Au départ, c'était une idée électorale qui devait techniquement s'affiner à l'aune d'un principe européen de liberté de circulation des biens et des personnes. Partant de là, circuler en Allemagne, sur une autoroute, pour un étranger, doit se faire le plus simplement du monde. Oui, mais l'Allemand, lui, paye une taxe annuelle pour arpenter ses axes. Une différence de traitement qui a intéressé les politiques qui ont ouvert la boite de Pandore. Les conservateurs bavarois de la CSU y ont trouvé leur fonds de commerce. Et au fur et à mesure que le temps s'écoule, le discours se fait de plus en plus tendancieux.


Dernière sortie en date, celle du Premier ministre bavarois et chef de la CSU Horst Seehofer qui accuse le ministre des Finances Wolfgang Schaeuble d‘être contre cette vignette pour étrangers, et de vouloir, au contraire, faire payer plus cher les Allemands. En écho, le ministre des Transports, Alexander Dobrindt, membre de la même CSU, a regretté le fait d'avoir dû payer 64 euros sur la route des vacances en Italie. Avec une certaine énergie, il réclame donc que les conducteurs étrangers en Allemagne passent aussi à la caisse.


L'idée générale est de faire participer les détenteurs de voitures non immatriculées en Allemagne au financement du réseau autoroutier, sans imposer de taxes plus élevées aux véhicules immatriculés en Allemagne. Le principe d'une vignette autoroute pour les étrangers a d'ailleurs été retenu à partir de 2016. Mais au vu de l'accélération d'un débat qui se passionne à présent plus autour de l'étranger qui traverse l'Allemagne que sur l'entretien des autoroutes, rien ne dit qu'il n'y aura pas un rebondissement bien avant cette échéance.