qui a connu son petit succès. Malgré ses renforts, la Peugeot ne s’alourdit que d’une cinquantaine de kilos, alors que son Cx chute de deux points. Pas grave. La coque de la 205 est assemblée en Italie chez Pininfarina, puis revient à Sochaux pour recevoir les éléments techniques. Un process classique mais complexe, qui explique des prix un peu élevés, en hausse de 15 000 F environ face à ceux des versions fermées.
La Peugeot est initialement proposée en deux versions : la CT, calquée sur la XT, avec son 1,4 l de 80 ch, et la CTI, une GTI 115 ch décapsulée à ceci près qu’elle se passe du très précis train avant triangulé de la 205 sportive, conservant les simples bras en fonte des versions normales. La première est facturée 85 500 F (24 600 € actuels selon l’Insee) et se contente de l’équipement médiocre de la XT (compte-tours et banquette en deux parties, mais pas de vitres électriques par exemple).
La seconde coûte 97 600 F (28 100 € actuels selon l’Insee), et gagne des jantes alliage ou encore des vitres teintées. Ce n'est pas encore Byzance... Et, dans les deux cas, si la capote est doublée, elle reste manuelle et se contente d’une lunette arrière souple. Conséquence, les ventes sont encourageantes mais à milles lieues de celles des GTI !
Pour améliorer la situation, Peugeot va profiter du restylage de l’été 1987 où les 205 changent de tableau de bord et bénéficient des moteurs TU. Ainsi, si la CTI est reconduite, la CT passe à 85 ch. Surtout, elle cède la place en 1988 à la CJ, à l’équipement simplifié, presque calqué sur celui de la Junior. Sous le capot, la puissance chute à 70 ch mais comme le prix est plus attractif, les ventes remontent.
En même temps, apparaît la Roland Garros, chic série limitée sur base CT, qui sera pérennisée. Par la suite, les 205 cabriolets suivront les évolutions des berlines : feux et moteur TU revus (75 ch pour la CJ) en 1990, année où apparaît la capote électrique, en série sur les CTI et Roland Garros.
D’abord une série limitée, cette dernière est ensuite intégrée à la gamme, qui est catalysée pour 1993. A cette occasion, la CTI troque le 1,6 l 115 ch de la GTI contre le 1,9 l 105 ch de la luxueuse Gentry, alors que la Roland Garros adopte un 1,6 l de 90 ch. Fin 1993, la gamme est simplifiée, ne subsistant qu’une version bradée, dénommée Cabriolet (1,4 l, 75 ch). Les derniers exemplaires seront fabriqués en 1995. 72 142 Peugeot 205 à capote auront été produites.
Combien ça coûte ?
On trouve des 205 CJ en bon état (donc pas parfaites) dès 4 500 €, un très bel exemplaire réclamant 6 000 €. Ajoutez 1 000 € pour une CT et 1 500 € pour une Roland Garros en condition convenable, celle-ci passant les 10 000 € en très bon état, alors que les meilleures frôlent les 13 000 €. Les CTI acceptables débutent à 10 000 €, à 13 000 €, on a droit à une auto vraiment jolie et à 15 000 €, l’exemplaire doit être irréprochable et peu kilométré.
Quelle version choisir ?
Pour la balade, une CJ suffira largement mais si on souhaite un peu plus de puissance et d’équipement, une CT à moteur TU (85 ch) réalisera un très bon compromis, car moins chère que la Roland Garros. Encore faut-il la trouver...
Les versions collector
Les passionnés préféreront les chics Roland Garros ainsi que les CTI, mais toute 205 en parfait état d’origine et peu kilométrée est un collector.
Que surveiller ?
Mécaniquement, les 205 cabriolet se calquent sur les versions fermées : elles sont donc très robustes. Avec quelques points à surveiller, tout de même. Sur les autos à moteur XY, la triplette de pignons reliant le moteur à la boîte prend du jeu, et les carbus sont à synchroniser régulièrement. La chaîne de distribution simplifie la maintenance, mais l’accès aux bougies est pénible.
C’est l’inverse sur les 205 moteur TU, dont la carburation est toutefois capricieuse, à l’instar de l’injection des CTI. L’essieu arrière a tendance à adopter un carrossage négatif quand les roulements de bras tirés ont pris trop de jeu, et à cause du soleil, la sellerie vieillit souvent très mal. Surtout, la corrosion peut attaquer : surveillez bien les soubassements et les planchers, surtout si la capote (assez fragile) fuit.
Au volant
Elle a une allure très sympa, la 205 cabriolet, plus originale que la berline. Sur la Roland Garros, l’équipement est assez complet et la présentation très sympa. On saura d’ailleurs gré à Pininfarina d’avoir su préserver une habitabilité arrière convenable ! La position de conduite, pour sa part, demeure convenable. Surprise, en perdant son toit la 205 conserve néanmoins tout son peps. Le petit 1.4 de 85 ch se montre souple et très vif, tout en sonnant bien. Et la commande de boîte régale par sa douceur, tout comme la direction.
Certes, la motricité demeure perfectible, tout comme le guidage du train avant, mais la voiture est sûre, n’accusant pas trop de vibrations de caisse. Quant à la suspension, elle étonne encore par la qualité de son amortissement. On est très correctement protégé des remous capote baissée. Quand elle est en place, elle se révèle d’une étanchéité convenable. Dernier mot sur la consommation : comptez 7,5 l/100 km en moyenne.
L’alternative youngtimer
Talbot Samba Cabriolet (1982 – 1986)
Sorte de Peugeot 104 coupé à l’empattement rallongé, la Samba avait pour mission de sauver Talbot. Elle a échoué mais sans démériter, grâce notamment à une gamme étoffée. Ainsi, dès 1982, elle se décline en un très joli cabriolet, dessiné et fabriqué chez Pininfarina. Dérivant de la version GLS, forte de 72 ch, la Samba Cabriolet propose de jolies performances, qui se renforcent en 1983, le bloc grimpant à 80 ch. Cela dit, en 1984, il voit sa présentation simplifiée et termine sa carrière en 1986, à l’arrivée de la 205 Cabriolet.
Peugeot 205 Roland Garros Cabriolet (1991) – la fiche technique
- Moteur : 4 cylindres en ligne, 1 360 cm3
- Alimentation : carburateur double corps
- Suspension : jambes McPherson, ressorts hélicoïdaux, barre antiroulis (AV) ; bras tirés, barres de torsion, barre antiroulis (AR)
- Transmission : boîte 5 manuelle, traction
- Puissance : 85 ch à 6 400 tr/min
- Couple : 114 Nm à 4 000 tr/min
- Poids : 885 kg
- Vitesse maxi : 170 km/h (donnée constructeur)
- 0 à 100 km/h : Env. 11 s
> Pour trouver des annonces de Peugeot 205 cabriolet, rendez-vous sur le site de La Centrale.
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