2. Vespa PX 125 cm3 : il y a tout et rien pourtant

Difficile de savoir comment aborder un tel essai. Le PX est carrément obsolète en termes d'innovation techniques. Il n'y a aucune comparaison possible avec ce qui se fait sur le marché actuellement et d'ailleurs le revendique haut et fort. Mais à côté de ça, il a fait des milliers d'adeptes grâce à son charme tellement particulier. On ne peut pas aborder ce type de machine comme les autres, le PX montre son histoire.

Présenté sous toutes ses coutures et avec toutes les couleurs disponibles pour le marché (rouge, bleu, blanc et noir), il faut avouer que nous en avons eu plein les mirettes. Vespa a fait les choses en grand pour cette renaissance et avait convié tous les médias européens dans un patio de verdure en plein cœur de Rome.

C'est beau, c'est rétro

La première chose qui frappe c'est de chercher ce qui a changé sur ce scooter, sachant pourtant qu'il n'en est rien (la force de l'habitude ?). On prend un certain plaisir à redécouvrir cette machine pourtant âgée de 34 ans. Elle est devenue complètement intemporelle, ancrée dans le paysage motard. D'ailleurs si vous demandez à n'importe quelle personne de citer le premier scooter qui lui vient à l'esprit, il y a de fortes chances d'entendre le nom de Vespa.

Avec son phare rond mêlé au guidon légèrement tombant, elle incite à la balade. Le grand tablier cerné de métal est habillé du sigle de la marque, des clignotants et de la grille qui abrite le klaxon. L'immense garde boue avant ferait carrément disparaitre le petit pneu de 10 pouces. Pas de risque de projections avec ça ! On retrouve à l'arrière les deux excroissances qui abritent d'un côté le moteur et de l'autre la roue de secours. Un derrière énorme qui laisse deviner également la roue arrière de 10 pouces également.

A bord, on ne peut qu'apprécier le confort de la selle, même la passagère sera bien lotie à l'exception de l'absence de cale-pieds arrière, ce qui donnera lieu à des combats de pieds pour trouver sa place sur le tablier central. Le pilote se verra assis d'une manière plutôt originale avec les mains assez basse et les genoux relevés. On se demande d'ailleurs direct si on ne va pas avoir le dos en vrac rapidement.

Le tableau de commande offre le minimum, mais l'essentiel : compteur en km et en miles, jauge d'essence, témoin de réserve, clignotant, totaliseur kilométrique. Pas besoin de plus, pas de chichis et pas d'électronique. De plus la poignée gauche pour passer les vitesses ne peut pas être plus explicite.

On appréciera la qualité de finition de l'ensemble du PX. Eprouvée d'ailleurs sur plusieurs générations. Exception faite de la béquille centrale qu'il faudra apprivoiser pour la mettre correctement.

Petite note : pour ceux qui voudraient avoir un coffre sous selle, c'est peine perdue car il y a le réservoir d'essence et d'huile. Il faudra se contenter du grand vide poche dans le tablier (qui se ferme à clé).

La nostalgie du 2 temps

Ahhh! cette mélodie si particulière du moteur 2 temps, une chose que l'on entend de moins en moins souvent à cause de norme antipollution. On appréciera d'autant plus ! Le petit monocylindre donc, pourra prendre vie avec le démarreur électrique ou le kick qui est d'une facilité déconcertante. On sent d'ailleurs que le PX est en route grâce aux vibrations qui parcourent l'ensemble du scooter et qui d'ailleurs empêchent de voir quoi que ce soit dans les grands rétroviseurs.

On débraye, on tourne la poignée pour passer la première et on y va… Enfin, si on comprend comment jouer avec le levier et l'accélérateur pour choper le mini point de friction qui lancera la bête ! Beaucoup dans la journée caleront de manière intempestive à cause de cette délicate manœuvre.

D'ailleurs, pour ce qui est de l'utilisation de son embrayage manuel, on appréciera ou on n'appréciera pas. Cela dépendra vraiment des personnes, les avis sont d'ailleurs très tranchés en général. Il faut reconnaitre que pouvoir jouer sur la puissance du moteur est vraiment très plaisant en ville, la première offre une accélération franche et courte pour le démarrage ce qui ne donne pas cette impression de « veau poussif » que l'on peut ressentir sur certains scooters. La deuxième est vraiment la vitesse de croisière pour la ville en allure modérée, la relance est prononcée et se finit avec souplesse, la 3 suit donc naturellement au fur et à mesure de l'accélération. La 4 n'aura son utilité que sur les voies rapides et autres tronçons roulants. Les vibrations du moteur, et peu importe la vitesse enclenchée ne seront pas une gêne pour le pilote, mise à part la vision des rétroviseurs qui reste complètement troublée.

La tenue de route d'un PX ressemble beaucoup aux bras d'un italien quant il parle. Ca bouge dans tous les sens ! Pourtant la prise en main semble ultra facile et la confiance en ce scooter arrive assez vite. Une grave erreur que la Vespa s'empresse de rappeler dès son passage sur les pavés ou toutes autres déformations de la route. Les petites roues de 10 pouces (particulièrement à l'arrière), couplées avec les suspensions hydrauliques qui sont moins efficace que le moelleux de la selle pour le derrière, donnent vraiment l'impression de danser sur la route. D'ailleurs les premiers décrochements de la roue arrière arrivent plus vite qu'on ne le pense ! Pas très rassurant, mais on aurait presque tendance à lui pardonner ses écarts vu que cela fait partie de son charme.

Dernier point et non des moindres pour dompter la circulation italienne quelque peu chaotique et surtout essentiel à la survie du touriste épris d'aventure : les freins. A l'avant, le PX est doté d'un simple disque inox de 200 mm qui fait son office raisonnablement, il fait ce qu'on lui demande avec une certaine progressivité. Surtout que pour la plupart des pilotes, ils ne pourront compter que sur lui car la pédale du frein arrière positionnée sur le tablier est un calvaire à utiliser. Placée très en hauteur, il difficile de doser avec le pied et même si ce dernier se trouve sur le petit pont central.