Stéphane Lenoir, chargé de communication du GIHP, nous relate l’origine de l’association, ses objectifs et évoque les progrès et les lacunes en matière de transports pour les personnes handicapées.
En octobre 1964, Gérard CROMBEZ, un étudiant tétraplégique, inscrit à la faculté des sciences de Nancy, déclarait : "Je vous propose l'aventure la plus lucide, la plus raisonnable et la plus merveilleuse que vous puissiez vivre". Le GIHP était né sous l'impulsion de son président fondateur. La préoccupation majeure était alors de pouvoir se rendre en transport adapté à l’université.
Aujourd’hui, le GIHP est un réseau d'associations régionales ou départementales fédérées par une association nationale, ouvert à toutes les personnes handicapées. Le GIHP National réunit 25 GIHP départementaux ou régionaux qui ont, pour la plupart, la pleine capacité juridique. Le GIHP est un mouvement véritablement porteur d'une philosophie : la pleine participation et l'égalité des chances de la personne handicapée. Le GIHP milite pour que la personne handicapée soit reconnue comme partie prenante de sa vie et de son avenir et, participe à l'expression et l' élaboration de solutions valables, voire novatrices si nécessaire ; par ses recherches et ses expérimentations, il est un véritable laboratoire d'expérimentation sociale.
Le GIHP National a créé en 2000 une société commerciale, Synergihp, afin de répondre aux nouveaux enjeux du monde des transports. Le réseau GIHP et Synergihp est aujourd’hui le numéro 1 des transports collectifs adaptés aux personnes à mobilité réduite en France et gère plus de 36 services de transport en France. Au service de plus de 20 000 usagers, ce réseau réalise plus d’un million de prestations "transport avec accompagnement porte à porte". Au niveau national, 475 professionnels sont spécialisés dans la conduite et l’accompagnement. Plus de 400 minibus sont équipés : ils parcourent plus de 11 millions de km par an.
Les services de transport adapté sont des délégations de service public c’est-à-dire que le Conseil général, régional ou la commune confient la gestion du service de transport adapté. La Région ou le Conseil général peuvent alors participer au financement du transport. Les tarifs ne dépendent pas du GIHP. C’est l’autorité organisatrice qui fixe les prix.
Les services proposés aux personnes handicapées
Le GIHP n’est pas seulement gestionnaire de transport adapté. Ses actions portent également sur l’accessibilité des logements, sur l’accès à la culture et au tourisme, sur l’intégration scolaire… Il propose également des services de soutien à domicile, d’auxiliaire de vie ou d’accompagnement dans les déplacements.
En matière de transport, il s'agit de transports porte à porte à la demande avec accompagnement, en complémentarité avec les transports publics accessibles. Les conducteurs-accompagnateurs prennent en charge la personne au lieu exact où elle se trouve pour la conduire à sa destination exacte (et non sur le trottoir). Il insiste sur les valeurs associatives qui font la différence par rapport à un prestataire de transport adapté classique.
En outre, à Nancy, le GIHP Lorraine propose une auto-école pour permettre aux personnes handicapées d’apprendre à conduire sur des véhicules adaptés.
Ce qui est fait et ce qui reste à faire !
Le GIHP observe une prise de conscience de la mise en accessibilité des transports publics dès leur construction comme les nouvelles lignes de métro, de tram et également les bus à plancher bas.
De plus, en principe, la loi du 11 février 2005 préconise l’égalité de traitement. Toute commune ou groupement de commune de plus de 5 000 habitants devront avoir un service de transport accessible. Les transports publics ont l’obligation d’être accessibles dans 10 ans.
Mais il continue à se battre pour les sujets suivants :
- le développement de l’activité de transports adaptés porte à porte et notamment pour les personnes les plus dépendantes. Comment peut faire une personne handicapée pour prendre le bus aux heures de pointe ? Si la voirie n’est pas accessible, comment peut-elle se rendre à l’arrêt de bus ? Autant de questions qui restent sans réponse.
Il demande qu’à côté du réseau urbain soit développé en parallèle un service de porte à porte pour les personnes handicapées ; la reconnaissance et la professionnalisation du métier de conducteur-accompagnateur et les normes de sécurité et de qualité des transports adaptés !
Pour plus d’informations : www.gihpnational.org
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