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Un an de Macron : et si on parlait de sécurité routière ?

Dans Pratique / Sécurité

Pierre-Olivier Marie

Un an après l’élection d’Emmanuel Macron, Caradisiac se penche sur les mesures prises en matière de sécurité routière. Au-delà du débat sans fin sur les 80 km/h, quelles avancées réelles ?

Un an de Macron : et si on parlait de sécurité routière ?

La sécurité routière ne faisait pas partie des priorités dans le programme d’Emmanuel Macron, lequel se concentrait davantage sur les questions de mobilité et de développement des nouvelles technologies, et notamment les voitures autonomes, dont les pouvoirs publics soutiennent les expérimentations et adaptent le cadre réglementaire nécessaire au développement.

Parallèlement à ça, le gouvernement aura multiplié les annonces toujours plus sévères, au premier rang desquelles l’instauration d’une limitation à 80 km/h sur 400 000 km du réseau secondaire à partir du 1er juillet.

Bien que la mesure soit rejetée par 74% des Français et suscite des levées de boucliers d’élus de tous bords, il est illusoire d’espérer que les pouvoirs publics reviennent dessus. Tout juste Emmanuel Macron a-t-il confirmé début avril qu’un premier bilan serait dressé au terme de deux ans, sans que personne ne se fasse la moindre illusion quant aux chances d’un rétablissement des 90 km/h actuels.

Cette ultra-médiatisation d’une question de sécurité routière aura peut-être au moins eu le mérite de faire - un peu - lever le pied aux Français, avec une baisse de 7,8% du nombre de morts sur la route observée au mois de janvier 2018, dans la foulée de l'annonce des 80 km/h (le 9 janvier). On observe d'ailleurs une baisse de 2,6% du nombre d’accidents de la route sur les 12 derniers mois, accompagnée - et c’est logique - d’une réduction identique du nombre de victimes. Personne ne s’en plaindra, évidemment.

La privatisation des contrôles radars mobiles,  expérimentée depuis peu en Normandie, suscite elle aussi un mécontentement généralisé. De plus, ainsi que le révèle le Canard enchaîné ce mercredi matin, une note du ministère de l’intérieur datée de mars 2017 remet en cause la légalité même de ce dispositif au motif que l’externalisation des contrôles à des opérateurs privés doit être prévue par la loi…ce qui n’est pas le cas !

Sans surprise, l’annonce a aussitôt fait bondir l’association 40 millions d’automobilistes: « Nous demandons également la suspension immédiate de la mesure et en appelons au Président de la République : nous souhaitons qu'il entende enfin la gronde générale des usagers de la route, qui sont la cible depuis plusieurs années de mesures inutiles sur le plan de la sécurité routière et pénalisantes pour leur mobilité et leur pouvoir d'achat : la hausse de la fiscalité sur les carburants, la baisse de la limitation de vitesse à 80 km/h, et maintenant la potentiellement illégale privatisation des radars-embarqués », tonne Pierre Chasseray, délégué général de l’association.

Le bâton et la carotte (en même temps...)

Le gouvernement sait aussi manier la carotte, et le prouve avec différents projets de mesures plutôt louables. Citons ainsi la possibilité, pour les conducteurs contrôlés à plus de 40 km/h et frappés par une suspension de permis, de pouvoir continuer malgré tout à utiliser un véhicule qui serait doté d'un contrôleur électronique de vitesse. Citons également la création d’un fonds d'investissement destiné à meilleure prise en charge des victimes d'accidents de la route qui serait alimenté par les surplus des recettes des PV dont s'acquitteront les automobilistes ayant dépassé les fameux 80 km/h.

La protection des piétons et des cyclistes fait aussi partie des chantiers ouverts par les pouvoirs publics (meilleure formation, sécurisation des infrastructures, vidéoverbalisation des automobilistes ne respectant pas les règles de priorité…).

Citons enfin, pêle-mêle, la volonté de proposer un meilleur traçage des réparations subies par des véhicules d’occasion, l’accent mis sur la nécessité pour les motards de disposer d’un équipement de sécurité plus complet, la mise en place d'éthylotests anti-démarrage (EAD) obligatoires permettant à des conducteurs contrôlés à plus de 0,8 g/l et dont le permis aura été suspendu de pouvoir continuer à conduire. Est enfin prévu le durcissement des sanctions pour les conducteur commettant une infraction grave alors qu'il tiennent un téléphone en main (rétention du permis de conduire…).

Reste à espérer que les "bonnes" mesures seront appliquées avec autant de diligence que les sévères.

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