2. Sur la route – à l'ancienne
Moteur éteint, la première impression quand on prend place à bord de la Yaris GRMN n'est pas extraordinaire. Les baquets offrent un support latéral sans faille mais impossible de se concocter une position adaptée à une conduite dynamique : le siège même dans sa position la plus basse donne l'impression d'être un arbitre de tennis et l'amplitude des réglages du volant se limite à quelques centimètres en hauteur comme en profondeur, alors que c'est pourtant malheureusement un domaine capital pour ressentir les mouvements d'une voiture sportive. Même constat pour la commande de boîte aux débattements trop longs et aux verrouillages pas assez fermes. De gros défauts donc, et un mauvais point de départ.
Mise à feu du moteur via le bouton adéquat. La sonorité au ralenti est grave et caverneuse, et quelques coups d'accélérateur au point mort révèlent le miaulement du compresseur et une inertie réduite qui trahit déjà un appétit pour les tours. Le moteur se montre séduisant dès les premiers mètres. Après l'avalanche de couple à bas régime habituelles des moteurs turbo modernes que l'on retrouve partout, il est particulièrement rafraîchissant de devoir travailler dans les tours et jouer de la boîte pour entretenir un rythme de conduite enjoué. Quand l'EP6FDTX de la 208 GTI By Peugeot Sport offre 300 Nm à 3 000 tr/min, le 2ZR-FE fournit 200 Nm au même régime et il nécessitera ensuite de grimper jusqu'à 4 800 tr/min pour atteindre le couple maxi de 250 Nm. Un moteur plutôt pointu donc, avec un punch arrivant de façon exponentielle au fur et à mesure que l'on s'approche de la zone rouge. Ce caractère, qui n'est pas sans rappeler celui d'un gros 2.0 atmosphérique, peut être considéré comme un défaut dans une voiture normale mais ici, cela participe grandement aux sensations et au côté attachant de cette petite Yaris, et n'empêche pas d'offrir des accélérations et des reprises la positionnant sans aucun doute comme une référence de la catégorie.
Une personnalité débordante donc, contrairement à la puissance : son arrivée progressive permet de ne pas saturer un train avant rivé au sol qui se charge de la transmettre fidèlement et intégralement en toutes circonstances, à moins d'une chaussée humide ou d'un écrasement optimiste de la pédale de droite sur les butées de direction. Le différentiel à glissement limité mécanique fait extrêmement bien son travail sans pour autant perturber la pureté de la direction, qui se montre à la fois légère, précise et informative. Les suspensions sont fermes, très fermes mais pas trop fermes, les imperfections de la route ne perturbant pas l'équilibre général de la voiture et heureusement, car le train arrière à barre de torsion se montre très volontiers mobile au lever de pied en courbe, ce qui, avec un empattement court et un poids contenu de 1 135 kg, en fait une voiture très agile et très joueuse, mais à ne pas mettre forcément entre toutes les mains, dans l'esprit d'une 208 GTI By Peugeot Sport. Mention spéciale aux freins : fortement mis à contribution lors du tournage de notre vidéo, ils se sont pourtant montrés parfaitement à la hauteur de la situation, gardant une efficacité uniforme tout au long de la journée.
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