2. Sur route : toujours rivée au sol
Quand nous avions testé l’Audi RS3 avec notre pilote maison, Soheil Ayari, celui-ci avait adoré le bruit du 5 cylindres mais regretté le côté sous-vireur de l’auto et son manque de fun. Eh bien, malgré les évolutions apportées par ce restyling, rien n’a fondamentalement changé. Je m’explique.
Sous le capot, toujours le 5 cylindres 2.5 TFSI. Celui-ci a été retravaillé et gagne 33 ch pour une puissance totale de 400 ch, ce qui fait de la RS3 la berline compacte la plus puissante du marché. Titre détenu jusque-là par la Mercedes A45 AMG. Le couple progresse légèrement avec 480 Nm disponibles de 1 750 à 5 850 tr/min. Il en est de même des performances avec un 0 à 100 km/h abattu désormais en 4,1 s et une vitesse maximale qui peut atteindre 280 km/h - si vous choisissez l’option éponyme vous le permettant (+ 1 400 €). Au niveau des sensations, on retrouve toujours la sonorité rauque si envoûtante du 5 cylindres. Tout simplement magique. Passée cette première impression, c’est le tempérament de ce moteur qui marque. Gavé de couple, il réagit à la moindre sollicitation de l’accélérateur, vous collant littéralement le dos au dossier du siège. Malheureusement, il n’a pas que des qualités. Audi avait entendu les reproches émis sur son poids. Le 2.5 TFSi a été repensé et s'est allégé de 25 kg grâce à un bas moteur entièrement en aluminium. Si on ne peut que saluer cet effort, cela n’empêche pas, ce moteur d’être relativement lourd et donc de faire supporter une masse importante au train avant.
Conséquence, du sous-virage apparaît en conduite sportive et ce, malgré la possibilité de régler la transmission intégrale Quattro en mode Dynamic par l’intermédiaire du Drive Select censé envoyer un peu plus de couple. Ce n’est pas suffisant. D’autant plus dommageable que la version berline profite d’une répartition des masses légèrement différente de la Sportback. Audi annonce que celle-ci est légèrement plus joueuse. Eh bien, c’est très loin de sauter aux yeux. Notre RS3 est littéralement rivée au sol et même quand vous débranchez l’ESP, celui-ci se reconnecte automatiquement dans certaines situations. Frustrant. Cela étant, si cette efficacité énerve parfois, elle peut, à l’inverse, se montrer bluffante par moments, notamment en sortie de courbes où le système Quatro fait merveille pour passer le couple au sol. Même en « mettant pied dedans » en sortie de virages, tout passe au sol avec en plus l’impression d’être à bord d’une catapulte. Il en est de même en grandes courbes où cette RS3 fait preuve d’une grande stabilité.
Aller vite est une chose, s’arrêter en est une autre. Et pour cela, Audi propose en option un freinage carbone céramique à 5 400 € (le moins cher du marché selon la marque). Ainsi pourvue, la RS3 ne souffre pas d’échauffement des freins. Enfin, dernier point concernant l’amortissement, ferme pour ne pas dire très ferme : malgré les différents modes du Drive Select, il ne faut pas être fragile du dos. Un mal qui peut être corrigé en piochant encore une fois dans la liste d’options pour acquérir les suspensions Magnetic Ride (1 190 €). Cela commence à faire cher…
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