Volkswagen: le patron aux États-Unis quitte le navire
Ce n’était visiblement pas prévu et la soudaineté de ce départ, liée à une conjoncture de plus en plus problématique pour le constructeur allemand aux États-Unis, ne laisse augurer rien de bon pour sa destinée dans le nouveau monde. Alors qu’il prend l’eau de toute part, son plus haut représentant chez l’Oncle Sam quitte le navire Volkswagen sans préavis. Celui-là est un Michaël Horn qui était pourtant en première ligne dans les discussions avec les régulateurs américains dans le cadre de l’affaire des moteurs truqués.
Un scandale dont la gestion par l'état-major du groupe VAG en Allemagne n’était pas adoubée par cet homme de 54 ans patron du géant allemand aux États-Unis depuis janvier 2014 et qui avait toute la sympathie des concessionnaires. Ainsi, dernièrement, il avait pris ses distances avec la version officielle de son employeur au sujet de cette affaire, doutant de la théorie d’une poignée de cadres intermédiaires encore anonyme, égarée et coupable : « j'en conviens que c'est très difficile à croire. Personnellement, moi-même j'ai du mal à le croire » avait-il commenté.
Sans donner de raison précise à ce départ, le groupe de Wolfsburg parle d'un accord « mutuel » et indique que M. Horn s'en va poursuivre d'autres opportunités hors du groupe. Hinrich Woebcken, le nouveau PDG de VW en Amérique du Nord (États-Unis, Canada et Mexique), va assurer l'intérim. Un intérim qui ne sera pas simple. Le ministère de la Justice américain se demande ainsi à présent si VW n'a pas abusé des incitations fiscales américaines, puisque nombre de clients ayant acheté des véhicules au centre du scandale ont bénéficié d'un crédit d'impôt de 1 300 dollars destiné à l'achat des voitures propres. Un nouvel angle d’attaque qui pourrait alourdir le montant de la pénalité financière qu'encourt Volkswagen aux États-Unis.
600 000 véhicules Volkswagen sont affectés par ce scandale des moteurs diesel truqués pour contourner les lois antipollution. Le démissionnaire Michaël Horn évoluait au sein du constructeur depuis 1990. Le constructeur automobile a reconnu au total avoir installé des logiciels truqueurs dans 11 millions de voitures dans le monde et récemment des révélations semblent avérer le fait que l’ancien grand patron du constructeur Martin Winterkorn aurait pu être au courant du problème dès mi-2014, quand un document interne l'a alerté sur les questions soulevées par l'autorité californienne de l'Environnement.
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