Citroën Traction : pendant et après la Guerre
Tout au long de l’été et en cette rentrée, la Route de nuit sillonne notre histoire contemporaine. Chaque semaine, nous évoquons une voiture qui a été intimement liée à l’Histoire avec un grand « H ».
Certaines voitures s’inscrivent dans l’imagerie populaire tant elles semblent immuables, omniprésentes, innombrables, familières. Plusieurs modèles dans l’histoire de Citroën sont ainsi devenus des icônes bien au-delà du microcosme de l’automobile. Les populations se les sont appropriées, la littérature les a intégrées, le cinéma les a popularisées, la rumeur publique les a assimilées.
Quand l’heure de la Libération approche, la Traction est associée à l’odyssée des FFI. Ces Forces françaises de l’intérieur regroupent l'Armée secrète, l'Organisation de résistance de l'armée et les Francs-tireurs et partisans français. Depuis Londres, leur commandement coordonne leur activité avec les plans de débarquement que préparent les Alliés en Normandie et en Provence.
Les FFI participent à la Libération du territoire… Souvent, c’est à bord de Traction que s’effectuent les opérations salvatrices de ces mouvements de résistance. Elles sont grossièrement grimées d’une croix de Lorraine et du sigle « F.F.I. ».
Après la Seconde Guerre mondiale, la Traction fait parler d’elle dans la rubrique des faits divers ! Sa silhouette fluette, vive, agile, et uniformément noire inspire les malfrats de tout poil. Le cinéma participe à la construction de sa notoriété. On ne compte pas les films policiers dans lesquels la Traction est un accessoire irremplaçable des truands… Crissements de pneus, rafales de mitraillette, courses-poursuites, braquages… rythment le quotidien de ces innocentes divas…
La réalité n’a rien à envier à la fiction. Les gangsters affichent en effet une prédilection coupable pour la paisible berline. Les caïds du grand banditisme apprécient sans doute ses qualités routières et l’anonymat de sa ligne… Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, une bande de malfaiteurs se fait connaître en semant la terreur sous la bannière du « gang des traction avant »… Cette sauvage équipée est liée à la personnalité de Pierre Loutrel, dit Pierrot le Fou, un gangster violent, coupable d’une multitude d’agressions, de vols, de meurtres, d’extorsions…
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