4. 5000 km en Dacia Sandero Stepway : le chaud et le froid
Pour ces 5 000 km parcourus en hiver dans des conditions routières et météo difficicles, le sort a décidé que j’hérite de la Sandero Tce. Je n’ai jamais été chanceux aux jeux de hasard et j’en ai une nouvelle fois la preuve car, comme tous mes congénères j’aurais aimé partir avec le dernier Duster, plus moderne.
D’un autre côté, ai-je le droit de me plaindre ? Je devrais être flatté que le destin ait choisi pour moi la Dacia la plus vendue en France et celle qui a représenté le modèle préféré des Français pendant plusieurs années. Soit, je ferai avec... De toute façon, je n’ai pas le choix. Je me console en me disant que j’aurais pu tomber plus mal – sur la Logan Sce par exemple, merci Pierre de t’être dévoué.
Pas de surprise car cette Sandero Stepway est une vieille connaissance et j’avoue que dans cette teinte bleue, elle est particulièrement sympathique. J’ai d’ailleurs eu l’impression tout au long de ce périple que c’est elle qui a le plus attiré le regard des passants. Toutefois, la beauté n’est pas la qualité première que l’on recherche quand on parcourt 5 000 km.
Dans notre cas, avec une telle distance, c’est le confort qui prime et avec la Sandero, nous avons tiré le mauvais cheval. En effet, ne croyez pas que l’amortissement soit coupable, bien au contraire. Avec la Stepway, nous avons affaire à la version surélevée de la Sandero qui se débrouille pas trop mal, mais ce sont les sièges qui sont responsables de la majorité des maux. En effet, au fur et à mesure que les kilomètres se succèdent, le mal aux vertèbres apparaît et ne fait que s’accentuer. Cela gâche indéniablement le plaisir du voyage. En clair, la Sandero n’est pas faite pour de longues distances, c’est une évidence. Si votre utilisation se cantonne à un usage citadin ou périurbain, aucun souci, mais pour les longs trajets, c’est une autre histoire. C’est dans ce domaine que l’on perçoit tous les progrès accomplis avec la nouvelle génération de Duster, laquelle bénéficie de sièges totalement repensés et inédits.
La Sandero est disponible en essence et diesel avec des puissances similaires de 90 ch. Comme le diesel n’est plus en odeur de sainteté, place donc au bien connu TCE 90 ch qui équipe de nombreux modèles du groupe Renault (Clio, Captur) Avec sa puissance et son couple de 150 Nm, la Sandero n’est pas un foudre de guerre et pourtant elle ne pèse que 1 040 kg ! En ville, elle fait preuve d’une belle vivacité avec des départs énergiques. Quand on s’éloigne des centres-villes, le 3 cylindres s’avère tonique entre 2 200 et 3 500 tr/min, mais le tableau s’assombrit sur route en raison notamment de reprises un peu justes.
Cela se ressent principalement lors des dépassements où il est souvent nécessaire de passer en 4e pour gagner en tonicité. Sans grand étonnement, c’est sur autoroute, où les problèmes de reprises précédemment cités se retrouvent de façon encore plus criante, que cette Sandero montre ses limites. À vitesse stabilisée, le 5e rapport fait bien l’affaire, mais dès que le relief devient moins plat, il est obligatoire de se trouver dans la plage de régime optimale. Dans le cas contraire, il faut descendre un rapport afin d'éviter de tomber en sous-régime. On pousse donc un peu la 4e, ce qui fait ressortir l’autre inconvénient majeur de cette Sandero à savoir son insonorisation déficiente. À 130 km/h, elle se révèle ainsi particulièrement bruyante et cela débute dès 90 km/h. Et c’est dans ces conditions que l’on accorde beaucoup d’importance au système multimédia.
Comme beaucoup de mes confères, j’ai souvent pesté contre les nombreux bugs du système multimédia R-Link 2 qui équipe la plupart des modèles Renault. Le dispositif MediaNav des Dacia me semblait nettement plus recommandable. Après une semaine d’usage intensif, mon avis a évolué. Si la fluidité et la facilité d’usage de Media Nav sont toujours au rendez-vous, malheureusement cette facilité d’utilisation est mise à mal par de très nombreux bugs et imperfections. Commençons par la plus handicapante : la très mauvaise qualité du Bluetooth. À l’heure où l’usage du téléphone portable est formellement interdit au volant, tout comme celui des oreillettes et autres kits piétons, il est essentiel d’avoir un Bluetooth de qualité. Or ce n’est pas le cas ici. Tenir une discussion au-delà de 70 km/h est tout simplement impossible. Vous n’aurez aucune difficulté à entendre votre interlocuteur mais la réciproque ne sera pas vraie car le micro capte également tous les bruits d’ambiance de l’habitacle. Et les problèmes ne s’arrêtent pas là. Ainsi, quand on branche un smartphone chargé de musiques MP3, le système est censé reconnaître le morceau joué et afficher le titre et la pochette sur l’écran. Cela fonctionne, du moins au début, puis ensuite l’image reste bloquée malgré l’enchaînement des musiques. Nous avons essayé à plusieurs reprises et le résultat a toujours été le même. Pire, le dernier jour Media Nav est carrément resté figé sur le message « lecture de l’Ipod » même après redémarrage du véhicule. Impossible de le refaire fonctionner correctement.
Vendue 12 720 € et même 13 320 € avec la boîte automatique, la Sandero Stepway est la plus chère des Sandero mais elle affiche des prix largement en deçà de ceux de ses concurrentes généralistes telles que les Renault Clio, Peugeot 208 ou même des citadines coréennes. Son prix d’achat et sa garantie de 3 ans sont donc indéniablement ses points forts. Attention toutefois, si vous choisissez comme nous le TCE 90 ch, il faudra être conscient que celui-ci peut se montrer glouton. Ainsi, lors de notre essai, nous avons enregistré une moyenne de 7,8 l/100 km. Sur autoroute allemande calée à 150 km/h, elle a même grimpé jusqu’à 8,5 l/100 km. C’est beaucoup et très éloigné des valeurs annoncées mais cela ne nous étonne pas. Le TCE fait partie de ces petits moteurs turbo downsizés qui ont tendance à beaucoup consommer notamment dès que l’on sollicite régulièrement le turbo.
Au final, ce long périple me laisse un arrière-goût amer. J’ai toujours eu une sympathie pour Dacia, marque qui correspond parfaitement à l’époque dans laquelle nous vivons. Il en est de même pour la Sandero et notamment cette version Stepway. Mais aujourd’hui, cet engouement est un peu émoussé. Alors oui, cette Sandero peut parcourir de très longues distances, mais ce n’est clairement pas sa vocation première, comme le démontre surtout le confort insuffisant de ses sièges. Aucun souci, en revanche, pour des courtes et moyennes distances au quotidien, ce qui représente l’utilisation majoritaire des acheteurs. Alors certes, cette Sandero n’est pas parfaite mais vu son prix, on a du mal à lui en tenir rigueur. Finalement, si je devais lui donner une appréciation, comme à l’école, elle aurait droit à un « bien mais peut mieux faire. »
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