Nouvelle Volkswagen Passat : la continuité du changement - En direct du salon de Munich 2023
Cédric Pinatel, Olivier Pagès , mis à jour
Dans sa neuvième génération, la Volkswagen Passat oublie la version berline et se concentre sur le break. Cette grande familiale aux dimensions augmentées peut-elle rivaliser avec les Mercedes Classe E, BMW Série 5 et autres Audi A6 Avant ? Elle devrait coûter un peu plus de 40 000 € en premier prix.
Jusqu’à la fin du siècle dernier, la Passat s’imposait comme la reine des familiales du marché européen face aux concurrentes de chez Renault, Peugeot, Ford, Citroën, Opel ou même Fiat. Depuis ce temps, le marché automobile du Vieux Continent a bien changé : d’abord concurrencées par les inédits monospaces compacts au milieu des années 90, ces familiales à l’ancienne paraissent désormais anecdotiques actuellement puisque le gros de la clientèle leur préfère largement les SUV. De plus en plus menacées également par de nouvelles berlines électriques mieux accueillies semble-t-il par la clientèle (qui fleurissent même au sein du catalogue Volkswagen), ces familiales dotées de moteurs thermiques disparaissent des gammes modernes. Mais pas chez le constructeur allemand qui présente la neuvième génération de la routière la plus vendue d’Europe.
Plus de berline
Enfin, il ne s’agit même plus d’une berline puisque contrairement à toutes les précédentes générations du modèle, la Passat « 9 » n’existera qu’en break (Volkswagen jugeant que la clientèle restante préfère largement ce type de carrosserie). Un break plus gros que jamais puisqu’il gagne 14 centimètres en longueur (dont 5 au niveau de l’empattement), ce qui le place quasiment au niveau des berlines premium intermédiaires (Mercedes Classe E, BMW Série 5, Audi A6) avec 4,92 mètres.
Visuellement, ce break ressemble à une Golf géante et peut-être que, comme nous, vous trouverez un petit air de Peugeot 406 Coupé phase 2 ou de 407 Coupé à cette grande ouverture du bouclier avant (présente sur la carrosserie de « base » de la voiture). Dans sa finition R-Line, le bouclier avant s’équipe plutôt d’une large grille noire (partiellement factice) qui change beaucoup l’allure de l’auto.
Un intérieur « premium » ?
À chaque nouvelle génération de Volkswagen Passat, la même question revient : peut-on considérer la familiale allemande comme un vrai modèle « premium » ? Elle se rapproche plus que jamais de ce standard puisqu’au-delà de ses dimensions en hausse, elle évite les pingreries découvertes au lancement de sa petite sœur la Golf de huitième génération en 2018 (perçue comme moins qualitative que son prédécesseur). Les exemplaires observés lors de cette présentation statique, évidemment tous configurés dans des finitions haut de gamme, laissaient entrevoir une qualité de fabrication digne de la fameuse image « sacrée » (et parfois exagérée) des Allemandes avec de beaux cuirs, des contre-portes aux habillages soignés, un mobilier solidement assemblé et une ambiance générale un peu plus chaleureuse qu’avant grâce aux effets lumineux projetés notamment sur la planche de bord (même si la future Skoda Superb de quatrième génération, sa cousine technique, semble disposer d'un intérieur possiblement encore plus accueillant). Généreuse en espace aux places arrière comme une authentique berline du segment intermédiaire, elle promet aussi une interface numérique MIB4 bien meilleure que les précédentes architectures électroniques du groupe Volkswagen tant décriées depuis 2018.
Brièvement mise à l’épreuve lors de cette présentation, la grande tablette centrale tactile de 15 pouces (les modèles bas de gamme se contenteront de 12,9 pouces) nous a paru rapide et bien pensée dans son ergonomie mais il faudra bien évidemment vérifier son efficacité lors d’un véritable essai en conditions réelles. Le combiné d’instrumentation numérique ne verse pas dans la surenchère avec son afficheur de 10,25 pouces et globalement, la Passat paraît moins futuriste à vivre que l’ID.7 (mais aussi peut-être plus chaleureuse si on la compare avec les exemplaires de la berline électrique observés par nos soins il y a quelques mois.) Quant au coffre, il ravira les amateurs de familiales déménageuses avec ses 690 litres (ou 1920 litres banquette rabattue). C’est 40 litres de mieux que sur l’ancien break ou 160 de plus que le coffre d’une Peugeot 508 break. Et contrairement à celui de la Française, son volume ne baisse pas sur les variantes hybrides rechargeables.
Des motorisations essence, diesel, micro-hybrides et hybrides rechargeables
Les batteries de ces variantes hybrides rechargeables progressent pourtant beaucoup en taille avec une capacité nette désormais fixée à 19,7 kWh contre 10,6 précédemment. Elles promettent une autonomie maximale supérieure à 100 km en mode électrique et s’intègrent dans la nouvelle architecture MQB Evo permettant d’améliorer sensiblement la technologie au niveau de l’électronique embarquée, de la suspension (nouveaux amortisseurs DCC Pro adaptatifs à deux chambres et deux valves en option) ou de l’électrification des motorisations. Il y aura également un moteur essence « semi-hybride » (comprenez par là « à hybridation légère en 48 volts ») de 150 chevaux, mais aussi des bons vieux blocs 100% thermiques : trois diesels (122, 150 et 193 chevaux) et deux essence (204 et 265 chevaux).
Bardée d’aides à la conduite décrites comme plus efficaces que jamais, toujours disponible en transmission intégrale (mais uniquement sur les moteurs thermiques les plus puissants), cette nouvelle Volkswagen Passat de seconde génération cohabitera avec la berline ID.7 électrique sur le marché européen.
Cette Passat sera commercialisée début 2024 à des tarifs qui ne sont pas encore connus pour l'instant. On sait d'ores et déjà qu'en Allemagne, ils devraient débuter normalement à partir de 40 000 €. Et pour ceux qui ne pourraient pas attendre, petit rappel, on a déjà essayé un modèle de pré-série de cette nouvelle Passat et vous pouvez le lire ici.
L'instant Caradisiac : trop de lieux, tue le lieu
La particularité du Salon de Munich est de tenir à plusieurs endroits : au parc des expositions (Messe en Allemagne), mais aussi sur les principales places de la ville afin d'attirer le public. Certains constructeurs proposent d'autres lieux alternatifs réservés aux journalistes. Sur le papier, on se dit que c'est une bonne idée. Dommage que cette organisation ne permette pas de mieux filmer les voitures. Ainsi, il était impossible de vous montrer l'arrière.
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