Propriétaire, avec d'une concession Singer, Lionel Martin est, comme des milliers de Britanniques, un fou de courses automobiles en ce début de XXe siècle. En 1913, il remporte la course d’Aston-Clinton. Le jeune pilote accolera une partie de ce nom au sien pour donner naissance à la marque prestigieuse Aston Martin.
Au volant d'un prototype de sa conception (un ancien châssis Isotta Fraschini animé par un petit quatre cylindres Climax), Aston Martin remporte, en 1913, la course de côtes d'Aston-Clinton, dans le Bershire. Fort de ce succès, la première voiture de sport produite par Lionel Martin et Robert Bamford, apparue en octobre 1914, s’appellera Aston Martin, du nom du vainqueur et de celui de l'épreuve où il a triomphé en 1913.
La première Aston maison, toujours animée par un moteur Climax, ne fait ses débuts en course qu'à la fin de la Première Guerre mondiale, en Angleterre d'abord puis dans certaines épreuves internationales. À son volant, Lionel Martin se classe sixième au GP des Voiturettes, au Mans, en 1921. Un succès qui lui rapporte quelques commandes de la part de pilotes amateurs, ce qui lui permet de financer la construction de son premier quatre cylindres 1500 Aston Martin.
En dépôt de bilan dès 1925
Malgré ces débuts de notoriété, la marque est contrainte au dépôt de bilan en 1925. Lionel Martin est écarté par les nouveaux repreneurs, Renwick et Bertelli. Ce dernier un personnage flamboyant prénommé César-Auguste est non seulement un bon pilote, mais aussi un ingénieur de renom. Sous son impulsion, les Aston Martin vont se découvrir de nouvelles ambitions en course, en particulier aux 24 Heures du Mans où elles vont enlever à plusieurs reprises la catégorie 1500 cm3.
L'ultime évolution, l'Ulster, sera considérée comme son chef-d'œuvre et offrira à la marque de nombreux succès en compétition. En revanche, sur le plan commercial, la firme marque toujours le pas avec ses productions ultrasportives, chères et élitistes. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, Gordon Sutherland, à la tête de la société depuis 1932, tente de s'orienter vers des produits moins coûteux et plus confortables. Ainsi le projet Atom (une vraie GT routière), trop ambitieux, mis en chantier avant la guerre, ne verra-t-il jamais le jour.
Aston Martin "DB" pour David Brown
En 1947, Aston Martin change une nouvelle fois de propriétaire. Rachetée par David Brown, un puissant industriel, la marque va enfin connaître son âge d'or. Passionné de compétitions, comme ses prédécesseurs, David Brown va réussir là où ceux-ci ont échoué, en donnant une dimension industrielle à la marque.
Les Aston Martin, frappées du sigle DB pour David Brown, vont donc se hisser parmi les plus belles et les plus enviables grandes routières de leur époque. Au sommet de leur notoriété, les Aston seront universellement connues et entreront bientôt dans la légende. Solides, rapides, un rien agressives et surtout possédant cette touche indéfinissable de charme britannique, elles seront pendant vingt ans synonymes d'exception. Une réputation bâtie sur la route, au cinéma grâce à un certain 007, espion de Sa Majesté, mais aussi sur les circuits. Prenant le relais de Jaguar, Aston Martin défendra avec éclat la couleur vert anglais, en triomphant dans les plus grandes épreuves d'endurance, dont les 24 Heures du Mans en 1959. Une victoire en forme d'apothéose, mais aussi de déclin. David Brown s'était fixé cet objectif avec toute la fougue d’un passionné, mais aussi comme un caprice de milliardaire. Une fois celui-ci atteint, il se détache progressivement de l'automobile.
Si les exigences de qualité, de raffinement et d'esthétisme sont toujours inséparables de la production d'Aston Martin, le renouvellement des modèles ou encore la modernisation inéluctable des mécaniques se font attendre. Peu à peu, les Aston se démodent, tandis que leurs moteurs six cylindres s'essoufflent à contrer les V8 et autres V12 italiens. Mais toujours belles et exclusives, les Aston deviennent d'inestimables voitures fétiches pour une élite de plus en plus restreinte.
Chaque moteur est signé par son monteur
À l'usine de Newport Pagnell, l'approximation n'aura jamais droit de cité : les moteurs, systématiquement essayés au banc, sont signés par leur monteur, la tôle d'aluminium est martelée à la main, et le cuir Conolly des sièges, ajusté au millimètre près. De la haute couture dont le coût devient bientôt impossible à chiffrer, si bien que malgré des tarifs astronomiques, Aston vend souvent à perte.
Au bout d'un quart de siècle, l'ère David Brown se termine brutalement en 1972. Aston Martin vendue et revendue, soumise aux caprices de ses différents propriétaires, déclarée plusieurs fois en faillite, devra finalement son salut au géant Ford, en 1987. Malgré les craintes des amoureux de la marque, Aston Martin a préservé son identité et vit de nouveau dans la sécurité de solides finances. Plus encore, la nouvelle DB 7 s'inscrit dans la lignée des authentiques Aston Martin de la grande époque. La passion est sauve !
Le logo
Le premier emblème de la marque est un simple écusson rond, de couleur dorée, où s'entrecroisent les deux lettres vertes A et M.
En 1947, David Brown apporte sa griffe avec un nouveau logo plus élaboré : le nom Aston Martin inscrit dans un rectangle, placé au centre d'une paire d'ailes déployées, reprenant un graphisme inspiré des figures mythologiques grecques. En dépit des nombreux changements de propriétaires, ce logo n'a jamais été remplacé depuis.
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