Sur la branche : un petit film, mais de grands comédiens et une Alfa Romeo
Un film bien réalisé, des acteurs parfaits, trimballés dans une auto attachante : le secret d'un long-métrage réussi, sans être parfait ? C'est en tout cas le programme que propose Marie Garel-Weiss dans Sur la branche.
Comment faire rire avec des personnages plutôt sinistres, au bord de la crise de nerfs, mentalement déglingués ou dépressifs ? C’est ce qu’a tenté, et réussi, Marie Garel-Weiss pour son troisième long-métrage, Sur la branche, en salle depuis mercredi, n’est certes pas le chef-d’œuvre du siècle, mais le film d’un été trop chaud, ou trop pluvieux, c'est selon, où il fait bon se réfugier dans une salle de cinéma, en regardant un film terriblement bien réalisé avec de formidables acteurs, même si le scénario est un peu attendu.
Car, en plus de soigner ses scènes, la jeune réalisatrice a réuni Agnès Jaoui, Benoit Poelvorde et Daphné Patakia (remarquée dans Benedetta de Paul Verhoeven. La première est une avocate dépassée et toujours au bord du nervous breakdown, le second, son ex compagnon et associé, est déprimé et ne sort plus de chez lui, et la dernière est délicieusement cinglée. Tout ce petit monde se retrouve dans une histoire toute aussi barrée, où la jeune juriste allumée, et un rien nymphomane, accepte de défendre un garçon à son goût. Un jeune homme accusé (à tort) d’escroquerie et interprété par l’excellent Raphaël Quenard.
Mais tous ces personnages se déplacent dans une unique voiture, une vieille auto qui accuse ses 30 ans d’âge et qui est un peu comme eux : à côté de la plaque, sur la branche prête à rompre, et prête à tomber en panne : une Alfa 33 fabriquée entre 1989 et 1995. Une auto tuée par la Golf et toutes les compactes plus modernes qu'elle. L'italienne n’est pas de tous les plans mais presque. Et si l’on n'entend pas, ou pas suffisamment, le joli bruit de son moteur Boxer, elle offre des scènes d’intérieur toujours propices aux dialogues et aux confidences.
Des comédiens d'exception dans une voiture attendrissante
Surtout, la vieille dame, emporte les protagonistes dans un road trip vers la Bretagne, qui va non seulement les sortir de leur déprime et, un peu, de leur maladie mentale, mais va permettre au film de décoller. Même s’il n’est pas question de divulgâcher une fin, pourtant assez attendue, après quelques péripéties routières, et une très jolie manière de filmer la côte bretonne.
Un film agréable, des comédiens inoubliables, une réalisation remarquable et une auto parfaitement raccord avec les personnages : hors du temps, décalée et attachante. C’est assez rare au cinéma pour procéder à une revoyure des salles obscures, sans attendre une diffusion télévisée.
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