2. Six concept-cars qui valent le détour.

Alpine AlpenGlow

Alpine AlpenGlow, un nom qui évoque le phénomène lumineux teinté de rouge que l’on aperçoit sur les montagnes juste avant le lever et juste après le coucher de soleil. La teinte rouge, on la retrouve dans le regard de ce concept-car ainsi que dans les liserés lumineux courants sur la carrosserie de ce qui est une voiture de course fonctionnant à l’hydrogène vert. De l’hydrogène « vert » qui est produit par électrolyse de l’eau et stocké dans deux réservoirs en forme de pontons de part et d’autre du cockpit. Cet hydrogène vert alimente un moteur thermique qui rejette de la vapeur d’eau lors de la combustion. Ainsi, Alpine propose une auto ne rejetant pas de CO2 comme ses futurs modèles de série qui seront 100 % électriques (BEV) et utiliseront des batteries et électromoteurs. Par rapport à la berlinette Alpine A110, le concept-car AlpenGlow affiche des lignes tendues, un cockpit central avec un siège baquet et un volant type aviation qui équipe habituellement les prototypes LMP1 des 24 heures du Mans. Sur ce volant un bouton OV (pour Overboost ou Overtake) qui permet en l’activant d’obtenir un surcroît de puissance pendant 10 secondes. Ce genre d’équipement sportif équipera les futures voitures de la marque de Dieppe à motorisation électrique.

Audi Urban Sphere concept

Son nom ne l’indique pas, car l’Audi Urban Sphere n’a rien d’un véhicule urbain puisque cette auto mesure 5,51 m de long ! Et pourtant, ce crossover, habile mélange de break et de monospace est destiné aux mégapoles chinoises dans lesquelles il se déplacera sans problème. À son bord, si l’Urban Sphere peut accueillir facilement jusqu’à six personnes, c’est en quatre places qu’il se montre le plus accueillant. Deux gigantesques fauteuils à l’arrière (ils sont très accessibles grâce à des portes à ouverture antagoniste) fournissent un confort classe affaires avec différents réglages, allant même jusqu’à pivoter sur leur base pour vous permettre de dormir, l’appuie-tête est en deux parties, dont l’une peut se déployer pour que vous puissiez y poser votre joue. Chaque contre-porte est équipée d’un réglage de climatisation qui répond à une commande gestuelle. Disposant de la conduite autonome de niveau 4, le volant peut s’effacer lorsque celle-ci est enclenchée et se déploie si le besoin s’en fait sentir. On découvre également dans l’habitacle un tableau de bois recouvert de bois sur lequel les informations sont projetées, il y a aussi de larges écrans numériques incorporés aux dossiers des sièges avant pour distraire les passagers occupant les sièges arrière. Cette auto dispose également de quatre roues directrices, d’une suspension pneumatique pilotée, sa motorisation est électrique et composée de deux électromoteurs dont la puissance cumulée est de 400 ch. L’autonomie est de 750 km grâce à une batterie de 127 kWh qui accepte une recharge jusqu’à 270 kW (300 km récupérés en 10 minutes). Sur le plan du style on note les projecteurs affinés et la calandre qui se noie dans la carrosserie, elle est équipée d’un éclairage actif.

