Route de nuit - Robert Mallet Stevens, un visionnaire !
Nous célébrons - enfin nous, Caradisiac, et nous seulement, hélas - le centenaire de l’entrée de l’automobile dans le monde de l’architecture.
Il y a tout juste cent ans, en 1922, un architecte met pour la première fois en lumière les relations qui existent entre l’architecture et l’automobile. Cette année-là, Robert Mallet-Stevens se réfère longuement au monde de l’industrie et de la machine dans la Gazette des Sept-Arts : « les maisons de rapport, les édifices publics, les habitations ouvrières, les plus riches villas seront, dans l’avenir, conçus avec le même esprit que les usines ».
Mallet-Stevens aménage la concession parisienne d’Alfa Romeo et un show-room pour Peugeot ou encore une station-service.L’architecte intègre l’automobile dans ses décors pour le film L’inhumaine que Marcel L’Herbier dévoile en décembre 1924. Le réalisateur a fait appel à des artistes engagés comme les frères Martel ou Paul Barillet, comme Paul Poiret pour les costumes ou Darius Milhaud pour la musique. Sur fond d’architecture avant-gardiste, surgit une Rolland-Pilain de grand prix…
Pour son usage personnel, Mallet-Stevens soigne aussi ses choix. On lui connaît un élégant coupé de ville Sizaire Frères à quatre roues indépendantes. Au début des années 1930, Robert Mallet-Stevens préside l’Union des artistes modernes.
Dans une interview accordée à la revue La carrosserie, en mai 1934, Robert Mallet- Stevens s’insurge contre le conservatisme de ses contemporains : « Que les constructeurs et les carrossiers se libèrent de ces vieilles théories qui étaient peut-être acceptables à l’époque de la circulation hippomobile, mais qui ne cadrent plus avec les conditions de la vie moderne. Et que l’on classe définitivement aux archives les passementeries que l’on retrouve encore dans les intérieurs on ne sait trop pourquoi... » Résolument moderne, ce Mallet-Stevens !
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