Prix des carburants : le gouvernement renvoie la balle aux distributeurs, Leclerc répond
Florent Ferrière , mis à jour
Alors que le carburant est surtaxé, Barbara Pompili, ministre de l'Écologie, demande aux distributeurs de faire un geste sur leurs marges !
C'est un des faits du jour : le gazole n'a jamais été aussi cher. Au dernier pointage du ministère de la Transition Écologique, il a dépassé 1,53 € (moyenne des stations françaises). Le litre a pris plus de 10 centimes depuis la rentrée. L'essence n'est pas en reste, puisque le SP 95 E10 a aussi battu un record.
Les Français font la grimace à la pompe, le sujet commence donc à agiter le monde politique. Le gouvernement suit la situation de près, d'autant que les derniers records datent d'octobre 2018, soit lors de la naissance du mouvement des gilets jaunes. La semaine dernière, Bruno Le Maire a déclaré : "sur le diesel et l'essence, si l'envolée se poursuit, il faudra réagir. On l'a fait sur le gaz et l'électricité, donc s'il faut le faire sur le carburant, nous sommes prêts à le faire".
Ce mardi, Barbara Pompili, ministre de la Transition Écologique, a été interrogée sur ce sujet à l'Assemblée Nationale. Elle a rappelé que l'envolée des prix dans les stations "est due intégralement à l'augmentation des cours du pétrole liée notamment à la reprise économique mondiale", soulignant que le gouvernement a "gelé toute hausse de fiscalité sur les carburants depuis 3 ans". Emmanuel Macron avait pris cette décision face à la colère des gilets jaunes, alors que la taxe carbone devait continuer d'alourdir la fiscalité de plusieurs centimes par an.
Rappelant que le gouvernement vient d'augmenter le chèque énergie et a bloqué les prix du gaz pour l'hiver, Barbara Pompili a déclaré : "nous ne laisserons pas nos concitoyens sans solution face à cette hausse du carburant, en particulier les nombreux Français qui ont besoin de leur voiture pour aller travailler".
Mais dans un premier temps, le gouvernement met la pression sur les distributeurs, pour voir "s'ils ne profitent pas de la situation pour accroître les prix à la pompe de manière excessive au détriment des Français les plus modestes". Surtout, la ministre demande aux distributeurs de faire un geste "en réduisant leurs marges".
Et… c'est tout. L'heure n'est donc pas à alléger les taxes sur le carburant, alors que celles-ci représentent près de 60 % du prix du litre. Ainsi, sur un gazole à 1,54 €, les taxes comptent pour 0,87 €. Le produit brut compte pour 0,51 € et le coût de distribution est de 0,16 €. Et la marge du distributeur est au final assez faible, de l'ordre de quelques centimes.
Barbara Pompili a même conclu en indiquant que le mieux était de se convertir à la voiture électrique, "l'idée est de passer d'un plein qui peut atteindre 100 € à une recharge électrique qui coûte 10 à 15 €". Ils n'ont plus de pain ? Qu'ils mangent de la brioche !
Mise à jour 13/10
Interrogé sur RMC, Michel-Edouard Leclerc a... renvoyé la balle au gouvernement : "On est déjà quasiment à prix coûtant. Sur le carburant, on gagne un à deux centimes du litre. Je suis prêt à aider l'État à baisser ses taxes en accompagnant son mouvement mais c'est à l'État de commencer."
On note qu'il n'a visiblement pas encore envie de généraliser une offre de carburant à prix coûtant comme il s'était empressé de le faire lors de la crise des gilets jaunes !
Au micro de BFM, Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement, a évoqué des "mesures de protection". Face à la hausse des prix, il a dit : "il y a la question de la baisse des taxes, on n'en est pas là aujourd'hui, il peut y avoir une question d'une aide spécifique. [...] Dès lors que ces hausses se poursuivraient et que les estimations qui sont faites indiqueraient qu'elles devraient se poursuivre dans la durée, évidemment que nous considérerions des mesures de protection".
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