Citroën Oli

Une drôle d’auto que cette Citroën Oli (ou « All-ë » c’est-à-dire tout électrique) qui affiche un beau mélange des genres avec un look de SUV, de pick-up avec sa mini-benne surmontant un coffre modulable et aussi une touche de coupé avec son profil très plongeant à l’arrière. Équipé de la nouvelle plateforme STLA Small (celle du Jeep Avenger), le petit concept-car Citroën Oli mesure 4,20 m de long et peut accueillir quatre personnes sur des sièges au confort limité, car ils sont réalisés en impression 3D. Malgré ce côté pour le moins basique, les dossiers des sièges arrière peuvent se replier pour former un plancher plat et augmenter la capacité du coffre qui dispose d’une double zone de chargement. En bas un coffre fermé, en haut une mini-benne, tandis que le plancher (en carton recyclé s’il vous plait) permet de multiplier les configurations. Si le carton alvéolé recyclé sert de plancher du coffre, il est aussi utilisé pour le pavillon et le capot avant. Le but est de réduire le plus possible le poids de l’auto et le carton alvéolé est léger mais aussi, aux dires du constructeur, extrêmement solide. La recherche du poids mini passe aussi par un habitacle minimaliste. En plus des sièges en impression 3D, la planche de bord est une simple barre technologique qui peut communiquer avec le smartphone du conducteur et diffuse les informations essentielles. Aux extrémités de cette barre qui est électrifiée et peut recevoir toutes sortes d’accessoires, on trouve des enceintes nomades. Quant aux contre-portes, c’est de la tôle nue qui reçoit cependant un petit accoudoir moelleux. De plus, au lieu de vitres descendantes, on trouve des vitres basculantes, rappelant un peu celles de la 2CV. Enfin, des mini-portes arrière à ouverture antagoniste permettent de se glisser facilement aux places arrière où les vitres arrière, fixes celles-là, de belles dimensions apportent une bonne luminosité. Pour animer ce modèle, un électromoteur de 136 ch alimenté par des batteries de 40 kWh. C’est suffisant pour disposer d’une vitesse de pointe de 110 km/h et grâce à un poids contenu à 1 000 kg, de ne consommer en moyenne que 10 kWh aux 100 km et d’afficher une autonomie de 400 km. Mais Oli, outre un nouveau regard lumineux en forme de « C » à l’avant, c’est aussi la présence sur la calandre à l’avant et sur le volet de coffre arrière, du nouveau logo de la marque Citroën. Un logo ovale venu tout droit des premières années de la marque et qui ornera désormais les futurs modèles. Afin de joindre l’utile à l’agréable, le logo se déplace à l’avant afin de libérer la prise de câble électrique qui est logée derrière.

Dacia Manifesto

Laboratoire d’idées pour la marque roumaine, le concept-car Dacia Manifesto qui trônait sur le stand du constructeur au dernier Mondial de l’automobile ne laisse pas indifférent. Cette sorte de buggy montre la volonté de s’affranchir de toutes contraintes pour les designers de la marque. Pas de portes, de pare-brise, un toit réduit à sa plus simple expression, tout est fait pour se déplacer en totale liberté en osmose avec la nature. Cela n’empêche pas pour autant que cet « engin » minimaliste regorge d’astuces comme ces roues d’un diamètre de 850 mm, conçues par Dacia, qui accueillent des pneus airless, qui sont donc increvables et peuvent durer toute la vie du véhicule. D’autres éléments sont tout aussi exclusifs comme le pavillon qui peut recevoir de multiples attaches pour remplacer les barres de toit, les rangements un peu partout dans l’habitacle mais aussi à l’avant au niveau du capot et à l’arrière derrière les appuie-tête, les housses de sièges qui une fois enlevées se transforment en sacs de couchage, les matériaux (pneus recyclés et liège) qui ornent la planche de bord, le volant… Le concept-car Dacia Manifesto affiche un design géométrique avec un seul phare à l’avant et un bloc translucide qui sert d’instrumentation numérique et diffuse les informations nécessaires à la conduite de ce drôle d’engin. Pour ce qui concerne la motorisation, elle n’est pas forcément électrique mais multiénergies, la marque roumaine n’étant pas prête à se priver de moteurs thermiques, fussent-ils à bicarburation (essence/GPL) ou hybrides.

