2. Yamaha FZ8 - Triump Street Triple - Kawasaki Z750 : Pour tous les goûts...
Les journées d'un essayeur sont parfois déroutantes surtout lorsque l'on vous met entre les mains le meilleur de ce qui se fait dans la catégorie des «petits» roadsters, que vous devez les départager et dire celle, qui selon vous, met les deux autres KO et ce, tout en étant impartial. Pour m'épauler, Mam'zelle Pauline (ma chef adorée…) et Olivier (pas le dernier à vouloir arsouiller, le bougre) sont venus rouler les trois machines pour aussi donner leur avis sur la question qui était la suivante : si vous aviez 8 000 €uros à dépenser, quelle serait la machine avec laquelle vous repartiriez de la concession !?
Honneur à la petite dernière du marché, la Yamaha FZ8. Un roadster dans la lignée de la FZ6 et de la FZ1 sans grand effort stylistique. On retrouve ici le coup de crayon de Yamaha avec une finition dans la moyenne de la catégorie malgré quelques détails un peu en deçà de ses concurrentes du jour. Seule Européenne de ce comparo, le Triumph Street Triple 675 fait parti de ces Anglaises au tempérament de feu et au look agréable à l'œil. Double optique, silencieux sous la selle, impossible de la rater. C'est celle que l'on regarde le plus et ce n'est pas pour lui déplaire. Elle en rougirait presque…
Pour arbitrer ce match et faire chavirer les cœurs, Kawasaki avait mis le paquet en nous mettant à disposition un Z750 habilement accessoirisée des pneus à la tête (de fourche). Il faut dire que pas moins de 1 805 €uros d'accessoires habillait la Japonaise : Silencieux Akrapovic (831 €uros), sabot moteur (320 €uros), capot de selle (169 €uros), pontet «Z750» (65 €uros), clignotants avant (155 €uros !!!!!), support d'immatriculation et clignotants arrière (235 €uros) et protection de réservoir (30 €uros). Elle pouvait aussi compter sur des gommes Michelin Pilot Power 2CT, de bien meilleures baskets que la monte d'origine…
Small, Medium, Large
Une fois passées les considérations stylistiques, difficile de cacher son impatience de prendre le guidon de ces trois machines, Olivier et Pauline trépignent sous leur casque. Simple et évidente dès les premiers kilomètres, la triplette nous propose tout de même des gabarits bien différents qui pourront aller jusqu'à dérouter les plus petits d'entre vous. Dans le rayon «small», on va s'attarder quelques instants sur la Street Triple 675. Machine la plus légère de ce comparo avec ses 186 kilos tous pleins faits, elle est aussi la plus fine entre les jambes. Son trois cylindres y est forcément pour beaucoup. Compacte et agile, on fait tout de suite corps avec l'Anglaise.
Pour ceux qui sont un peu plus «medium», la Z750 s'impose comme la machine que l'on a bien entre les jambes… ni trop mince ni trop épaisse. Malgré que ce soit la plus lourde des trois avec ses 230 kilos tous pleins faits (version ABS), la Z offre une vivacité encore plus impressionnante que l'Anglaise. Il faut dire aussi qu'elle est bien aidée par une monte pneumatique (Power 2CT) qui a réjouit tout le monde. Puis pour ceux et celles qui ont toujours rêvé d'en avoir une grosse entre les jambes, la FZ8 impose tout de suite son gabarit, comme le souligne dès les premières secondes Olivier. Pourtant elle rend presque 20 kilos par rapport à la 750 en affichant 211 kilos sur la balance. Rien que posée sur la latérale, elle fait moto d'homme à coté des vélos que son le Z et la Street. Si la facilité de prise en main est aussi aisée que ses copines, la serrer entre les jambes peu devenir problématique pour les lilliputiens ou les lilliputiennes et surtout calmer leurs ardeurs…
Sport ou confort !?
En utilisation, deux profils de pilotes pourront ici trouver leur bonheur. Si la conduite sportive est votre style, inutile de vous tourner vers la Yamaha FZ8. Même si son quatre cylindres en ligne s'annonce volontaire et très coupleux, la FZ8 prône le confort avec une selle aussi accueillante qu'un douillet sofa et un amortissement (non réglable à l'avant) tout aussi adapté à une utilisation routière. Ca fait du bien pour le séant et surtout celui de ma chef bien aimée (je joue ma rallonge sur ce comparo…) qui s'est offert la fin du comparo au guidon de la Yam' pour soulager ses fesses meurtries et endolories par des dizaines de kilomètres avec le Z et la Street (snif…). Il faudra aussi oublier la garde au sol de la FZ8 ou alors avoir des actions sur les repose-pieds chez Yamaha. Pas besoin de forcer pour qu'ils viennent en contact avec l'asphalte. Dommage d'ailleurs qu'elle ne soit pas plus à son aise à l'attaque parce qu'elle dispose du meilleur freinage (feeling/puissance) des trois machines ici présentes.
Mais ce sont les sportifs qui vont avoir le plus de mal à se décider. Faire comme tout le monde et acheter un Z7.5 ou alors acheter Anglais, la marque qui monte. Une chose est sûre, c'est le cœur qui va parler ici. Bien aidée par des années de domination, la Kawa s'annonce comme une valeur sûre au design toujours dans le coup. Il faut dire qu'ainsi accessoirisée, elle flatte la rétine et donne envie d'envoyer un peu les watts pour faire chanter l'Akrapovic (n'est-ce pas Olivier !?). Creuse dans le bas du compte tours, elle s'encanaille à mi-régime et devient explosive au delà. A l'attaque, la Z donne la banane sur les routes du genre billard mais la partie cycle deviendra un peu trop raide, au même niveau que le bout de bois qui sert de selle, lorsque elles se dégraderont. Bizarrement, on pense tout de suite à la FZ8 dans ces moments-là et on envie surtout Pauline qui se plaint des remontées de chaleur de la Yam' lors des divagations urbaines. Elle bout sous son Shoei…
Une autre qui chauffe aussi les guiboles, c'est la Street Triple 675. Le trois cylindres, aussi aéré soit-il, vous réchauffe les jambes mais aussi la fesse droite en ville. Dans le même registre que le Z, l'Anglaise aime qu'on lui essore la poignée droite et sa légèreté lui fait lever la roue avant en moins de temps qu'il ne faut pour l'écrire. Si elle dispose du moteur le plus enivrant de la catégorie, qui propose couple et allonge sans avoir besoin de tricoter avec la boite comme pour un quatre en ligne, on lui regrettera un freinage un peu mollasson pour une utilisation purement sportive (pour ça, Triumph vous propose la Street Triple R). Néanmoins, il sera suffisant pour stopper la bête et surtout ne pas s'en coller une bêtement sur route mouillée ou grasse. D'autant plus que c'est la seule des trois machines à ne pas proposer le freinage ABS, même en option.
Photos : Eddy Clio
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