Comme beaucoup de petits constructeurs britanniques, Aston Martin donna la priorité à la course pendant les trois premières décennies de son existence. Tous les modèles produits étaient alors très sportifs et leur commercialisation (quelques dizaines d'exemplaires), réservée à d'authentiques gentlemen drivers. Un peu lourds et surtout barrés en puissance pure par leur faible cylindrée, ces modèles brillèrent surtout dans les épreuves d'endurance et notamment aux 24 Heures du Mans. La marque fut fidèle aux rendez-vous sarthois de 1928 à 1939, et y remporta de nombreux succès : victoires en catégorie 1500 en 1931 et 1932, assorties de cinquièmes places au classement général ces mêmes années ainsi qu'en 1933 et 1937. Une Aston Ulster offrit même son premier podium à la marque, en se classant troisième en 1935.
Lorsque David Brown prit les commandes de la firme, en 1947, il élabora rapidement un programme sportif très ambitieux. Après l'engagement de DB 2 musclées à partir de 1950, il passa à la vitesse supérieure avec de vrais prototypes : DB 3 et DB 3 S. L'un d’eux offrit à Aston son premier grand succès international, en remportant le Tourist Trophy en 1953. Surclassée ensuite par les Ferrari, Maserati et autres Mercedes, Aston Martin revint en 1957 avec un nouveau prototype : la DBR 1. Elle enleva son premier succès aux 1 000 km du Nurburgring en 1957, récidiva sur ce même circuit l'année suivante, où elle termina également deuxième au Mans puis réalisa un triplé historique au Tourist Trophy. 1959 sera l'année de tous les succès : un doublé aux 24 Heures du Mans, une nouvelle victoire aux 1 000 km du Nurburgring et au Tourist Trophy et le titre mondial Endurance en fin de saison.
Commencée au même moment, l'aventure en Formule 1 tournera court, la belle monoplace DBR 4 à moteur se voyant totalement surclassée par les petites Cooper à moteur arrière. Un échec qui va entraîner le retrait progressif de la compétition, à part deux tentatives au Mans en 1962 et 1963, sans aucun succès.
Dès lors, les seules apparitions d'Aston Martin en course seront le fait d'initiatives privées. Bien conduites, des DB 4 GT Zagato glaneront ainsi quelques beaux succès en circuits et en rallyes, jusqu'au milieu des années soixante.
Aston Martin reviendra cependant à la course en 1982. Victor Gaunlett, le nouveau propriétaire, soutiendra le projet Nimrod, qui se concrétisera par l'engagement de deux prototypes dans les principales épreuves du championnat du monde. Une participation qui se résumera à quelques places d'honneur, dont une septième au Mans en 1982, avant de s'achever sur cette même piste deux ans plus tard.
Enfin, après la reprise par Ford en 1987, Aston Martin fera sensation en revenant dans le championnat du monde Groupe C en 1989, avec un nouveau prototype. Solide et endurante, cette voiture terminera souvent dans le top 10, mais ne sera jamais en mesure d'inquiéter les ténors de la catégorie.
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