Portrait-robot : à quoi ressemblera la citadine de 2025 ?
Nombre de mini-voitures du segment des citadines n’ont pas de relève assurée telles qu’on les connaît aujourd’hui : 108, Twingo et autres Smart Fortwo sortiront à terme du catalogue. Mais c’est pour mieux revenir avec de nouvelles générations entièrement repensées. Nous avons fait le portrait-robot, thème par thème, de la citadine à l’horizon 2025, autant dire demain.
L’énergie : 100 % électrique
What else ? Avec les ZFE, les mesures locales d’incitation et de manière générale, l’horizon qui se rapproche pour la fin du moteur thermique, aucun doute, la citadine de 2025 sera électrique ou ne sera pas. Il suffit de voir l’exemple aujourd’hui des Smart Fortwo ou des nouvelles Fiat 500 pour en comprendre l’évidence pour les constructeurs. Et de fait, quelle meilleure solution que l’électrique pour traverser les villes sans émissions locales, sans bruit, tout en profitant d’autonomies au mieux de ce que peuvent délivrer les batteries, grâce à des phases de récupération répétées. Sans oublier le plaisir au volant, car l’électrique en ville est fort agréable, surtout lorsqu’elle propose une conduite à une pédale grâce à une forte régénération.
Les batteries : technologie en transition
Les coûts des batteries, qui peuvent atteindre plus du tiers de la valeur d’une auto électrique, sont annoncés en forte baisse : - 60 % d’ici 2030 selon Renault. Il fallait compter 117 €/kWh environ en moyenne en 2020 d’après BloombergNEF. Les capacités devraient rester du même ordre qu’aujourd’hui pour des citadines et petites autos (35 à 60 kWh typiquement) mais les technologies vont évoluer.
Par exemple, Renault compte passer à une chimie NMC (Nickel, Manganèse, Cobalt) qui offre un coût au kilomètre très compétitif, jusqu'à 20 % d'autonomie en plus et une excellente performance de recyclage. Graal ultime, la batterie à électrolyte solide reste l’objet de recherches assidues dans les bureaux d’études, et pour cause : elle permet une recharge plus rapide, sa densité est plus grande, permettant un poids et un volume en baisse, à capacité égale. Un peu de patience encore cependant, probablement au-delà de 2025… En attendant, des solutions de batteries modulables (par tranches de 100 km à ajouter sur la Fiat Centoventi) ou amovibles (le projet allemand ACM City One et sa micro-auto 5 portes aux batteries échangeables) sont aussi dans les tablettes.
Le design : place à la créativité !
Puisqu’une voiture électrique est constituée d’un châssis de type « skateboard » standard, enchâssant les batteries dans le plancher, les designers ont libre cours pour exprimer leurs talents. Certes, les proportions de véhicules à l’empattement long avec de courts porte-à-faux et une hauteur boostée par le lit de batterie ne sont pas idylliques. Mais pour le reste, tout est possible, entre silhouette monocorps ludique comme la micro deux-places en auto-partage Mobilize Duo, voiture de loisirs de style buggy comme le VW ID. Life ou encore, délicieuse réinterprétation néo-rétro comme la Renault 5 dont le prototype présenté en 2021 préfigure à 90 % les lignes finales de l’auto, attendue dès 2024. En revanche, suspense encore pour ce qui concerne la réinterprétation de la 4L en 4ever en petit baroudeur…
Confort : vive l’espace
Il est habituel de dire qu’une plateforme électrique permet de gagner l’espace de la catégorie supérieure dans l’encombrement de la catégorie inférieure. Un bénéfice particulièrement avantageux dans une petite surface comme celle d’une citadine, bénéficiant d’une architecture conçue pour l’électrique, avec un grand empattement, un plancher plat et un habitacle optimisé grâce au moindre encombrement du moteur et l’absence d’échappement. Ainsi Volkswagen parvient-il à proposer une véritable couchette une fois les banquettes avant et arrière de son ID. Life (future ID.2) mises en position horizontale. Et de retour au volant, on apprécie l’espace avant complètement libre et épuré, sans console centrale.
