Toujours plus de Français en situation de précarité mobilité
Prix élevé des carburants, véhicules trop chers, absence d’alternatives à la voiture, de plus en plus de Français connaissent de grandes difficultés pour se déplacer au quotidien.
Près d’un Français sur trois n’a pas la liberté de choisir la façon de se déplacer. C’est ce que révèle le troisième baromètre des mobilités du quotidien de l’association Wimoov engagée dans l'accès à la mobilité pour tous.
Dans le détail 15 millions de Français éprouvent des difficultés pour effectuer leurs trajets occasionnels et quotidiens. Soit 1,7 million de plus qu’en 2021. 40 % d’entre eux ont dû renoncer au cours des cinq dernières années à au moins un déplacement. Cela est lié à l’absence de solution de transport en commun, les temps de déplacement trop longs, les frais de trajet trop élevés ou la complexité des transports.
Les publics fragiles qui sont les plus touchés : 43 % sont des demandeurs d’emploi de longue durée (dont 30 % doivent renoncer à un emploi faute de moyen de transport), 29 % sont des personnes n’ayant pas le permis de conduire, 27 % sont des personnes issues d’un foyer à faibles revenus (moins de 1 000 € nets mensuels).
La voiture malgré tout
17 % des Français, notamment urbains, ont pour mode principal les transports en commun pour des raisons de rapidité du trajet, particulièrement à Paris. Ce mode de déplacement est aussi un usage contraint, tant pour des motifs économiques que par manque d’alternatives. Conséquence : des Français toujours plus accrocs à leur voiture. 11,5 % des personnes interrogées se disent " dépendantes à la voiture individuelle " (vs 10,5 % en 2021). La hausse des prix du carburant, perçue comme « une contrainte », n’entraîne pas de renoncement significatif, partiel ou complet à la voiture. "La dépense en carburant, bien que croissante et impactante sur le quotidien des Français " demeure incompressible et n’a aucun impact (45 % des automobilistes) sur leurs habitudes de déplacement.
L’électrique trop chic
Si près de 3 Français sur 4 considèrent que la situation environnementale est très préoccupante ou alarmante (en déclin de 8 points depuis l’édition 2019), 36 % seulement considèrent " que les déplacements effectués collectivement contribuent à la dégradation des conditions environnementales ". Les jeunes (18-34 ans) et les CSP + ont une conscience plus élevée de l’impact environnemental de leurs déplacements. Dans ce contexte, aucun report massif vers les véhicules électriques n’a été constaté. Ce type de voiture est considéré comme trop chère par les ménages modestes. Plus de la moitié (53 %) des automobilistes n’envisage pas d’acquérir une voiture électrique. 71 % d’entre eux estiment ne pas avoir les moyens d’en acquérir un VE. Quant aux aides financières qui leur permettraient de faciliter l'achat d'un véhicule propre ou d'un vélo, 67 % des personnes interrogées n'en ont pas ou que partiellement connaissance.
" Face aux dangers pour la cohésion sociale et territoriale de notre société que représente la précarité dans la mobilité du quotidien " Wimoov préconise de repenser nos mobilités "pour qu’elles soient abordables, acceptables et désirables par et pour tous ". Un travail de longue haleine.
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