Revanche à Daytona

Plutôt que tomber dans la facilité en préparant un gros moteur, Ferrari préfère affûter davantage son arme. D'un aspect extérieur très proche de celui de la P3, la P4 (reconnaissable à ses jantes Campagnolo en étoile, son capot avant plus plat) reçoit de nombreuses améliorations. La boîte ZF est abandonnée au profit d'une boîte Ferrari et le V12 reçoit une nouvelle culasse 32 soupapes qui porte sa puissance à 450 ch. Trois voitures seulement allaient être construites, en plus de la voiture "laboratoire" développée à partir d'une P3, tandis que les clients peuvent disposer d'une version baptisée officiellement 412P mais qui fut rapidement surnommée P3/P4. Ces dernières au nombre de quatre exemplaires (2 anciennes P3 et 2 nouveaux châssis), reprennent le châssis de la P3, un V12 à carburateur 24 soupapes de 420 ch et ne se distinguent des vraies P4 que par des détails de carrosserie.

Pulvérisant tous les records de la piste de Daytona pendant des essais privés effectués en décembre 1966, les P4 confirment leur grande forme deux mois plus tard. Elles surclassent les Ford à domicile lors des 24 heures de Daytona et prennenet ainsi une superbe revanche aprsè leur défaite mancelle. Passant leur temps à s'éviter soigneusement au début de saison les Ford et les Ferrari se sont données rendez-vous au Mans pour un duel de légende. L'épreuve, suivie par plus de 300 000 spectateurs tiendra toutes ses promesses et si Ferrari devra s'incliner pour la seconde fois, ce sera cette fois avec les honneurs. Ford, tout à la joie de savourer son triomphe renonçait à disputer les épreuves de fin de saison. Ferrari battu mais pas vaincu, possède encore toutes ses chances de s'emparer d'un 12e titre mondial. Mission accomplie pour les P4 qui raflent toutes les places d'honneur et de précieux points à Brands Hatch.

Condamnées par le règlement sportif qui limite la cylindrée des prototypes à 3 litres pour la saison 1968, les P4 vont tentées l'aventure sous d'autres cieux, notamment en Canam avec des carrosseries très modifiées. Trop belles pour risquer un mauvais coup dans une épreuve de seconde importance, ces sublimes oeuvres d'art ont toutes trouvé leur place dans l'écrin douillet de différents musées.

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