Mercedes EQXX

En janvier 2022, Mercedes dévoile la Mercedes EQXX, un prototype qui démontre le savoir-faire de la marque à l’étoile dans le domaine des véhicules électriques. Plus qu’un concept-car, il s’agit d’un laboratoire roulant qui peut réaliser 1 000 km avec une seule charge. Si l’auto aux formes fluides à tout à fait sa place dans un salon automobile, c’est sur la route que Mercedes va démontrer que ses promesses en matière d’autonomie sont tenues. Cela est rendu possible grâce à un Cx (coefficient de traînée) exceptionnel de 0,17 sans pour autant avoir besoin de carénages pour les roues, une voie arrière plus étroite qu’à l’avant qui améliore le passage de l’air sur la carrosserie, un fond plat prolongé par un diffuseur arrière qui se déploie à partir de 60 km/h. Ainsi équipée, l’auto se déplace en réduisant le plus possible sa consommation d’électricité à environ 9 kWh aux 100 km. Ce qui fait qu’avec une batterie d’un peu moins de 100 kW associée à un moteur de 245 ch, on dispose effectivement de 1 000 km d’autonomie. C’est pourquoi l’EQXX a réussi à parcourir la distance de Stuttgart en Allemagne à Cassis en France (1 008 km) en avril 2022 et qu’elle a fait mieux en juin 2022 en parcourant la distance de 1 202 km entre Stuttgart et le circuit de Silverstone en Angleterre en consommant 8,3 kWh aux 100 km. En plus, de réaliser des exploits sur la route, la Mercedes EQXX affiche un charme certain avec sa ligne aérodynamique. À bord, la part belle est faite aux matériaux recyclables ou de sources durables, on trouve également un écran de 47,5 pouces de diagonale qui occupe la largeur de la planche de bord et se montre très peu gourmand en énergie. Pour limiter la consommation de l’auto et qu’elle reste la plus autonome possible, le toit est équipé de cellules photovoltaïques qui alimentent une batterie de 12 volts dédiée aux accessoires de bord, enfin les ingénieurs ont réalisé un travail de fond pour réduire le poids de l’auto qui pèse 1 755 kg. Par rapport à une Mercedes EQS de série (fer de lance électrique de la marque), la batterie de 595 kg pèse 200 kg de moins que celle de l’EQS, elle est aussi plus compacte et dispose de cellules dont la densité énergétique est supérieure à celles qui équipent la batterie de la limousine électrique de l’Étoile.

Renault R4 Ever Trophy

La Renault 4 ou 4L était la voiture à tout faire pour Renault. Avec son hayon et son coffre doté d’une bonne capacité, on pouvait la charger promptement et partir en vacances avec toute sa famille mais aussi effectuer un déménagement sans faire trop d’allers-retours. Vendu à plus de 30 millions d’exemplaires, ce modèle n’a jamais vraiment été remplacé même si la petite Renault Twingo ou le Renault Kangoo peuvent être considérés comme ses descendants. Quoi qu’il en soit, Renault veut désormais faire renaître la Renault 4. Signe des temps cette future voiture à tout faire sera électrique et prendra la forme d’un SUV citadin. C’est en tout cas ce que représente le concept-car  Renault 4Ever Trophy qui mesure 4,16 m de long. Doté d’une calandre rectangulaire, de porte-à-faux réduits à l’avant comme à l’arrière, d’une proue verticale, d’une vitre de custode en trapèze, le concept-car emprunte de nombreux gimmicks stylistiques de la mythique Renault 4, et si le concept-car ne dispose pas de hayon, il est quasi-sûr que le modèle de série en adoptera un. Hommage au 25^e anniversaire du 4L Trophy, un raid humanitaire réservé aux 18-25 ans, le concept-car présenté au dernier Mondial de l’automobile se pare de tous les attributs d’un véhicule baroudeur avec des protections plastiques tout autour de la carrosserie, une garde au sol relevée, de grandes roues de 19 pouces équipées d’un compresseur intégré pour mieux gérer la pression des pneumatiques et passer ainsi plus facilement les pièges du désert comme le fameux fesh-fesh, un sable mou dans lequel les voitures s’ensablent. La voiture de série qui s’en inspirera devrait être plus chic que réellement baroudeuse mais pourrait conserver des protections plastiques sur le pourtour de sa carrosserie.