Radars hors-service : l'État estime les pertes à 660 millions d'euros
Simplement emballés ou totalement détruits, beaucoup de radars ne sont plus en mesure de flasher depuis novembre. Ce qui fait chuter le nombre de PV.
Le nombre de dégradations de radars présents en bord des routes s'est envolé depuis le début de la contestation des gilets jaunes, en novembre 2018. Début mars, Christophe Castaner, ministre de l'Intérieur, a déclaré que "près de 75 % du parc de radars a été soit détruit, soit détérioré, soit attaqué, soit neutralisé".
Et des radars HS, cela ne remplit plus les caisses. Officiellement, les cabines ne sont pas là pour faire de l'argent. Mais du côté du ministère de l'Économie et des Finances, on a tout de même évalué le manque à gagner sur les derniers mois. Selon le journal Les Échos, qui a eu accès aux chiffres, la perte est estimée à environ 660 millions d'euros (209 millions pour 2018 et 455 millions pour 2019). Ces données sont des estimations, en fonction des recettes attendues avec un parc de radars pleinement opérationnel. Et cela ne prend pas en compte la remise en état du matériel.
Le gouvernement ne communique bien sûr pas sur l'aspect financier. Il met en avant les effets sur la mortalité. Et les derniers chiffres publiés par la Sécurité Routière lui donnent du grain à moudre, avec un très mauvais mois de février, où la mortalité s'est envolée de 17 % et le nombre d'accidents de 22 %. Lors d'une rencontre avec des élus à Angers, Emmanuel Macron a d'ailleurs dénoncé les "comportements inadmissibles" de ceux qui s'en prennent aux radars "dont les résultats sont immédiatement tangibles quand on voit les tout derniers chiffres". Le chef de l'État n'hésite pas à faire un lien direct.
La Sécurité Routière parle de son côté de relâchement des comportements. Mais est-ce aussi simple ? C'est quand même une association trop facile à faire, sans aucune enquête de terrain qui viendrait prouver que les automobilistes appuient sur l'accélérateur plus facilement ces dernières semaines. D'ailleurs, les conducteurs ont tout de même largement tendance à rester prudents devant un radar, même s'ils l'ont vu dégradé : la cabine peut bien avoir été remise en service entre-temps.
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