Enfin ! Renault est le dernier grand constructeur généraliste à lancer son SUV compact en Europe (disponible en France à partir du 6 juin 2008), juste après Ford. Soit onze ans après le premier du genre, le Subaru Forester, qui lui vient de se renouveler ce printemps pour la Xième fois – ce coup là de pied en cap. Cette longue attente se traduit-elle par un véhicule particulièrement peaufiné, capable par ses prestations de faire trembler les ténors de la catégorie (Toyota Rav4, Nissan Quashqai,Volkswagen Tiguan) ? Renault l’espère fermement. Le constructeur a voulu privilégier pour le Koleos la facilité d’utilisation, le confort et la polyvalence, ce qui sous-entend de réelles capacités de franchissement allié à une réelle aisance en milieu urbain, sur route ou autoroute. Renault classe le Koleos parmi les crossovers en raison du mélange des genres entre 4x4 pour sa transmission intégrale et ses capacités off-road, et dixit le constructeur « la ligne dynamique d’une berline et l’habitabilité d’un monospace ».

Le retard de Renault sur ce marché florissant (5% des immatriculations totales et 7 % pour l’ensemble de 4x4) est imputable à l’abandon au début des années 2000 du projet H84 (sur base Mégane et Scenic actuels commercialisés en 2002/2003) qui devait normalement succéder au Scenic RX4 de première génération. En raison du rapprochement intervenu avec Nissan à partir de 1999 et de l’expertise qu’il pouvait apporter pour créer un véhicule plus crédible que le RX4, les stratèges du Losange ont finement décrété qu’il était urgent d’attendre. Finalement, ce n’est qu’en 2004 que l’ancien PDG de Renault accorda le feu vert au projet H45 qui donnera naissance au Koleos. Même si le style était gelé dès 2005, la gestation du modèle a été longue, notamment en raison de la collaboration entre trois entités distinctes.

Le Koleos a été commandité par Renault et développé conjointement avec Nissan sur la base roulante du récent X-Trail. Il est fabriqué en Corée à l’usine de Busan, sortie de terre dans la seconde moitié des années 90 à l’époque où le tout puissant conglomérat Samsung avait décidé de se diversifier dans le secteur automobile. Cette usine fortement robotisée a été conçu à l’époque avec l’aide technique de Nissan. Renault Samsung Motors est depuis 2000 filiale de Renault à 80 % et produit déjà trois autres modèles pour le marché local en moyenne série (environ 120.000 exemplaires produits en 2006, et 170.000 en 2007 grâce à la mise en production du QM5, version autochtone du Koleos). En 2008, cette usine tournera enfin à plein régime avec 240.000 unités prévues. Le QM5/Koleos sera distribué sur une quarantaine de pays. Près de 30% de sa production restera en Corée, 10 % viendra en France, 40 % sur les autres marchés européens et 20 % sur le reste du monde.

Le Koleos est le 11e des 26 nouveaux modèles prévus par le « Renault Contrat 2009. Le ticket d’entrée industriel, comprenant l’adaptation de l’usine à la fabrication de Koleos et les investissements réalisés chez une partie des 241 fournisseurs, a été limité à seulement 178 millions d’euros.