Matériaux : le recyclage à l’honneur
Le plastique n’a plus bonne réputation, et dans une citadine électrique voulue écologique, il faudra faire un effort de bonne conduite. Ainsi le cuir deviendra vegan (Tesla a montré la voie) et les matériaux recyclés (et recyclables) trouveront une place d’honneur dans les habitacles et sur les carrosseries. Par exemple, le petit engin 2 places Mobilize Duo (groupe Renault) est prévu pour être fabriqué à base de 50 % de plastiques et métaux recyclés. Mieux, une remise à jour à la Re-Factory de Flins est prévue au cours de son cycle de vie soumis à un dur traitement en autopartage, dans une démarche de nouvelle économie circulaire. Dans le concept ID. Life, c’est le toit et le capot souples qui sont constitués de PET recyclé, donnant une nouvelle vie à des bouteilles plastiques, tandis que le tissu des sièges emploierait (précisément) 71 % de matériaux recyclés et les placages de chêne sont labellisés FSC, un standard de bois ou fibres recyclés.
Le mode de consommation : mobilité VS propriété
C’est déjà le cas aujourd’hui : acheter cash sa voiture devient un mode de consommation de moins en moins courant. Les différentes formules de location permettent de lisser les coûts et de concevoir le budget d’une voiture sur une base mensuelle. Une tendance qui n’est pas prête de s’arrêter, avec des formules de plus en plus adaptées aux besoins de chacun. Jusqu’à des propositions partagées, soit avec son propre véhicule comme s’apprête à le lancer Lynk&Co avec son SUV hybride rechargeable, soit avec des véhicules en auto-partage pur à l’image de la Mobilize Duo. Car en milieu urbain, la voiture peut passer du statut d’instrument de liberté à celui de poids encombrant en un clin d’œil…
La connectivité : tous azimuts
Recharge commandée à distance, navigation intelligente, auto-partage, connexion au réseau électrique pour offrir sa batterie comme moyen de stockage participatif lorsqu’elle n’est pas utilisée… Les atouts de la connectivité sont nombreux et cette tendance n’est pas prête de s’arrêter, notamment avec la généralisation de la 5G et sa connexion sans latence et fonctionnant même avec de grandes densités d’utilisateurs. Cependant, est-ce que cela veut dire que les citadines de 2025 auront des interfaces tout écran ? Oui, mais pas forcément en mode spectaculaire. Le meilleur exemple est le concept VW ID. Life : pour l’instrumentation et l’info-divertissement, tout est concentré… dans un smartphone, simplement positionné sur une surface aimantée de la planche de bord. Mais une fois à l’arrêt, l’ébauche de la future ID.2 peut déployer un écran XXL derrière le pare-brise et offrir à ses occupants en position relax une séance de cinéma ou une session de jeux vidéo.
Gadgets : à la recherche de l’USP
USP : en termes marketing (un acronyme de l’anglais Unique Selling Proposition), un argument de vente unique qui permet de se distinguer de la concurrence. Par exemple, le toit souple découvrable d’un simple zip sur la Volkswagen ID. Life, ou bien l’ultra-personnalisation de la Fiat Centoventi qui arbore un ton gris pour sa carrosserie, agrémentée de touches de couleurs au choix pour ses roues, son toit, ses pare-chocs. Autre exemple, le projet israélien City-Transformer avec ses deux places en tandem et sa largeur modulable selon qu’on roule en ville ou sur route (90 km/h maxi), annoncé pour 2024. Une créativité vivifiante, à condition que ces idées sympathiques sur ces concept-cars trouvent le chemin de la série.
Tarifs : 20 000 € comme nouveau standard
Malheureusement, il ne faut pas s’attendre à des miracles question tarifs et le ticket d’entrée le plus souvent cité par les constructeurs est de 20 000 € pour leurs futurs modèles économiques. C’est mieux qu’aujourd’hui mais cela reste une somme, d’autant que d’ici 2025, les bonus et autres aides à l’achat ont de fortes chances d’avoir complètement disparu… Mais les prestations devraient être autrement plus étendues qu’aujourd’hui, et on peut espérer que le maillage de stations de recharge et leurs tarifs seront attrayants. Pour dépenser moins, il faut accepter de passer aux micro-véhicules aux prestations limitées (90 km/h, 2 places, moins de 200 km d’autonomie) que sont les quadricyles à moteur comme la mignonne Microlino (12 000 € dès fin 2022) ou le futur City Transformer, annoncé à 12 500 €.
Bilan : une offre multiforme
Le paysage automobile de nos rues devrait bien changer en quelques années, en l’absence de modèles un peu anciens bannis, et accueillant de nouveaux arrivants particulièrement créatifs. Partagée ou acquise, sous la forme d’une petite voiture ou d’une micro-auto, la citadine de 2025 sera dans tous les cas électrique ou ne sera pas.
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