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1964-1974 : la parenthèse enchantée des muscle cars

Dans Rétro / Saga des marques

Michel Holtz

LES VOITURES LES PLUS RAPIDES DU MONDE - Elles sont nées d'une bonne idée : l'association d'un moteur extraordinaire avec une voiture ordinaire. Mais après dix ans de succès, elles se sont presque toutes éteintes. La météorite qui a eu raison de ces dinosaures est une conjonction de dangerosité, de pollution et de choc pétrolier.

1964-1974 : la parenthèse enchantée des muscle cars
La Plymouth Barracuda de 1970 : pas la plus connue ni la plus vendue des muscle cars, mais peut-être la plus jolie.

Des autos très ordinaires sur lesquelles viennent se greffer des moteurs extraordinaires. Telle pourrait être, en un résumé grossier, la définition des muscle cars, ce terme qu’il suffit de prononcer pour voir apparaître les diners, les débuts du rock, Fonzie et ses copains de Happy days dans les yeux de ceux qui rêvent d'une Amérique fantasmée. 

Mais cette histoire de voitures musclées commence de manière sombre, et s’achève de la même façon, même si la fin des muscle cars est moins dramatique que ses débuts. Des débuts qui auraient pu ne jamais avoir lieu et qui commencent bien loin de Detroit. Car au Mans, en 1955, l’horrible drame des 24 heures et ses 82 morts a des répercussions bien au-delà de la Sarthe. Dans les mois qui suivent, les constructeurs de toute la planète prennent peur et s’inquiètent de la mauvaise réputation désormais liée à la course auto et qui pourrait bien les atteindre. 

Ni course auto ni voitures sportives

Alors ils prennent des décisions. General Motors, notamment, rejette totalement le sport automobile en refusant d’associer ses marques à toutes les disciplines, et en interdisant à ses équipes de participer, de près ou de loin, à des courses, quelles qu’elles soient. 

Mais GM pousse le bouchon plus loin en limitant la puissance de ses autos de série selon un ratio poids / chevaux draconien. Sauf que le groupe de Detroit est peuplé d’ingénieurs dont la recherche de performance a motivé leur carrière et ils ne l’entendent pas de cette oreille. 

C’est alors, qu’en douce, une équipe se forme autour de John DeLorean (celui qui créera sa marque éphémère par la suite). Leur boss, le patron de Pontiac, les couvre, et évite ainsi le courroux de la maison mère. Le week-end, les rebelles développent leur joujou : une Pontiac Tempest sous le capot duquel ils glissent un V8. Au fil des étapes, sa cylindrée augmente de 5,3 l à 6,4 l. La puissance suit le mouvement pour aboutir à 325 ch. Un score dément pour l’époque.

Pourquoi ne pas l’appeler GTO, histoire de piquer (un peu) de l’aura de la Ferrari 250 GTO ? Et comme à ce moment-là les marques déposées sont encore floues, va pour Gran Turismo Omologato.

Pontiac GTO : la pionnière.
Pontiac GTO : la pionnière.

Pour commercialiser cette Pontiac GTO, la fine équipe feinte la direction de GM. La ruse est simple : le monstre sera vendu comme un pack d’options dans le catalogue de la Tempest, comme un classique ensemble de petits agréments, mais au lieu de la clim et des vitres électriques, le client a droit au V8, aux suspensions raffermies et aux freins du même tonneau. Et ça marche. Les 5 000 premiers exemplaires partent comme des petits pains et la première année, GM, de plus en conciliant avec les rebelles en vend 30 000.

La mode de ce que la presse auto US a baptisé  le muscle car fait tache d’huile et tous les concurrents vont tenter leur chance. Une génération entière de jeunes Américains, dans un pays en plein boom économique n’attendait que ça : des autos puissantes et pas trop chères. Et Detroit va lui en donner. De Chevrolet à Dodge, de Ford à Mercury, tout le monde s’y colle, avec plus ou moins de réussite.

Ford Mustang : la pony car survivante.
Ford Mustang : la pony car survivante.

Mais la tendance aux gros biceps sur des autos intermédiaires, l’équivalent de nos compactes, n’a qu’un temps. Aux US, et contrairement à ce que l’on pourrait croire de ce côté-ci de l’Atlantique, la conscience écolo est arrivée tôt. En 1970 précisément. Cette année-là, le clean air act entre en lice. Cette loi limite les émissions polluantes, et gare aux amendes pour les constructeurs qui réduisent immédiatement la puissance de leurs bolides. Un truc qu'on découvre ici et qui a cionquante ans là-bas.

Pollution + prix des assurances + Choc pétrolier = arrêt de mort

En parallèle, les assureurs font exploser les tarifs des polices appliquées aux muscle cars. Car ils forment un combo gagnant de l’accidentologie, associant de grosses puissances avec, parfois, des ponts arrière rigides et des freins à tambour, le tout lâché aux mains de conducteurs jeunes et plutôt inexpérimentés.

En 1971, déjà, les ventes fléchissent, mais en 1973, c’est le coup de grâce. Le choc pétrolier fait exploser le prix du galon et 1974 sonne l’arrêt de mort des muscle cars, dix ans tout juste après la naissance de la première d’entre elles : la Pontiac GTO. Bien sûr, quelques exceptions, rebaptisées pony cars et moins gourmandes, comme la Ford Mustang continuent l’aventure, sans la démesure.

Cette parenthèse enchantée aura duré une décennie, mais elle a marqué la génération qui a connu les autos musclées, et même toutes celles qui l’ont suivi, bien au-delà de leurs États-Unis de naissance.

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