Rappelez-vous, il n’y a pas si longtemps, dans les années 90, l’ABS commençait à se démocratiser en apparaissant dans les voitures de grande série. Concrètement, l’ABS (de l’allemand Antiblockiersystem, système d’antiblocage en français), fonctionne à partir de capteurs implantés dans chaque roue qui surveillent en permanence leur vitesse de rotation. Si d’aventure il arrivait que l’une d’entre elles se bloque lors d’un freinage appuyé, un calculateur central intervient et la libère grâce à un système de compensation hydraulique. Cependant, contrairement aux idées reçues, l’ABS ne réduit pas les distances de freinage, il permet seulement, une fois enclenché, de réaliser à chaque fois un freinage parfait à la limite de l’adhérence des pneumatiques, chose dont est incapable un conducteur lambda de façon systématique.

C’était tout de même une évolution importante, à tel point que certains constructeurs n’hésitaient pas à fièrement afficher les trois lettres magiques à l’arrière de leurs modèles, jusqu’à ce que, en 2003, l’ABS deviennent réglementaire sur tous les véhicules neufs commercialisés en Europe.


Freinage : des évolutions dangereuses à court terme ?

Cependant, selon une étude du LAB (Laboratoire d’Accidentologie, de Biomécanique et d’étude du comportement humain), en cas de situation d’urgence, seulement 50% des conducteurs qui freinent atteignent le seuil de régulation de l’ABS, soit en exerçant une pression insuffisante, soit en relâchant trop rapidement la pédale de frein. Le coupable ? Sans aucun doute la formation suivie par les jeunes conducteurs en auto-école. Ne pouvant pas enseigner deux façons de freiner, avec et sans ABS, la priorité est donnée aux véhicules non équipés. On apprend donc à freiner progressivement, donc de plus en plus fort, pour éviter le blocage de roue, ce qui est exactement l’inverse de ce qui est requis dans une voiture pourvue d’ABS, où il faut appuyer sur la pédale du milieu aussi fort que possible jusqu’à l’arrêt complet, en laissant l’électronique se débrouiller seule. A noter aussi que la technique apprise en auto-école va aussi à l'encontre de celle enseignée sur circuit, qui consiste à freiner fort puis progressivement relâcher la pression.

C’est la raison pour laquelle un nouveau système a été développé, l’Aide au Freinage d’Urgence (AFU ou BAS pour Braking Assistance System hors de nos frontières), qui, comme très souvent, a d’abord été découvert dans les hauts de gamme Mercedes avant de s’étendre aux autres marques plus « roturières ». Aujourd’hui par exemple, tous les modèles Renault neufs en sont équipés, de la Twingo à la Vel Satis. Mais en quoi consiste exactement l’AFU ?