Une Papamobile française, in memoriam
Lors de sa récente venue en Corse, le pape a surtout été vu en Mercedes Classe G. Nos constructeurs n'auraient-ils pas pu préparer un véhicule spécifique?
On ne respecte plus les traditions. Il fut un temps où quand un pays recevait le pape, il se donnait la peine de lui concocter une voiture sur mesure an prenant pour base un produit national. Même la petite République de Madagascar, qui n’est pas réputée sur son industrie automobile, avait fait l’effort de bricoler une Papamobile locale pour la visite du Saint-Père en septembre 2019. Elle utilisait pour base une création de la société Karenjy.
Pour ce qui est de la France, il faut remonter à Jean Paul II pour qui avait été aménagé un pick-up Peugeot 504. Pas vraiment gracieux, mais tricolore.
À Ajaccio, le 15 décembre dernier, le pape François a dû se contenter de ses modèles habituels : la Fiat 500 L pour les parcours de liaison (comme on dit sur les rallyes) et l’inusable Mercedes-Benz Classe G en guise de voiture de parade.
Le pape n’a même pas eu droit à la toute nouvelle version électrique de la Classe G que Mercedes-Benz a livrée au Vatican au début du mois de décembre.
Depuis quelques années, les papes font preuve d’ascèse et de sobriété en roulant dans de rustiques véhicules tout-terrain. Selon les périodes et selon les continents, on a vu leur Sainteté se balader dans d’inconfortables voitures dessinées pour rouler hors piste : de la Land Rover Defender à la Fiat Campagnola, ils ont testé tous les quatre-quatre de la création.
Il n’en a pas toujours été ainsi. Ils se pavanaient autrefois dans de fastueuses limousines qui faisaient suite aux carrosses attelés. Les souverains pontifes ne se gênaient pas pour fendre la foule des pauvres hères en agitant mollement leur main gantée depuis la banquette arrière des Isotta-Fraschini, Cadillac et autres Mercedes-Benz 300.
Pour revenir à l’aspect franco-français du sujet, il faut rappeler que Citroën avait préparé une C6 très spéciale qui fut offerte au pape Pie XIs en juin 1930. Il s’agissait à la base d’une version produite sous licence, nommée Lictoria Sex. Ce coupé de ville somptueux regorgeait d’or, d’ivoire, de broderies et de velours vénitien.
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